VO : Batman : Haunted Night, puis Catwoman : When in Rome, et encore une partie de Batman : Dark Victory – ouf. Joli pavé du milieu des années 90, avec quelques histoires fondatrices d’un nouveau Batman adapté au monde contemporain, voici de quoi bien compléter l’univers de Bruce Wayne en retrouvant quelques super vilains redondants. San parler de Catwoman, un des meilleurs.
Il était une fois…
Ce comics, sorte de mini intégrale, se subdivise en deux parties de taille égale :
Dans Legends of the Dark Knight, Bruce Wayne fait face à des ennemis passablement plus dérangés que les pontes de la mafia : l’Épouvantail lui fait passer une très mauvaise journée à cause d’une toxine distillant la terreur (Peur) ; le Chapelier souhaite recréer une ambiance Alice aux pays des merveilles et capture la fille du commissaire Gordon (Folie) ; enfin le Pingouin provoque une étrange insomnie à un Batman qui voit se dessiner son passé et son avenir (Fantômes).
Dans Catwoman When In Rome, la belle Selina file vers la ville éternelle, accompagnée d’Edward Nigma, pour rechercher des réponses sur ses origines. Accueillie par Blondie (parce que, pour un Romain, sa couleur de cheveux et ses yeux bleus détonnent), elle cherchera à voler une bague particulière, celle qui assurera à son porteur le statut de Capo di tutti capi. Sauf que les obstacles seront de taille (Cheetah notamment, que je ne connaissais pas) et ses nuits agitées par des rêves érotico-oniriques avec le Batman.
Critique des Ombres dans la Nuit
Après le reboot de Batman Year One et la lutte du Bat contre la mafias et les supervilains qu’on connaît bien (Joker & Co), Le Tigre ne peut décemment pas passer à côté des comics qui se déroulent parallèlement à ces histoires.
Le premier arc est plutôt bon et relativement flippant (du moins les deux premières histoires), avec des armes chimiques classiques et le Chevalier noir qui est, psychologiquement, fragile. Le lecteur basculera entre les luttes du héros (assez convenues certes) et quelques flashbacks qui traitent, sous de nouveaux angles, la légende de celui qui deviendra Batman.
Quant à l’histoire de Catwoman, c’est une petite pépite centrée autour de l’héroïne que les auteurs ont décidé d’hypersexuer (si ça vous parle). Aussi agile que sexy, la féline voleuse se balade dans Rome dans un but plus ou moins précis [Attention SPOIL : elle s’imagine être la gosse de Carmine Falcone, rendez-vous compte [Fin SPOIL]. Ses tours de passe-passe entre Selina et Catwoman ne paraissent tromper personne (sinon les spectateurs de ses exploits sont des buses), et progressivement elle passe de chasseuse à proie. Fin intéressante, je me suis régalé.
Toutefois, Le Tigre n’a pas vraiment feulé de plaisir face aux illustrations de Tim Sale qui ne sont pas aussi abouties que d’autres de ses productions. Si on dénote une certaine amélioration au fil des chapitres, avec des personnages plus inquiétants et caricaturaux que jamais, j’avoue que les aventures de Selina Kyle sont visuellement parfaites. Ce n’est pas du vieux dessins style eighties, juste quelque chose de contemporain qui ne bascule pas encore sur les illustrations assistées par ordinateur des années 2000.
Bref, une bonne intégrale qui plaira au néophyte de Gotham (voire Rome…) comme à l’habitué (que je suis presque). Les drogues hallucinogènes sont de la partie, sans doute votre enfant de douze ans ne comprendrait pas tout.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’introspection est prégnante dans la totalité des récits. D’une part, Bruce Wayne réfléchit (pas plus que ça à mon sens) au sens de sa mission et sont degré de culpabilité quant à la mort de ses vioques. Quant à la femme chat, elle est tout simplement à la recherche d’un aspect fondamental de son identité, tout en se demandant pourquoi Batman occupe tant son inconscient – ça l’énerve que le Chevalier servant tente de l’aider à tout bout de champ.
Pour Batman, ces questionnements sont amplifiés par la folie furieuse des individus qu’il combat, ces derniers ayant tendance à lui administrer des toxines qui lui font presque perdre la tête. Les voyages intérieurs effectués par l’homme chauve-souris – grâce au Chapelier par exemple – permettent une prise de conscience sur la nature de son combat, notamment par les trois visites de Noël au cours desquels les fantômes de son esprit dérangé vont se manifester.
à rapprocher de :
– Comme je le disais, Batman : Year One (de Miller et Mazzucchelli) est à l’origine du reboot, toutefois le lire n’est pas nécessaire pour comprendre de quoi il retourne.
– Il faut savoir que cet opus se situe dans la même période que d’autres enquêtes du héros, réalisées par les mêmes auteurs dans Batman : Un long halloween et Batman : Amère Victoire. A signaler que Jeph Loeb s’est particulièrement illustré dans Superman Kryptonite.
– Quant à Catwoman, le trait m’a rappelé Catwoman : Ego, de Cooke. Petit plaisir.
– Outre la référence appuyée à Alice au pays des merveilles de Carroll (Chapelier oblige), la nuit d’hallucinations de Bruce Wayne dans le style Un chant de Noël de Dickens a été particulièrement bien adaptée dans un one-shot sobrement intitulé Batman : Noël, de Lee Bermejo.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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