Sous-titre : la planète des sages [ça commence bien putain]. Idée séduisante, quelques dessins réussis (et encore), hélas ce n’est pas fameux du tout. Déjà, ce truc n’a pas réussi à se positionner intellectuellement. Ensuite, c’est excessivement racoleur et pas drôle. Enfin, c’est scandaleux tellement on sent le truc fait à la va-vite. Faut arrêter faire de la merde un moment les mecs hein.
De quoi parle L’encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies, et comment ?
Tout d’abord, Tigre invite les adorables personnes qui m’ont offert ce titre à ne pas prendre personnellement la critique qui va suivre. Au contraire, c’est en faisant preuve d’indépendance et d’honnêteté que je sais leur rendre hommage. En outre, non seulement les auteurs, mais également l’éditeur ne sont pas pas dans mes petits papiers. C’est donc avec la plus correcte subjectivité que ce billet a été écrit.
Au départ, une idée pas si mauvaise : l’occasion de réviser ses connaissances sur les philosophes de façon ludique, avec le très éprouvé diptyque BD amusante / texte édifiant. Une sorte de « Philosophie pour les Nuls » qui se cantonne à un penseur par double page et qui ne pique pas le cerveau sur des descriptions abordables. Sauf que les auteurs semblaient fermement décidés à toucher leurs royalties sans se fouler. 120 pages, un peu plus de 50 philosophes, il est impossible de tout lire d’une traite tellement c’est décousu.
Si certains dessins sont assez réussis (Tigre pense à la caricature de Sartre, qui comme par un fait exprès arrive en dernier), on ne peut en dire autant de la majorité. Quelques blagues de potaches, un genre de culture populo-geek (Leibnitz en Brice de Nice, chouette…) saupoudrée de considérations plus ou moins fines, les illustrations de Jul ne servent à rien. Pire, celles-ci détériorent parfois le message de l’auteur qui indique ne pas être en accord avec son binôme (certes, un désaccord de façade).
En conclusion, voilà le genre de bouquins qui squatte impunément les bibliothèques de librairie : soit on en fait un cadeau à quelqu’un quand on ne sait pas quoi prendre, soit on le feuillète rapidement et on décide de ne pas se le procurer. De quoi être destiné à jaunir au fond de vos toilettes et/ou finir en vente dans une brocante au fin fond de la Corrèze.
Ce que Le Tigre a retenu
Si le félin n’a pas parlé des portraits dans la partie précédente, c’est que ceux-ci méritent une partie. Charles Pépin n’est pas novice en philo, et je reconnais que résumer en une petite page chaque grand sage relève de la gageure.
Sauf que dès que j’ai abordé le texte d’accompagnement de chaque personnage, il m’a été impossible de me faire une idée précise du philosophe en question et de sa pensée. En effet, il appert que le touriste philosophique (dont je me rapproche) sera perdu face à des explications incomplètes, voire fumeuses à cause d’un certain humour et de questions finales à l’emporte pièce. A l’inverse, le philosophe en herbe n’apprendra rien de neuf et froncera même des sourcils face à ces résumés mal foutus.
Mister Pépin, en souhaitant faire simple et amusant à la fois, a visé le « Français moyen » par défaut. Sauf que ce dernier n’existe pas en philosophie, et jongler avec les dessins fadasses de Jul n’aide pas franchement. A la limite, on pourrait trouver un bon point à ce titre en annonçant que, vu la faible matière qui y est présente, plus d’un lecteur aura envie de parfaire sa culture en se procurant une œuvre d’un des philosophes décrit.
…à rapprocher de :
Si j’ai autant bitché sur cet essai, c’est sûrement à cause de l’illustrateur qui représente, à mon sens, ce qui se fait de pire dans la littérature visuelle française. En effet, Jul est à l’origine de pas mal de dégueulasseries qui polluent les librairies de France et de Navarre (pas au-delà, et heureusement), à l’instar de Silex and the city. Jeu de mots débiles, histoires qui ne le sont pas moins, que demander de plus ?
– Tenez, les jeux de mots à la con featuring Jul, y’en a des tas : La terre vue du fiel, à bout de souffre, Le guide du motard, etc. Seriously ??? Et plein d’autres trucs sur l’actualité politique et/ou sociétale avec des scénaristes aussi drôles qu’Anne Roumanov et des illustrations grossières.
– Si vous voulez plus de sérieux académique tout en prenant la philo avec originalité, tapez plutôt du côté de Thibault de Saint Maurice et ses Philosophies en série.
Enfin, si votre librairies est fermée, vous pouvez acheter cette infamie via Amazon ici. Ne le faites pas.
Pour ma part, c’est encore pire : JE me le suis offert à Noël. Et après 20 pages de lecture, j’ai été assez saoulé par les vannes à deux balles qui abondent dans la partie BD. Mais pourquoi je n’ai pas lu ces 20 pages directement dans le magasin, m’évitant ainsi une dépense superflue en ces périodes de fêtes ? Je l’ignore…
Bon, le textes, sans être fameux, ne sont pas inintéressants, mais ça ne suffit pas, hélas, à me consoler.
Je partage donc tout à fait l »analyse du Tigre !
Heureusement que vous écrivez à vos heures, sinon je me serai bien moqué de vous chez Aloysius. Je suis embêté de mon côté, car c’est un cadeau des beaux-parents…
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