Le Tigre a conscience de prendre un risque en publiant ce genre de texte fait maison et que vous ne devriez sûrement pas faire lire à votre petit neveu. Dites-vous juste qu’un soir, je m’étais passablement emmerdé et ai voulu accumuler un maximum de mots orduriers pour attirer du trafic sur les moteurs de recherche. Aucune velléité littéraire sous-jacente. Sinon, toute coïncidence avec gnagnagna…
Prologue du Tigre
Avant de présenter le texte suivant, sachez juste que, tel un chat, l’hôte de ce blog a au moins neuf vies. Non, mille ! Dans l’une d’entre elle, si je me souviens bien, j’étais journaliste dans un grand magazine d’obédience conservatrice. Même les péripatéticiennes ont leurs cartes de presse, disait je ne sais plus qui.
Invité, pour la première fois, à une partie fine d’un vieil édile encore alerte que je connaissais bien pour avoir régulièrement échangé des blagues salaces devant l’Assemblée, j’avais par réflexe embarqué mon carnet et un stylo en me rendant chez lui. Le politicien voulait me montrer « quelque chose d’édifiant et drôlissime », sans doute pour bien me museler à terme.
Mais on ne fait pas taire de la sorte un félidé.
A ce propos, ce billet n’a été rendu possible grâce à mon dernier déménagement au cours duquel j’ai miraculeusement retrouvé mes notes. Celles-ci ont été directement retranscrites par mon secrétaire – que j’ai dû tuer après. C’est pourquoi cet article est livré au présent – avec une concordance des temps relativement aléatoire, j’en conviens.
Il était temps que je m’en occupe d’ailleurs, quelques passages (comme par hasard, les noms des protagonistes) sont quasiment illisibles. Si certains pensent se reconnaître, vous faites fausse route. Je n’ai jamais dit que ça s’est passé en Europe.
Si le champ lexical vous semble à la limite de l’indécence, dites-vous que les endroits qui font l’objet de reportages les mieux léchés (d’un point de vue littéraire) sont ceux où les journalistes n’ont jamais mis les pieds. Pour les autres articles, on prend au vif ce qu’on découvre, puis la mise en page « propre » suit. Sauf que je n’ai pas eu le temps d’effectuer cette dernière étape.
Quant au choix du titre, je vous laisse gamberger.
La maison de Ponzisex (première partie)
Ooooh, you touch my tralala…hummmm…my ding-ding-dong !
Bordel à queue, cet aristo de mes deux a encore changé la sonnette de son manoir. A peine sorti de ma caisse à savon que Günther me brame ses inepties dans les oreilles. Un petit supplice, heureusement que la porte d’entrée daigne s’ouvrir rapidement.
Je lâche à Jo, le groom nain, les clefs de ma voiture de facture coréenne ainsi que mon téléphone (toujours coréen, décidément) en échange d’une flûte de Veuve Cliquot. Le carnet et le crayon ne semblent pas le déranger, à croire que je ne compte m’en servir que comme d’un sex-toy. Je n’ai pas de temps à perdre, aussi je m’enquiers du chemin et file illico là où c’est sensé se passer.
Direction donc le salon des plaisirs. La mansarde du vieux me fait l’effet d’un château comme on en trouve dans certains jeux vidéos où une blondasse attend d’être sauvée. Pour faire simple, il y a d’abord la grande entrée qui suinte le chien mouillé. A droite, les cuisines et appart’ du petit personnel. Sur la gauche, on devine la salle à manger qui, d’après un magazine de déco pro-gouvernemental, peut contenir cinq caravanes de manouches. Je m’y dirige en empruntant un petit couloir d’où quelques portes mènent à des pièces d’à peine 5 m2. J’entrouvre celles-ci par curiosité : dressing, pièce vide, chiottes à la chinoise, autre dressing, galerie de photos du vieux avec les grands de ce monde, une armurerie.
Me voilà enfin au salon de 200 mètres carré, avec au moins quatre portes menant à des chambres/fumoirs/baisoirs. Tout au fond, une large ouverture et un escalier où se trouvent les « vraies chambres ». Dans la salle, plus d’une dizaine de personnes qui ne remarquent à peine mon arrivée. Certains que je connais bien, d’autres dont je ne me souviendrai pas de toute façon.
Généralement, j’aime bien arriver avec une bonne heure de retard aux parties de ce genre d’individu, en principe je trouverai des convives déjà au turbin. Je m’oriente vers la demi-douzaine de crétins assis autour d’une table basse où un invité semble avoir esquissé des opérations mathématiques avec des rails de coke et trois cristaux de meth.
Mes cours de maths de prépa m’aident à reconnaître une loi de poisson, toutefois je préfère ne pas le relever. En plus, une bombe de brune inconnue de mon goupillon n’arrête pas de croiser et décroiser les jambes. Ce n’est vraiment pas le moment pour passer pour un geek.
Néanmoins, je ne fais que saluer brièvement ce petit monde. En effet, quelque chose de singulier retient ailleurs mon attention : Madame C…, dans un coin de la pièce, en porte-jarretelles, sur l’avant-dernière marche d’un escabeau, est en train de se faire sucer l’abricot. C’est quand même bizarre, la radasse est en même temps en train de changer une ampoule au plafond. Avec l’aide de sa bouche de surcroît.
« Kèkevousfaitesdoncmachèramie », susurré-je en jetant vers elle quelques gouttes de champagne. Je ne reconnais pas la femme qui lui bouffe son clito turgescent, et de toute façon un détail m’empêche de regarder ailleurs : C…ne remplace pas la lampe mais suce une bite flétrie qui pendouille depuis un trou au plafond. Vu la taille du trou, je n’ose imaginer le lustre qui se trouvait là avant.
Mes réflexes de journaleux se réveillent. Je lâche mon verre, monte six à six les marches et vais vers ce que je pense être la pièce au-dessus du glory hole vertical. Je ne prends même pas la peine de toquer à la porte, il est des urgences qui font qu’un journaliste bien élevé ne s’excuse pas de mettre les pieds dans le plat.
Vision terrifiante : le maître des lieux est allongé sur le ventre, entouré d’un trio de lesbiennes japonaises au travail – et qui le fouettent au passage. Il pousse un couinement de phacochère. Soit il balance la purée, soit la cravache qui rebondit sur son immonde cul n’est pas une imitation en plastique.
En tout cas, il a la forme. La vitesse à laquelle il se remet sur pied en m’apercevant est foudroyante. Un vrai ressort. Qui parle :
« Ah, je vous attendais, mon cher Tigre. Comment se passe cette première soirée ? Vous avez eu le temps de…enfin bon, on a tout le temps de voir. Allez, on file déguster ce que nous a préparé Sanjay. Rhabillez-vous mes chéries, papa a faim ! »
Je ne sais pas qui, de Sanjay ou du vieux, est le plus dérangé, mais en ouvrant le menu qui traîne sur les porcelaines de Sèvres je comprends que la soirée ne risque pas de changer de ton coquin.
Entrée : clito de bœuf avec sa sauce italienne. En vérité, des raviolis en forme de minou avec une bolognaise des plus délicieuses.
S’ensuit un sublime boudin noir aux pommes intelligemment nommé « Compote de Mandela », ou « compote des Auvergnats ». La finesse, vous dis-je. Puis la tournante des fromages.
Enfin, la branlette britannico-espagnole, qui consiste en deux îles flottantes ayant forme de seins et aspergées de foutre sucré.
Pendant ce repas à dix, j’ai la chance d’être en face de la pétillante brune repérée tout à l’heure. De puissantes phéromones transpirent des pores de Clara (son joli nom), n’importe quel geste anodin de sa part semble être une invitation à se désaper et enfiler dans l’urgence une capote. Elle le sait en plus, je vois bien que son regard néonaïf n’est qu’une façade pour justifier un poli refus au cas où quelqu’un se déciderait à passer à l’acte. Et, croyez-moi, elle est suffisamment charpentée, au muscle sec mais discret pour encaisser les coups de rein d’une équipe de football américain – remplaçants et coach compris.
Exactement mon genre de nana.
Clara débarque de Milan et elle nous livre ses objectifs qui restent assez simples : percer à Paris. Ce n’est pas la seule, le jeune T… à ses côtés aimerait bien faire de même (percer seulement). D’ailleurs, cette belle enflure la travaille ardemment depuis l’apéro, et je comprends que mon retard est incompressible quand je le vois sucer l’oreille gauche de la miss.
Vexé comme rarement, je tente, à l’aveuglette, une délicate approche sur ma voisine de droite. Elle répond à mes appels négligés du pied. L’adrénaline de la complicité s’éveille jusqu’à ce que je me décide de voir à quoi elle ressemble de face. Sauf qu’en voulant lui poser une banale question, je suis saisi d’effroi : en plus de ressembler à un cul de singe gratté à cinq mains, la voisine n’entrave que pouic au français – ni en anglais.
Merde, c’est bien ma veine de tomber sur une Kazakh monolinguée. Le pire est qu’elle continue de me poser des questions dans sa langue maternelle avec son sourire niais. N’étant pas assez bourré pour passer outre sa dégaine générale, je décide de me concentrer un peu plus sur le vin.
Je capte alors le clin d’œil du vieillard. Cet aigrefin s’amuse du double échec (dont un qui ne me chagrine guère) et m’adresse un petit clin d’œil destiné à me rappeler que je suis ici pour autre chose. Sauf que j’ignore complètement ce que cette vieille dondon me prépare. Vu sa gestion des rétrocommissions de ventes d’armes à la moitié du globe, je crains que ça défouraille dans tous les sens.
Hélas, mille fois hélas, il ne se passe toujours rien de notable pour l’instant. Les conversations sont chiantes, il est question des potins au sujet des dernières coucheries dans le show-biz. Rien qui ne m’est inconnu. A peine si je pourrais faire un article d’une dizaine de pages sur l’ambiance des forces vives du pays avec ce que j’entends jusqu’ici, et très franchement je me passerai bien de ce marronnier.
Pour tout dire, j’ai l’impression d’être à un club de Rotary de junkies.
C’est bien beau tout ça, mais je n’ai pas signé à cette soirée pour gober des îles flottantes et s’enfiler quelques coupettes. Les frasques de ces connards, on les connaît tous (enfin, entre journalistes), et je ne vois pas comment je pourrais dégoter ici un scoop racontable – ou un quelconque moyen de pression. La fin du dîner se passe à un rythme de sénateur, sans compter le lourd digestif qui m’inspire des relents de bouffe.
Il est temps de se casser, et fissa. Surtout que Carla est partie s’amuser avec l’autre enfoiré qui doit se faire joliment reluire. Dernier cognac, j’écrase le Churchill, puis me lève. Le vioque m’accompagne à la sortie du salon et insiste.
« Vous partez déjà ? Non non non, ce n’est que le début…Je ne vous ai pas invité que pour faire le pique assiette et éventuellement tremper votre jolie quéquette. Allez, encore une petite demie… »
Et soudain, quelque chose se passe.
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