Publié sous Green Arrow #21-35. Les ennemis du héros vert se dévoilent progressivement, obligeant Green Arrow à entrer de plein pied dans un conflit qui prend des proportions qu’il ne pouvait imaginer. Scénario qui s’intensifie et sur lequel il faut s’accrocher, néanmoins les illustrations sont une régalade constituant une agréable surprise.
Il était une fois…
Oliver Queen, devenu Green Arrow, compte bien rétablir l’ordre à Seattle. Toutefois la menace des Outsiders (réunion des clans contestataires) se fait plus pressante, contraignant notre jeune ami à retourner sur l’île qui l’a formé. Aidé de Magus (l’aveugle aux pouvoirs surnaturels) qui recrute de nouveaux alliés, Green Arrow devra terminer son combat contre Komodo (puis Golgotha), chef du clan de l’Arc qui a élevé une jeune guerrière, demie sœur de Queen…
Critique de Green Arrow : La Guerre des Outsiders
Tiens, j’ai changé d’avis. Après un premier tome qui m’avait terriblement déçu (et également le peu ébouriffant Année Un de Diggle et Jock), le félin ne jugeait pas utile de continuer dans la voie des Green Arrow. Histoire trop complexe à mon niveau de néophyte, dessins qui ne pètent pas deux pattes à un caneton, je ne voyais pas l’intérêt de m’accrocher à ce héros se baladant avec sa capuche verte et armé d’un arc qui n’est même pas à poulies.
Ce qui m’a agréablement surpris ? Le dessin d’Andrea Sorrentino. Presque une leçon que nous donne l’Italien en démontrant les différentes possibilités offertes par son trait assuré : le réalisme est poussé à son comble, offrant un luxe de détails (nature foisonnante, environnement immersif, habits des protagonistes, architecture de belle facture) qui m’ont ravi – ce qui a pour effet de rallonger la lecture, deux heures pour ma part. Sorrentino parvient à passer de petites cases nerveuses augmentant l’intensité à de grands tableaux (sur double page parfois), voire des pages entières plus « expérimentales », à l’instar de la page à dominante verte qui réussit à rendre compte des visions du héros, lequel tient enfin la flèche totem de son clan.
Flèche totem, guerre des clans, etc. Il n’est pas évident de discuter du scénar’ sans spoiler le lecteur, j’expliquerai juste que la lutte pour le bien du héros prend une tournure plus épique (voire antique) alors qu’une puissante surprise débarque au milieu de l’histoire. On en apprend un peu plus sur le système des sept clans (point, bouclier, flèche, lance, etc.) et la façon dont ils formaient un subtil équilibre planétaire – qui est en train de s’effondrer. En rajoutant des trahisons (certaines n’étant pas vraiment) et des problématiques annexes qui ont leur importance, je ne saurai trop vous conseiller de relire rapidement le premier tome avant d’attaquer ce deuxième.
Le Tigre a bien fait de poursuivre, (ré)apprenant de nouveaux aspects d’un héros qui fait montre de surprenantes faiblesses. Si l’intrigue est bien amenée et le début du comics prend le soin de présenter les personnages rencontrés, j’ai eu quand même la confirmation que, n’étant pas fin connaisseur d’Arrow, une pétée de clins d’œil ou hommages à la légende de l’archer me sont passés bien au-dessus de la crinière.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Ce qui m’a particulièrement plu, vous l’aurez compris, est l’ampleur prise par l’histoire qui dépasse la stricte lutte pour le contrôle de la ville de Seattle (même si le mystérieux dealer Richard Dragon est plus que jamais dans la course) pour celle de la planète. J’ai ainsi découvert l’existence des autres clans (et de l’importance de leurs armes « totem »), et comment Green Arrow n’est qu’un autre surhomme parmi tant d’autres. En portant le conflit en Europe grâce à une bombe sale à lancer sur Prague (ça me rappelle un film, je ne sais plus très bien…), la guerre d’origine antique se poursuit dans une modernité de bon aloi.
La Guerre des Outsiders est aussi une histoire compliquée de famille. En effet, le personnage de Shado, qui accompagne et guide le héros dans une grande partie de ce tome, avait un lien très fort avec le père de Queen (qui reviendra brièvement dans l’aventure). Et la fille de Shado et de Queen Sr., recueillie par Komodo, a été conditionnée à haïr la famille Queen. Aussi le thème de la manipulation des jeunes pour en faire des « machines de guerre » (oui, c’est le titre du premier opus) revient sur la table, et ce d’autant plus qu’Oliver Queen a été la victime nécessaire de telles manœuvres. Et il y a quelque chose de violemment tragique avec une fin sanglante relativement triste, avec certes des ficelles grosses comme des troncs de baobabs.
…à rapprocher de :
– Comme je l’expliquais, commencez par le premier tome (en lien).
– Green Arrow : Année Un de Diggle et Jock, mérite sans doute d’être lu – d’autant plus que c’est relativement court.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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