VO : Batman: The Long Halloween. Gros pavé de la fin des années 90, fondateur d’un nouveau Batman adapté au monde contemporain, Un Long halloween continue sur le reboot du super héros dans un monde plus sombre et contemporain que jamais. 400 pages qui se lisent vite, Le Tigre n’a point perdu son temps (sauf que je l’ai lu après sa suite, grrrr…)
Il était une fois…
Après ses premières armes, réussies (cf. Batman : Year One) contre la mafia de Gotham, Batman se trouve confronté à des meurtres uniquement commis lors des fêtes. Travaillant en parallèle avec le jeune procureur Harvey Dent et le capitaine de police lames Gordon, le Chevalier Noir engage une course contre un calendrier morbide qui égrène chaque mois une victime supplémentaire. Luttes au sein de la mafia, évasion de dangereux criminels (les super-vilains), le Joker qui n’en fait qu’à sa tête, une Catwoman dont le Bat ne sais s’il doit se fier à elle, Gotham est plus dangereuse que jamais…
Critique de Batman : Un long Halloween
Le Tigre, dans sa suprême connerie, a lu ce comics à l’envers, c’est-à-dire après la suite qu’est Batman : Amère victoire. Du grand art de ma part, car il est tout de même préférable de s’attaquer au premier opus. Dont acte. Ici, j’ai eu le même plaisir qu’en lisant le second, applaudissons l’univers cohérent et homogène des auteurs.
L’histoire est rondement menée, à ce titre il faut signaler que l’affaire Holiday, objet de l’enquête, a été publiée sur une année à raison d’un chapitre par mois (correspondant grosso modo à un meurtre ou un évènement de taille). Du coup, on est en présence d’un joli pavé de près de 400 pages, avec quelques menues longueurs mais rien de très méchant. Puisque cette histoire est étalée sur un an, les auteurs se sont attachés à souvent effectuer des redites sur certains protagonistes, aussi on est jamais largué et lire cet ouvrage en quelques jours est tout à fait possible.
Batman doit faire face à des vilains supplémentaires (Grundy, le Chapelier, L’épouvantail ou encore l’homme mystère) qui soit l’aident un peu, soit foutent un indescriptible bordel. Or les deux familles criminelles (les Falcone et les Maroni, qu’on retrouve dans Batman Begins de Nolan) veulent garder leur part du gâteau et n’hésitent pas à s’entre-tuer. En outre, le trio gagnant Bat-Gordon-Dent est en fâcheuse posture avec le comportement de plus en plus borderline du dernier membre.
Quant au dessin, il faut saluer l’effort de l’illustrateur Tim Sale pour nous offrir des grandes cases, certaines représentant de somptueux tableaux dignes de la mythologie du personnage. Une rapidité de lecture aussi éprouvée grâce à des dialogues succincts). Les couleurs sont sombres à souhait. Le réalisme est là, peut-être à part l’excessive musculature de nos personnages et la gueule de certains méchants (la dentition du Joker reste impressionnante).
Pour conclure, passage quasiment obligé pour ceux qui aiment les bons « reboots » du seul personnage fantastique que Le Tigre daigne suivre. Signalons également les habituels bonus à l’issue du comics : interviews des auteurs, images de couverture, travail d’illustration sur quelques protagonistes,… Enfin, ce que j’ai particulièrement apprécié est l’excellent niveau du suspense, à savoir « mais qui est ce foutu tueur Holiday ?? ».
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le savant mix entre les gangsters « à l’ancienne » et les méchants en costumes ridicules. Dans ce titre, on voit tour à tour la bonne vieille pègre qui s’allie (ou s’affronte) à des personnages un peu plus folkloriques. Le Joker qui fait chier tout le monde, les Maroni qui tapent la discute à , le mélange des genres est très réussi. Quant au Bat en chevalier masqué vs. Gordon le flic normal, Dent est le pont naturel entre ces deux individus en se métamorphosant (la raison de sa nouvelle tête est finement pensée) en super vilain. Bien évidemment, des signes avant coureurs existent…
La remise à zéro d’un héros, bande dessinée ou film. Je ne sais pas le rapport, mais après les deux catastrophes des années 90 en matière de bat-film, il était temps de redresser le tir. Les film avec Walken ou Clooney, surtout le dernier, certes plus « familial », me faisait plus penser à holiday on ice qu’à un film de sombre super héros. Les BD qui ont suivi, notamment la présente, ont plutôt bien repris le thème du chevalier noir en l’adaptant aux mœurs actuelles. En attendant Batman begins qui s’est inspiré de ce titre de Loeb et Sale…
…à rapprocher de :
– Cette saga commence par Batman : Year One et se poursuit avec Batman : Amère victoire. Parallèlement, les deux auteurs ont produit Des Ombres dans la Nuit, pas mal du tout (surtout grâce à Catwoman).
– De Loeb seulement, il y a le fort correct Silence également.
– Au risque de capilotracter comme un fou furieux, le méchant dont on ignore l’identité qui frappe méthodiquement le monde de la pègre (plutôt limité en nombre) me fait penser à un huis clos du style des 10 petits nègres de Christie.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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