VO : idem. Il est des recueils de (longues) nouvelles qui ne laissent pas indifférent. Aztechs, bien que comportant quelques textes fort moyens, possède de jolies pépites. Fantastique, anticipation sociale agrémentée de SF militaire, de petites œuvres dans ces 500 pages valent le détour. Shepard, auteur encore trop méconnu, a de la suite dans les idées.
Il était une fois…
Six histoires, vais rapidement en résumer quelques unes, et ce grâce au quatrième de couverture. Merci à lui.
Mexique, dans un futur proche. Une nouvelle société, Aztechs, délivre une technologie supérieure et bon marché. Ca ne plaît pas aux gangs et multinationales déjà présentes qui voient leur part du gâteau sérieusement entamée.
NYC, un homme fouille les décombres de Ground Zero et tombe sur quelque chose de particulier…
Afrique noire, Congo. des hommes-crocodiles règnent sans partage sur une terre qui semble avoir été maudite par les actes de Mobutu.
Moscou, dans une boîte à la mode, l’Éternité. L’endroit, inquiétant, est peuplé par des individus en mal d’existence, entre la vie et la mort.
Critique d’Aztechs
Lu il y a longtemps, c’est amusant seule une nouvelle a particulièrement attiré mon attention. Bien sûr, celle dont personne ne parle. Génial. Ça rendra la partie sur les thèmes d’autant plus courte. Le reste a été rapidement mis au rebut, ce qui peut expliquer le tag « non terminé ».
J’exagère, il y a également le récit phare, celui du titre, qui seul mérite d’acheter le bouquin. Deux nouvelles exceptionnelles sur six, le quota semble respecté. Surtout que ce n’est pas tout à fait de la science-fiction classique que le lecteur aura entre les mains, mais quelque chose de réellement original qui requiert une certaine ouverture d’esprit.
En effet, si le style reste correct, les nouvelles peuvent faire plus de 100 pages (ce ne sont plus vraiment des nouvelles me direz-vous) sans réel chapitrage. Du coup ça paraît bien long à certains moments, et si vous n’avez pas la patience de poursuivre une histoire qui ne démarre pas sur les chapeaux de roue, il y a de fortes chances que vous ratiez quelque chose de beau. Ce qui est sans doute arrivé au Tigre.
Je m’attacherai donc, dans la partie suivante, à mettre deux thèmes relatifs à deux récits qui m’ont tout particulièrement surpris (suspense et intelligence du texte notamment), ce qui ne signifie pas que le reste est bon à jeter aux oubliettes.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La jungle économique, zone de non droits : la nouvelle du titre représente un futur (pas si éloigné) où la frontière hispano-américaine est un endroit peu fréquentable. Au mains des MNE (entreprises multinationales) et diverses organisations criminelles, la bioéthique n’y est pas vraiment de mise. Description d’un univers à la limite du cyberpunk, le lecteur sera vite intégré dans ce nouveau paradigme (Le Tigre abuse de ce dernier terme il est vrai).
La lutte entre le masculin et le féminin. Une des intrigues est assez fine, et a comme trame de fond l’éternelle conflit entre deux guerriers, chacun représentant son espèce. A la suite d’un très vieux et profond malentendu, deux êtres se foutent non sans un certain entrain sur la gueule (il n’y a pas d’autre terme). Leur petite vendetta a lieu pendant toutes les époques, et leur puissances respectives ne passent pas inaperçues là où celles-ci s’expriment.
…à rapprocher de :
– Ces textes assez ambitieux et exigeants pour le lecteur ne sont pas sans rappeler les fables de Robert Charles Wilson ou d’un Robert J. Sawyer.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.
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