VO : Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann [aussi long qu’en français]. Depuis le temps que ce truc fait parler de lui, Tigre voulait avoir le cœur net sur cet auteur suédois et son histoire de vieux qui fait l’école buissonnière. Déception ultime, je n’ai pas pu le finir : trop long, chiant, fade, convenu, les mots me manquent. Qu’on ne m’y reprenne plus.
Il était une fois
Voilà comment ce sagouin d’éditeur m’a vendu la chose :
« Alors que tous dans la maison de retraite s’apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s’est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao… »
Critique du vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
Tigre est désolé, toutefois le fauve va être excessivement dur avec ce roman. A la rigueur, si j’avais dégoté une œuvre inconnue à vous faire découvrir, j’aurais tenté de la finir. Cependant ce titre a été lu et relu, choyé par les critiques (par quel miracle ?), aussi je n’ai guère jugé utile d’aller au-delà de la 300ème page.
Sur l’histoire, tout a été dit dans la partie précédente. Le roman, rédigé à la troisième personne (narrateur omniscient), alterne entre course poursuite du vioque qui a dérobé 50 millions de couronnes à des gangsters et sa vie tumultueuse – de sa jeunesse jusqu’à aujourd’hui. Et y’a bien que cette dernière catégorie qui m’a sorti de ma torpeur, parce que les pérégrinations d’Alan, Julius Benny et Mabelle sont insupportables au possible.
Et oui, le style n’est pas le bienvenu dans Le vieux qui ne… : disons-le, c’est ce qu’un auteur à la plume légère peut faire de pire, entre raccourcis éhontés et situations pseudo-comiques. Non seulement ce n’est pas souvent drôle, mais en plus les aventures dans l’Histoire (et l’histoire, avec un petit « h ») du héros m’ont sévèrement couru sur le haricot par leur caractère improbable.
En conclusion, je me demande parfois si Jonas J. a été desservi par une malheureuse traduction. Si j’avais moins de vingt ans, peut-être que j’aurais lu ce truc jusqu’à la lie sans broncher, hélas mon temps est trop précieux et je sais quand la situation ne s’arrangera pas. Jonasson, je te dis adieu.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les tueurs malgré eux. L’aventure des loustics est surtout l’occasion de savoureuses (du point de vue de l’auteur hein) situations dont ils se sortent miraculeusement. L’air de rien, la bande de bras cassés défient la police (complètement larguée par les évènements et se perdant en conjectures) et une bande de voyous qui fait autant pitié que le vilain Rastapopoulos de Hergé.
L’odyssée historique. Ces chapitres auraient pu sauver le bouquin, toutefois ça manque sérieusement de profondeur. Allan Karlsson est un artificier extrêmement doué (un vrai curieux) et ses connaissances sont mobilisées à un rythme de métronome. Bof. En outre, pas une seule fois Le Tigre s’est vu aux États-Unis (fort Alamos et la création de la bombe A), en Chine (contre les nationalistes), en Iran ou dans l’Espagne de Franco. Une vraie cata.
…à rapprocher de :
Dès qu’on dit « auteur nordique marrant » à un quidam, ce con vous répond « Paasilina ». Merde, même Jonasson fait référence à cet écrivain, quelle manque imagination…
– Et oui, quitte à invoquer Arto P., autant parler du maître et les nombreux pompages de Jonasson. Notamment les gentils vieux qui tuent à tout-va sans qu’on leur en veuille, un peu comme l’héroïne de La douce empoisonneuse. Quant à l’aventure totale dotée d’un solide humour noir, allez lire plutôt Petit suicide entre amis.
– Vous voulez une vraie odyssée historique ? Allez voir du côté de Limonov.
– Dans la catégorie « romans-de-petits-vieux-qui-décident-de-prendre-la-tangente », je n’ai (non plus) pas pu finir La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry, de Rachel Joyce.
– Côté français, les aventures à la tire-moi-l’nœud m’ont rappelé ce pauvre Romain Puértolas et son L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea. Pas terrible.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette chose en ligne ici.
Ping : Rachel Joyce – La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry | Quand Le Tigre Lit
Ping : Romain Puértolas – L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea | Quand Le Tigre Lit
Bonjour,
Je n’ai pas réussi à finir ce livre non plus. Dans le genre, je suis d’accord que Paasilina est beaucoup mieux : moins longuet et plus drôle.
Toutefois, je voulais préciser que l’auteur est suédois et non finlandais.
Au fait, merci pour toutes ces idées de lecture !
Vive vous ! Et merci pour la correction, j’ai en effet encore mélangé Ikéa et Nokia.
Tout à fait d’accord concernant « Le Vieux qui ne voulait pas… » et aussi à propos du Limonov de Carrère.
Pas mal d’infos inédites sur Edouard Limonov sur mon site :
http://www.tout-sur-limonov.fr/
Merci pour le lien, je vais regarder ça de plus près.
Je n’ai pas compris non plus. En ce qui me concerne, je ne suis même pas sûre d’être allée jusqu’à la page 100, et ce n’était pas par manque de temps. Il y a des énigmes comme ça.
Ping : Arto Paasilinna – La douce empoisonneuse | Quand Le Tigre Lit