Sous-titre : Une enquête du docteur Frank Clevenger (et oui il y en a une demi-douzaine). VO : The Architect. Un des derniers titres de la saga du Dr Clevenger, et Ablow reprend les mêmes ingrédients avec un méchant différent. Et ça passe superbement, l’immersion dans l’horreur (le cerveau du vilain comme ses exactions) est complète.
Il était une fois…
Le quatrième de couverture est complet, quitte à en balancer un peu trop. Le voici, écourté par les bons soins du Tigre :
« Clevenger ne va pas bien. Son fils adoptif lui cause de gros soucis et le FBI le contacte pour une affaire touchant de près le pouvoir américain. Des membres des familles les plus influentes, liées à la société secrète des Bonesmen issus de l’élite, sont retrouvés morts avec, à chaque fois, une partie de leur anatomie soigneusement mise à jour. […] L’envoi de la carte d’identité de la dernière victime directement adressée à la Maison-Blanche plonge Clevenger au cœur de l’urgence. […] Un mot, un seul, accompagne le courrier : Pays par pays ou famille par famille, notre œuvre est utile et sert Dieu…«
Critique de L’Architecte
J’ai lu tous les titres de cet auteur dans le désordre le plus complet, et ça ne m’a pas empêché de prendre un sacré pied. Le seul hic à ce tourisme littéraire est que le lecteur ne sera pas vraiment au fait de l’évolution plus personnelle du héros, Franck. En effet, ce dernier a recueilli Billy, un jeune qui lui cause un tas de soucis (il a moins de 20 ans dans ce roman). Et le docteur / père adoptif n’est pas épargné, entre ses déconvenues amoureuses et quelques problèmes avec la dope.
Dans L’Architecte, le nouveau antagoniste de l’histoire est un architecte (normal) de talent qui prend son travail un peu trop à cœur. Disons que le monsieur pousse le métier à son comble : non content de parfaitement savoir dans quel environnement architectural ses riches clients doivent vivre, le meurtrier se fait plaisir en zigouillant les membres qui font tâche dans leur famille. Harry, un ami qui vous veut du bien version thriller.
Le style est rapide avec un roman assez court donc prenant. Comme souvent avec Ablow on connaît l’identité du tueur dès le début aussi le suspense reste limité. En outre, les péripéties m’ont souvent paru hautement improbables, un tel individu qui arrive à tant foutre le daroi ne peut se justifier par son intelligence seule. Mais rien qui ne justifie de se plaindre.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Comme le héros, le meurtrier exerce une profession libérale et jouit d’un prestige et d’une culture sans pareil. Le mec qui réussit mieux que l’anti héros d’American Psycho (Bret Easton Ellis) et à qui il manque sérieusement une case. Outre sa conception d’une famille heureuse (débarrassée de son élément perturbateur), l’architecte en question se sent investi d’une mission divine. Il protège ses clients avant tout, et sait mieux que ces derniers ce qui est bon pour eux. Dans le domaine du design, pourquoi pas, mais sur des choses plus personnelles, ça part vite en sucette.
L’auteur profite de ce roman pour nous présenter le côté sombre des puissants qui sont passés par les meilleures écoles. Comme le président des EUA ou d’autres chefs de grandes entreprises, l’antagoniste est passé par la fameuse société secrète des « Skulls & Bones ». Et le tableau dressé n’est pas flatteur, entre profond cynisme et gros arrangements entre amis. Qu’un fou furieux fasse partie de leur club donne déjà une idée sur le genre d’individus étant membres (à vie souvent) de prestigieuses confréries.
…à rapprocher de :
– La série du Dr Clevenger, c’est L’amour à mort, Psycho Killer, Compulsion, Psychopathe, Suicidaire et le présent titre.
– Les psychopathes qu’on trouve parmi les plus hautes sphères de décisions m’ont fait penser à quelques chapitres de The psychopath test, de Jon Ronson.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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