Il est des moments où la productivité tigresque se rapproche dangereusement de celle d’un employé de banque sous bêtabloquants. Il y a quelques années, cela aurait correctement stressé votre serviteur qui, chose fabuleuse, s’en tape désormais le coquillard. Tellement que la justification de cet état de mollesse littéraire sera traité sous forme d’un poème de piètre qualité.
Les rimes de la flemmardise
Lorsque, malgré le bonheur de lire,
Apparaît le manque d’envie de l’écrire,
Au point de choisir des œuvres toujours plus massives
Pour justifier une fréquence de publication lascive ;
Quand, après une satisfaisante journée de labeur,
Le félin trouve davantage de réconfort,
A contempler les yeux de son âme sœur,
Plutôt qu’à un auteur médiocre lui faire son sort ;
Lorsque, même seul dans sa modeste tanière,
Le fauve peine salement à relancer un article,
A peine sur l’onglet du glorieux blog il clique,
Et piteusement avant minuit éteint les lumières ;
Quand, après de nombreuses lectures du soir,
Une idée bizarre dans l’esprit félin se construit,
Consistant à bâtir ses propres histoires,
Plutôt que de rendre compte de celles d’autrui ;
Quand, trop souvent, mon attention est sollicitée,
Qu’éteindre télévision, tablette, smartphone,
Toute action tendant à rendre l’environnement aphone
Est impossible à cause d’une tigresse surconnectée ;
Lorsque, à écouter ses contemporains,
Du moins ceux se pavanant sur les ondes,
Déblatérer sur tel bouquin apparaît bien vain,
Face au devenir de notre petit monde ;
Ainsi, en venant sur Quand Le Tigre Lit,
Si vous découvrez un terrain numérique en jachère,
Ne vous alarmez pas au sujet de bibi,
Il a sûrement bien mieux en ce moment à faire.
Lire, écouter, raconter, faire l’amour, rire,
Détourner son regard d’un écran, bref vivre.
Vivre? Parce que lire ce n’est pas vivre ?
Bien sûr que si. Mais là ça me fait moins bander.
Ah quand meme! On s’inquiète, on se soucie et le tigre regarde la télé!
Pas que, pas que !