VO : idem. Troisième (et non dernière apparemment) partie d’un chef d’œuvre hilarant et politiquement incorrect qui ravira tout lecteur en quête de quelque chose d’unique, Le Tigre s’est rarement autant fendu la poire. L’aventure continue, et la fantasy a laissé la place au fantasque. Un délice.
Il était une fois…
Ce chapitre trois est « sobrement » intitulé le « Golem Vapeur ». Après s’être enfoncés dans la forêt de Fireburg, nos héros se retrouvent plongés dans le halo pâle et laiteux du temple de Bromedes (poète, prophète et Svhaman holographique), aux pieds du maître en personne. Celui-ci va les éclairer sur le sens de leur quête et du lourd héritage (qui a un rapport avec l’Atlantide) qui pèse sur leurs épaules. Notamment remettre en selle le « Gogh-verbirateur » qui a jadis sauvé les hommes.
Merde, j’aurais beau tenter de rendre compte du scénario, ça ne fera jamais sérieux. Joe D. va trop loin.
Critique du troisième tome de Dungeon Quest
L’auteur est en effet définitivement parti en orbite avec ce troisième opus. Dès le début on sent que ça va être sensiblement différent des précédents titres. Déjà l’explication par l’obèse de l’origine de l’état du monde donne le la. Ensuite la scène face au distributeur d’items m’a fait hurler de rire. Particulièrement la beuh magique qui ne veut pas descendre, entraînant frustration intense d’un des héros qui enduit son bras de vaseline avant de s’écrier « je vais lui faire un fist-fuck bien gras à cette machine ! ». Applaudissements à la traductrice, Fanny Soubiran, qui a fidèlement retranscrit les différents vocables utilisés (« se faire plaiz » et tutti quanti).
Mais je fus totalement surpris par la dizaine de pages écrites sur l’histoire du peuple « romiche ». Millenium Boy, défoncé par la drogue bien sûr, trouve un vieil ouvrage dont le lecteur lira les premiers chapitres. Waow… Joe D. a de la suite dans les idées et nous offre une leçon d’improvisation anthropologique à couper le souffle. Difficile d’en dire plus, car entre la création des groupes ethniques et la « revisitation » de l’Histoire, il y a de quoi amplement halluciner.
Quant aux illustrations, dont j’ai déjà parlé sur les précédents opus, je m’y suis fait et commence à réellement les adorer. Joe Daly montre tout : des effets d’un hash bien épicé à comment un suppo entre dans le fondement d’un des protagonistes (pas moins de trois cases), c’est à la fois puissant et décalé. Au final, le meilleur de la série. Fin du fin, le lecteur s’apercevra vite, après une mise à jour (il y a en moins, ce qui n’est pas pour me déplaire) des caractéristiques des personnages, que d’autres quêtes ont un statut d’inachevé. Ça va donc continuer, ô joie !
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les drogues ont un place quasiment centrale, rien à voir avec ce dont je parlais dans le premier opus. Swazi skunk, durban poison, orangutan daydream (le meilleur visiblement), psilocybes mexicana, himalaya pink, les anti héros font le plein de paradis artificiels. Une série à ne pas donner à un ado de moins de quinze ans, il comprendrait la moitié. Poète, barbare, frais, celtique, aucun adjectif utilisé par les quatre amis ne peut rendre compte de l’explosion d’imagination et de délires de l’artiste complet qu’est Daly. Et Tigre aimerait franchement savoir à quoi il carbure.
Sinon, il y a des passages que je qualifierais, de prime abord, de totalement gay. Le golem à vapeur déjà (pourquoi pas à voile ?) est un signe. Puis les trips homosexuels des héros après la première latte de beuh. Quant au rêve comateux de Steven, dérangeant à souhait. Et que dire du petit homme des forêts qui ne demande qu’une petite branlette pour aider les gentils ? En fait c’est plus que gay, c’est quelque chose au-delà, entre l’amitié mâle et l’onirisme (et non pas onanisme) d’un univers qui n’obéit qu’à la seule logique de son créateur. Une sorte de « post gender ».
…à rapprocher de :
– Exceptionnellement, lire ce tome en « one shot » peut se faire. Même si faut mieux commencer avec les tome 1 et tome 2. Voilà.
Pour finir, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD sur Amazon ici.
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