VO : Projection [pourquoi donc ne pas garder cet excellent titre, nom de Zeus ?]. Retrouvons le héros récurrent Frank Clevenger dans une mission qui est, sûrement, une des plus éprouvantes qu’il n’aie jamais affronté(e?). Un petit retour aux fondamentaux de la folie, même si le scénario possède des ficelles aussi grosses qu’un baobab californien. Mais ça reste bon.
Il était une fois…
Le chirurgien Trevor Locas, hospitalisé une demie année dans une unité pour dingues, vient de prendre en otage quelques internés et le personnel. Déjà, il s’était brisé un bras, car c’est le « bras du diable » – pour donner une idée du genre d’individu à gérer. Il annonce à la cantonade qu’il ne veut que parler à Franck Clevenger, médecin spécialisé sur les criminels. Or, Trevor a quelques idées sur le devenir de cette rencontre.
Critique de Psycho killer
Le Tigre a eu sa période « Keith Ablow », et je ne regrette aucunement ce petit penchant pour les romans mettant en scène de dangereux psychopathes, avec le protagoniste récurrent qui est loin d’être clean. De tous les romans lus, c’est loin d’être le meilleur (parfois too much), toutefois le niveau général reste pluuuussss que correct.
Dans cette histoire, il faut savoir que le « méchant docteur », Trevor Lucas, accusé de l’assassinat de plusieurs femmes, a été reconnu coupable. Sauf que Frank C., qui aide de temps à autre les flics dans leurs recherches, sait pertinemment que l’homme n’est pas complètement responsable de ces horribles morts – une partie des meurtres ayant eu lieu pendant que Lucas était en prison. Cela signifie-t-il qu’il est totalement innocent, ou qu’un gus s’amuse à copier-coller son macabre travail ? En outre, le gars cherche absolument à se séparer d’un de ses bras, qu’il juge responsable de tous ces maux. Qu’en penser ?
L’écrivain américain ajoute une élégante (quoique violente) dose de piment avec les exigences du preneur d’otages – qui, depuis, a fait subir toute sorte de sévices à ses prisonniers. Clevenger, malgré les mises en garde du policier en chef Emma Hancock (oui oui, c’est son nom), va à la rencontre de Trevor et découvre qu’il devra mener une enquête dans des circonstances qu’il n’aurait pas souhaité à son pire ennemi. Outre la quête qui va, à mon sens, trop loin dans le délire médical, Keith Ablow parvient à rendre compte des pensées d’un mec à qui plusieurs cases manquent, et le style (nombreux chapitres) reste d’une fluidité déconcertante. Sans parler du bouquet final.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Franck Clevenger se voit poser des conditions par Trevor (grand mystique à l’influence surprenante) assez surprenantes : il faut qu’il se drogue avant de quitter l’asile mener ses recherches. Sachant que Clevenger a un sérieux problème avec les amphèt/héroïne/etc., c’est comme demander à un diabétique de faire ses devoirs dans une confiserie… Tout ça pour dire que le protagoniste principal, éclaté jusqu’à l’os, va en chier un max pour garder sa raison. Si, en plus, Clevenger fait la rencontre d’une nana un peu paumée (dont il est difficile de savoir s’il lui faut faire confiance), il a de quoi avoir de bien vilaines surprises.
[Attention, je vais sévèrement gâcher l’intrigue dans ce dernier thème. Vous voilà prévenus.] Les démons intérieurs dus à la drogue ne sont que peu de choses face à ceux du chirurgien en disgrâce. Par on ne sait quel miracle, quelques souvenirs profondément enfouis refont surface, cependant pas suffisamment pour qu’il puisse mettre le doigt dessus. Pour tout vous balancer, Trevor a été impliqué, dans sa tendre jeunesse, d’un accident suffisamment choquant pour qu’il soit occulté de sa mémoire (mais pas d’une autre personne). Et, devinez quoi, son « bras du diable » est à l’origine de ce drame. Pas étonnant qu’il veuille le découper…
…à rapprocher de :
– La série du Dr Clevenger, c’est : L’amour à mort, le présent titre, Compulsion, Psychopathe, Suicidaire et L’Architecte. Je vous déconseille de faire comme moi et les lire dans le plus parfait désordre – surtout pour suivre l’évolution du fils adoptif du héros.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : Christian Garcin – Selon Vincent | Quand Le Tigre Lit
Je crois que j’ai du lire quelques trucs du gars, pas celui-ci c’est certain, l’histoire du fils adoptif l’évoque quelque chose (à moins que je ne confonde avec Dexter) va falloir faire de la spéléo dans les étagères …
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