VO : Dark Victory. Gros pavé de la fin des années 90, fondateur d’un nouveau Batman adapté au monde contemporain, Amère Victoire (je préfère le titre original, Dark victory) est un condensé de suspense et de ténèbres. 400 pages, il fallait le faire. Comme Le Tigre ne prend pas la peine de lire ce genre de sagas dans l’ordre, j’en profite évidemment moins.
Il était une fois…
Quelques mois après « l’affaire Holiday », Gotham City est toujours en prise aux familles mafieuses et doux dinges de l’asile d’Arkham. Malgré l’arestation du petit Falcone, les meurtres façon Holiday continuent. Pour nettoyer sa chère ville, Batman aura besoin de toute l’aide possible, voire de prendre sous son aile un nouveau partenaire à mesure que les super vilains font leur apparition…
Critique de Batman : Amère victoire
Publiée en 1999, après les surenchères catastrophiques cinématographiques de l’époque, cette œuvre d’une taille impressionnante a été lue en l’espace de moins de deux heures. Violent, sombre, sans trace d’humour, l’ennui dans cet ouvrage ne pointe pas trop souvent le bout de son nez, et jamais pour longtemps. Le titre original renvoie au chevalier noir, alors que l’adjectif « amère » ne rend pas compte de l’association d’idées.
Le scénario est maîtrisé de bout en bout, avec ce qu’il convient de suspense et de peur. Plusieurs intrigues évoluant autour du Bat, on n’est jamais longtemps perdu dans le déroulement des intrigues. Les luttes entre familles mafieuses et au sein même d’une de ses familles sont captivantes et possèdent leur lot de tragédie. En outre, le mystérieux tueur qui laisse des indices bien énigmatiques ne laisse pas indifférent, surtout sa manière assez dure de procéder.
Le dessin est un peu plus « oldschool », à l’image des premiers méchants que doit affronter l’homme chauve-souris. Cases régulières, assez grandes et à dominance gris / bleu sombre, paroles succinctes (rien à voir avec un Blake & Mortimer), tout est fait pour donner une impression de pragmatisme et de crédibilité, malgré des jeux d’ombre parfois plus artistiques que réalistes.
En conclusion, à lire absolument pour à la fois l’amateur de Batman mais également de polar, dans la mesure où les premiers chapitres, sans compter le dessin sobre, correspondent à ce qu’on peut faire de mieux dans le polar illustré. Avec ce qu’il suffit de péripéties et de retournement final, ce dernier étant finement amené. Et puis couverture solide et consistante, peu de risque d’avoir un torchon dans une dizaine d’années.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La disparition de la criminalité « ordinaire » au profit des super vilains. Le nombre de pages, étonnamment élevé pour un comics de cette qualité, retrace de manière plus que crédible l’ascension des « méchants fantastiques » au détriment des grandes familles mafieuses qui possédaient Gotham City. Un peu comme dans The Dark Knight, second opus de la saga de Nolan. Grundy, Double-face, Joker, Catwoman,… toute la belle famille se construit autour d’un Batman plus débordé que jamais. Pour contrebalancer cette configuration, un Robin qui ressemble à un gamin de douze ans. Super.
Les (très) longues sagas pas forcément annoncées dans le monde de l’édition française. Le Tigre voit quelques comics de ce super-héros (j’ai choisi celui-ci parce que je ne saurai jamais tous le suivre) en rayon, sans logique de présentation par rapport à la chronologie des histoires. Certes le 4ème de couv’ rappelle parfois l’ouvrage d’avant, mais rien de plus. Du coup, comme la philosophie, le quidam qui veut se mettre à explorer l’univers d’un super-héros devrait sûrement s’arranger les services d’un guide : savoir où commencer, dans quel ordre, quoi ne pas lire,… Ça peut être un vendeur, un ami, un-ternète (jeu de mot nul). Mais certainement pas QLTL.
…à rapprocher de :
– Avant le présent titre, il faut mieux d’abord se taper Batman : Un long Halloween. A bon entendeur,… Parallèlement, les deux auteurs ont produit Des Ombres dans la Nuit, pas mal du tout (surtout grâce à Catwoman).
– De Loeb, il y a le fort correct Silence également.
– Le retournement de la fin, [Attention petit spoiler] me fait, je ne sais pourquoi, penser à Usual Suspect, le film.
– Tim Sale, avec Darwyn Cooke (au scénar’), a aussi dessiné Superman Kryptonite, qui se laisse largement lire.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
Ping : Cooke & Sale – Superman Kryptonite | Quand Le Tigre Lit
Ping : Loeb & Sale – Batman : Un long Halloween | Quand Le Tigre Lit
Ping : Loeb & Sale – Batman : Des Ombres dans la Nuit | Quand Le Tigre Lit
Ping : Higgins & Barrows – Nightwing Tome 2 : La république de demain | Quand Le Tigre Lit
Ping : Loeb & Lee – Batman : Silence | Quand Le Tigre Lit
Ping : Les Sutras du Tigre .64 : Gotham City est-elle si stupide ? | Quand Le Tigre Lit
Ping : Higgins & Barrows – Nightwing Tome 1 : Pièges et Trapèzes | Quand Le Tigre Lit