Marc Lambron est un auteur que je qualifierais de neutre : ni navets ni chef d’œuvres, même si Les Menteurs est plus proche de la seconde catégorie. Trois personnages évoluant dans les désillusions et changements majeurs des années 80, trois individus que le lecteur va intimement suivre. Si le style est parfois morne et excessivement porté sur la description, ça n’empêchera pas le lecteur de cette génération d’aimer.
Il était une fois…
Karine, Pierre et Claire étaient ensemble au lycée hypokhâgne à Lyon en 1975. Trois adolescents intelligents avec leurs propres caractères mais une envie commune de réussir. Ils se retrouveront dans 30 ans, d’ici là nous suivrons chacun d’entre eux dans ses pérégrinations. Études, jobs, mariages, considérations politiques, rien ne sera épargné au lecteur.
Critique des Menteurs
Le Tigre a plutôt aimé ce roman, un peu plus de 300 pages qui se lisent sans trop de difficultés. Je n’ai pas eu l’impression de perdre mon temps et il m’arrive de lire quelques chapitres ici et là, rien que pour le style de l’auteur.
Le style, parlons en : c’est franchouillard et presque dépressif, sans étincelles de folie. Chiant diront certains. Un peu comme Philippe Djian, la désillusion presque amusante en plus. Car ces menteurs, ce sont tous ces jeunes plein d’espoirs qui ont lâché tous leurs élans de jeunesse pour s’embourgeoiser et au final ressembler à leurs parents.
Le Tigre a placé le mot-clef « documentaire » car Lambron a réussi le pari de décrire avec exactitude toute une génération, celle des années 70 / 80, avec une qualité de descriptions et de tableaux pertinents à souhait. Hélas trop réaliste sans doute, heureusement que cette œuvre n’entre pas dans la catégorie « pavé » sinon on s’ennuierait ferme.
Vous l’aurez compris, ce titre est un peu à la littérature ce que le cinéma français est au 7ème art : quelque chose d’intimiste et tout bonnement « inexportable ». L’étranger désireux de tirer la substantifique moelle des années Mitterrand y trouvera son compte, le Français qui veut retrouver cette période sous un prisme original sera également comblé.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La récit quasi autobiographique. Ces fameux menteurs, c’est presque Monsieur Lambron qui raconte sa vie. Puisant au fond de ses souvenirs, le lecteur peut être ébloui par la précision des détails et des lieux que les protagonistes fouleront de leurs pieds (oh c’est joli cette phrase). Vous me direz que tout roman (à part la SF sans doute) est plus ou moins autobiographique, mais dans Les Menteurs, c’est assez flagrant.
Le roman générationnel. Pari risqué pour un auteur de parler exclusivement de ceux qui constituent sa classe d’âge. Le Tigre n’en fait pas partie, et c’est certainement pourquoi je n’ai pas été transporté plus que ça. Alors j’imagine que les quarantenaires (bientôt cinquantenaires) doivent se retrouver dans l’histoire et la prose de Lambron. Au moins l’écrivain est assez talentueux pour plaire à tous, donc pari remporté.
…à rapprocher de :
– Pur roman générationnel et drôle en plus, relisons (ou revoyons, au choix) Fight Club, de Chuck Palahniuk.
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