Comment fait-il pour lire autant de livres ? Est-ce qu’au moins il les a lus ? Mais bien sur, cher lecteur, que je me suis coltiné des milliers de bouquins ! Les raisons de cette passion sont légion, seule compte dans cet article un des aspects ayant rendu toutes ses lectures possibles.
Quoi ?
Soyons un peu sérieux avec les termes employés. Pour une fois.
Lecture. Littérature en fait. Lire un article sur son mobile, un journal (ou pire, un journal gratuit), ce n’est pas de la lecture au sens de ce post. Niet, Le Tigre évoque la littérature, avec un bouquin (ou une tablette, je ne suis pas encore tout à fait réac’) qui nécessite une certaine activité intellectuelle. Une revue littéraire, politique ou autre passerait à la rigueur, style NRF, Le Banquet, Pensées ou encore La Revue des deux Mondes.
Transports en commun. Let’s put some boudaries. Un avion ou un TGV n’entrent pas dans cette catégorie. Le TeC est à mon sens un moyen utilisé couramment, idéalement le trajet maison-boulot. Y’a du monde, vous n’êtes pas forcément assis et souvent l’envie d’être arrivé à bon port se fait de plus en plus pressante. Vous avez des tickets, une carte, et surtout vous connaissez le chemin. Car un voyage « découverte » ne sied guère à potasser un roman. Les stimuli extérieurs auxquels vous n’êtes pas familier entameront sérieusement votre concentration.
Pourquoi sortir le bouquin dans les métros/bus/etc. ?
Pourquoi parler de la lecture dans de telles conditions ? Parce que ce n’est pas forcément évident de lire dans un tram bondé : on reconnaît les vrais amoureux littéraires lorsque ceux-ci, bravant les épreuves de la compression humaine, réussissent néanmoins à extraire de leurs sacs un ouvrage et en lire au moins deux pages. Si Le Tigre avait de la place, il applaudirait. Quelqu’un de sa race, c’est toujours plaisant à observer. Même lorsque le titre est merdique.
Quel est l’intérêt de lire dans les TeC ? Parce qu’avec la grasse matinée imméritée, les transports représentent la plus grosse perte de temps que le citadin doit subir. Quand je m’y suis vraiment mis, j’avais deux heures trente de trajet quotidiennes. En m’appliquant et à un rythme d’une page toutes les trente secondes, je suis arrivé à près de 250 pages par jour. Rajoutez le petit bonus avant de faire dodo, il fut un temps où je lisais cinq livres par semaine en moyenne. Sur trois ans, hop 1.000 ouvrages ! True story.
En outre, lire semble être un des moyens des plus efficaces pour faire la coupure avec le travail : si vous lisez énormément au cours de votre activité professionnelle, se taper une lecture différente « exorcisera » la douleur de poser ses yeux sur un bilan ou un énième article de doctrine juridique. Sans compter les domaines où l’œuvre voudra bien vous transporter, et souvent on se surprend à trouver que le trajet est bien court.
D’ailleurs, combien de fois est-il arrivé au Tigre de rater sa station à cause d’un roman un peu trop prenant ? N’ayez pas honte, au contraire ! Comme choisir un chemin plus long, toutefois plus confortable : préférez en général le vrai transport sur rail aux bus ou trams, ces derniers ayant la fâcheuse habitude de tourner à plus de 30°. Si en plus vous êtes au taquet sur votre arrêt…
Comment lire dans les transports en commun ?
Un de mes professeurs de prépa, lors de notre première journée, nous a dit clairement : « si vous avez plus de 45 minutes de transport, ce n’est pas la peine de revenir demain. Vous ne tiendrez pas ». Le Tigre a tenu une heure (donc deux heures par jour) à ce rythme, et ce grâce à la littérature.
Pour cela, il convient de se préparer. Ne pas aller au turbin comme un vulgaire touriste, mais en tant que lecteur tout-terrain que rien ne viendra troubler. Quels sont donc les attributs de ce surhomme devant lequel même Nietzsche s’inclinerait ?
Tout d’abord, Le Tigre passe rapidement sur l’ouvrage : la longueur importe peu, toutefois le chapitrage se doit d’être assez court : pas plus de quinze-vingt pages par chapitre, sinon ça devient retors. Pour votre décompte, sachez que le lecteur moyen met deux fois plus de temps à lire dans une langue étrangère que sa propre langue maternelle. Le livre dans un sac plastique, avec un marque page, le tout prêt à être dégainé au moindre temps mort, voilà l’arme ultime.
Ensuite, se débarrasser des parasites sonores en tout genre. Pour cela, portez des écouteurs, et si vous écoutez de la musique, ne dépassez pas 12 dB. Un mp3 de bruits de plage est tout particulièrement conseillé. Pas le podcast de Gerra, non non non. L’air de rien, deux petits trucs dans vos oreilles arrêteront le gros du bruit aux alentours. De surcroît, vous annoncez aux gens présents que vous ne souhaitez pas être dérangés. Un livre + des écouteurs, même le contrôleur s’excusera. Joie. Bien sûr il y aura le dragueur du dimanche…
Enfin, la motivation. Je ne vous demande pas de faire comme moi, à savoir posséder un fichier excel qui ressemble à un autoritaire agenda des trucs à lire avant un certain délai. Trop stressant d’être en retard au final. Et puis c’est le meilleur moyen d’abandonner trop vite. Mettez juste ce qu’il faut comme pression pour dévorer votre titre, et le TeC peut vous aider. C’est parti pour les petits défis : je vais finir ce chapitre avant telle station. J’attendrai telle page à mon arrivée. Je ne fermerai pas le bouquin tant que cette mamie aspergée de Patchouli est assise devant moi.
Conclusion en commun
Il faut avant tout se faire plaisir. Lorsque lire devient pour vous une obligation, ce n’est jamais bon signe. Alors on peut décompresser, regarder le paysage lorsque c’est possible, piquer un petit roupillon, le roman ne vous sautera pas à la gorge.
A ce titre, l’objet peut être à votre sommeil ce que la cuillère est à Salvador Dali : celui-ci avait l’habitude d’en tenir une au-dessus d’une assiette. Dès qu’il s’endort, la cuillère tombe sur une assiette et fait du bruit. Le livre que vous tenez produira aussi un son en tombant, signe qu’il vaut mieux reprendre la lecture. Votre micro-sieste a fonctionné.
Sinon, il y a la question de lire en marchant. Là, c’est la crème de la crème qui se manifeste. Surtout quand il pleut. Pour ce périlleux exercice, un post sera spécialement dédié.
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Très sympa ce sutra, une des seules choses qui me manque de mes deux heures et demi de transport quotidiennes.
Si tu es en transport, fais comme moi : je m’arrête une station en avance pour lire en marchant. 20 min de marche/lecture, 40 pages toujours bonnes à prendre.
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