Sur-titre : Les tuniques bleues. Enfin un peu de romance dans un monde guerrier. Quand des infirmières prennent pied dans le camp des Nordistes, il y a des alliances (certaines contre-nature selon certains) dans l’air. Entre Un mariage et une pétée d’enterrements et Miss Priscilla folle du désert nordiste, il y a largement de quoi sourire.
Il était une fois…
L’armée nordiste est dans une sale posture : des obus tombent à deux pas du QG, or ils n’ont pas encore l’ordre d’attaquer ! Le nombre de soldats valides est tendu comme un string, et le haut commandement a une idée chaudement accueillie : des infirmières pour soigner tout ce petit monde. Est-ce une si bonne idée ?
Critique de Des Bleus et des dentelles
Ne vous étonnez pas si le félin déblatère sur quelques vieilles BDs prises au pif’, je fais en fonction de ce qui traîne dans mon bouge. Et ne comptez pas sur moi pour attaquer tous les albums d’une série, j’ai une vie en dehors de cette suite d’octets qui se déroule sous vos yeux ébahis.
Les « Bleus », ce sont nos deux amis qui voient autour d’eux pleuvoir des bombes. Quant aux « dentelles », il s’agit de la poignée de midinettes dépêchées par Washington, sur demande du général Alexander. Et leur arrivée provoque un certain remous : imaginez, même le furibond Stark se fait porter pâle afin de rejoindre les rangs des blessés prêts à être dorlotés par les miss. Heureusement qu’il y a Melle Bertha, peu féminine comme rarement (et à juste titre) pour faire le ménage là dedans.
Néanmoins, ça ne suffit pas pour remettre de l’ordre. Blutch, sévèrement blessé (on pense à l’amputer, c’est dire), tombe amoureux de Miss Jenny – et, malgré l’allure du soldat rachitique, c’est réciproque. Un mariage est rapidement organisé, nos deux tourtereaux s’envolent ensuite vers des cieux plus cléments. Bien évidemment, quelques rebondissements sont à prévoir. En vrac et dans le spoil le plus total : le mariage est un fake, les Sudistes font de grandes manœuvres dans le coin, et Miss Bertha est un soldat chargé d’espionner pour le compte du QG.
En guise de conclusion, ce 22ème tome est rondement mené, le sujet original et les péripéties plaisantes. Néanmoins, concernant les illustrations, Le Tigre reproche une légèreté choquante dans la représentation de ces dames : on dirait des brutasses à peine dégrossies, question féminité il est difficile de se rendre compte de leur attrait. En rajoutant la grosseur des textes (exagérément ponctués en points d’exclamation), tout cela ne fait guère fin.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Soyons sérieux – enfin c’est selon. L’arrivée de femmes dans une telle communauté overtestostéronée (chouette comme adjectif non ?) est un pari assez risqué dont les enjeux et conséquences sont assez bien traités. D’une part, le moral des soldats remonte à vitesse grand V, il y a comme de l’excitation dans l’air. Or, discourir des bombes à vingt mètres permet d’oublier les vraies bombes qui explosent aux côtés des soldats. Et un mariage…rien de mieux pour se concentrer sur quelque chose de positif. Mais d’autre part, certains tire-au-flanc sont tentés d’abuser de l’hospitalité infirmière pour se sentir louchement patraques – sans compter les mises en scène pour échapper à l’appel du drapeau.
A titre secondaire, le travestisme est un sujet plutôt osé de la part des auteurs. Qu’un mec se déguise en femme sur ordre de sa hiérarchie, ça fait bien marrer il est vrai – surtout que chaque protagoniste principal est, à son tour, concerné. Néanmoins, quand Stark en personne caresse le projet de proposer Miss Bertha (le soldat déguisé) en mariage, ça fait bien moins rire le Général de la petite brigade. Et ce dernier (qui ignore encore la manœuvre dolosive de ses soldats) manque de s’étrangler quand la grosse Bertha annonce qu’il/elle acceptera la prochaine demande en mariage. Des Bleus et des dentelles mélange les genres avec un humour potache avec, en guise de mot de fin, l’idée que tout ce cirque a sauvé les miches de nos héros.
…à rapprocher de :
– Dans cette série, vous trouverez également (dans l’ordre) sur le blog Black Face (un bon cru) et Les Cousins d’en face (sans plus, mais drôle au demeurant).
– En bande dessinée toujours, il y a cette histoire (étonnante mais vraie) d’un soldat qui se grime en femme pour échapper à la Grande Guerre – Mauvais genre, de Chloé Cruchaudet. Du beau travail.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : Lambil & Cauvin – Les Cousins d’en face | Quand Le Tigre Lit
Je crois que c’est le seul Tuniques bleues que j’ai, souvenir d’une appendicite et de personnes bien intentionnées qui mettent à coté, une histoire de mariage quand t’as une dizaine d’années, tu t’en bats la rate, tu veux du Spirou et Fantasio !
Que de souvenirs. Lorsque j’étais petit, j’avais tous les albums des Tuniques Bleues. Mon préféré se déroulait en mer, lors de la réécriture de la célèbre bataille navale qui eut lieu au large de Cherbourg.
De mon côté, il n’en reste plus beaucoup dans ma bibliothèque. Je vais devoir chaparder dans les grandes surfaces si je veux tenir le rythme…
Ping : Lambil & Cauvin – Black Face | Quand Le Tigre Lit