Le son comme arme : les usages policiers et militaires du son. Voilà qui est fort intéressant. Sorti en 2011, ce documentaire a un 4ème de couv’ bien plus que séduisant, avec un petit côté anarchiste digne d’une TAZ (je vous laisse découvrir ce que c’est). Fort bien rédigé et concis, ouvrage parfait pour déjouer les fausses idées et mettre quelques points sur les « i ».
De quoi parle Le son comme arme, et comment ?
Enfin un ouvrage portant sur un sujet original, hélas trop traité en surface dans les journaux (type de tortures, dispositifs « mosquito »,…). Ce qui surprend c’est le nombre de fantasmes qu’on pourrait avoir sur le sujet, et qui sont proprement démontés en moins de 200 pages. Les rappels historiques sont assez rares, on s’attache surtout à ce qui se fait en ce moment et les enjeux dans un proche avenir. Mme Volcler pointe, et c’est heureux, quelques conséquences sur la possible privation de l’espace public à tout moment par les forces de l’ordre, et le vide juridique qui s’annonce.
Juliette Volcler s’est attelée à une tâche qui la passionnait assurément. Il en sort quelque chose de précis, et malgré ce qu’annonçait la couverture (du moins Le Tigre le pensait), l’essai est objectif, se contentant de donner les faits, et se garde la plupart du temps de donner un avis. Les références bibliographiques, les notes de bas de page (la plupart en Anglais) sont tout simplement énormes, le meilleur du sujet semble avoir été tiré par l’auteur.
Un livre assurément distrayant, et qui devrait être mis dans les mains de toute personne souhaitant travailler dans le domaine de la sécurité, voire pour tout citoyen un peu attentif aux libertés publiques.
Ce que Le Tigre a retenu
Savez-vous qu’au dessus de 200 à 220 dB, le corps peut exploser à cause des vibrations ? Toutefois pour réunir cette puissance (dont la courbe est logarithmique), autant faire péter une vraie bombe. Plus précis, moins cher et bien plus « propre ».
Comme Le Tigre l’a dit, c’est la masse d’idées reçues sur des possibles applications militaires que l’auteur met consciencieusement en lumière : trop chères, recherche et développement assez décevantes, arme difficile à bien diriger,… Bref, toute arme sonore de portée et d’efficacité convaincantes n’est pas prête de sortir
En revanche, l’usage policier et surtout « détentionnaire » a un glorieux avenir devant lui : dégager les foules, voire une partie de la jeune population sensible à un certain son. Les « flash bangs » parfois utilisés en marge de grandes réunions (G20 par exemple) sont suffisamment assourdissantes pour rapidement disséminer les alter-mondialistes.
Quant à la torture, mettre certaines musiques (le métal, comme par hasard) à fond dans les geôles des prisonniers récalcitrants peut s’avérer efficace. Surtout si on ajoute d’autres petites attentions comme la lumière vive et la limitation du sommeil.
Au final, et en guise de « consolation » pour les grandes muettes des pays du monde, le son peut être utilisé comme une arme « pré létale » : désorienter l’ennemi qui est pendant un certain laps de temps étourdi, voire aider à savoir où il se cache, avant de le tuer. Pendant la guerre d’Irak de 2003, il était relativement efficace de sortir le gros bruit afin de se faire un sniper irakien embusqué.
…à rapprocher de :
A quoi peut-on bien rapprocher cet essai ?? Non mais vraiment ?
– Dans le film Small soldiers, les petits méchants, pour faire sortir les gentils de la maison, mettent les Spice girls à fond les ballons. On rigole, mais un peu moins en connaissant l’utilisation extensive de cette procédure dans certaines prisons.
– Dans la série Homeland, saison 1, pour faire parler un terroriste on lui envoie des passages d’un morceau de musique (du métal forcément), musique entrecoupée de silences aléatoires. Efficace.
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