VO : Il profumo dell’invisibile. Autre (petite) BD coquine de Manara qui cette fois exploite un fantasme vieux comme le monde : être invisible. Dessin excellent, hélas encore une fois le titre ne brille pas par la bonne tenue du scénario. Ne parlons pas alors de la seconde partie. Néanmoins, un classique reste un classique.
Il était une fois…
Un professeur de physique, éperdument amoureux d’une connaissance d’école (vraie garce devenue célèbre danseuse étoile), invente une potion d’invisibilité. En l’espèce, une pommade qui sent fort le caramel. Notre ami (encore vierge) veut s’en servir pour rester aux côtés de la belle. Mais c’est sans compter une de ses amies, Miel, qui découvre très vite son petit jeu. Dans le livre 2, une jeune femme, attirée par les possibilités d’enrichissement de son invention, le retrouve et tente de lui extorquer la fameuse potion.
Critique du parfum de l’invisible
Si signor, Le Tigre ne pouvait laisser ces petites 100 pages de côté alors que Le Déclic est également résumé sur QLTL. Si vous êtes peu ou prou de la même génération du Tigre, il n’est pas impossible que vous ayez vu passer, le dimanche soir sur une chaîne (qui montait à l’époque), après Culture Pub, Le Parfum de l’invisible en dessin animé. Assumez.
Le scénario est, à l’instar du Déclic, plutôt original et fait appel à ce que je nommerais de la SF. Un doux rêveur fou amoureux d’une danseuse souhaite rester auprès d’elle. Miel, une autre jeune femme, découvre le secret du professeur et cherche à le confondre. Ensuite, elle l’aidera dans sa quête en lui montrant qui est réellement sa dulcinée. A partir de là, il professore se lâche. Avec toujours les femmes en victimes des coquineries de l’homme invisible.
Quant au livre 2, indépendant du premier, celui-ci ne présente que très peu d’intérêt. Toujours la potion, avec une idée d’attentat derrière, pour des scènes érotiques plutôt limitées (le dessin final reste très joli). J’ai trouvé l’idée de planquer un bâton de dynamite dans le…hum enfin vous voyez…d’une femme un peu facile, sinon too much.
Heureusement que le dessin reste superbe. Noir et blanc, ligne claire dépourvue de fioritures et réaliste, c’est net et sans bavures. L’érotisme n’est pas aussi prégnant que dans Le déclic, aussi Milo s’est seulement « lâché » lorsque le professeur explique les plaisirs insoupçonnés de l’invisibilité et ses pérégrinations sexuelles auprès de la gente féminine. La planche fait alors la part belle aux postures féminines, avec de succinctes explications qui les accompagnent.
Ce qu’il faut retenir, c’est une histoire un peu confuse mais servie par des illustrations de maître. Un titre un peu décevant donc, même si Le Tigre préfère s’ennuyer avec la centaine de page de cet ouvrage que les 250 du Déclic. Mais en posséder un est une invitation à acquérir l’autre…
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’invisibilité. Milo M. se fait plaisir en reprenant ce thème sous l’angle des plaisirs charnels. Si l’objectif du héros est au début chaste au possible, découvrir l’envers du décor (car le tout se passe dans un univers théâtral très italo-baroque) l’amène progressivement à lâcher du lest question inhibition. A partir de ce moment, presque tous les fantasmes sont réalisés, et ce pour notre plus grand plaisir. Le Tigre n’en dira pas plus, surtout que l’accomplissement des espiègleries du protagoniste paraît de nos jours assez sage.
…à rapprocher de :
– Manara est surtout connu pour sa longue œuvre qu’est Le déclic.
– Si vous voulez quelque chose d’un peu plus fort que l’érotisme, Le Tigre ne peut que vous proposer Chambre 121 d’Igor. Pour l’instant.
– La pommade qui sent le caramel me fait penser à une blague de Coluche, je suis désolé c’est plus fort que moi : « si Jeanne d’Arc avait été diabétique, tout Rouen aurait pué le caramel ». Tiger out.
Enfin, si votre librairie est fermée ou n’a pas de rayon X [hé hé], vous pouvez trouver cet illustré sur Amazon ici.
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En sus du déclic et du parfum, Menara a participé à de nombreux autres ouvrages : récemment au festival d Angoulême à une œuvre à 4 mains (sans jeu de mots douteux), ainsi que le dessin de planches pour le cycle de Sandman dont Neil Gaiman est le talentueux scénariste. Attentivement bien à vous cher Tigre.
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