VO : Yellow Dog. Un accident de parcours, ça arrive à tout le monde non ? En voilà un autre pour le lecteur Tigre qui n’a su terminer ce roman d’anticipation sociale. Certes c’est bien écrit, souvent drôle avec un vocabulaire qu’on rencontre peu, mais ça s’arrête là. Trop long, fourre-tout et difficile à suivre, le plaisir de cette lecture peine à se manifester. Dommage.
Il était une fois…
Dans un avenir plus ou moins lointain, la langue de Shakespeare est devenue la lingua franca du porno. Et ce domaine se porte très bien, au point de lutter contre une autre institution (en perte de vitesse cette fois-ci) qu’est la monarchie anglaise. Le héros, Méo de son nom (si me souviens bien), subi une violente agression et tente de se reprendre dans un pays qui part à vau-l’eau.
Critique de Chien Jaune
Martin Amis est un auteur qui s’essaie souvent (cf. infra) à de nouvelles expériences d’écriture, hélas avec Chien Jaune je n’ai su apprécier (à mon grand tort sans doute) l’imagination débordante de l’écrivain britannique. Petit mot sur le titre, car je n’ai pas vraiment saisi sa portée. Dans mon imaginaire, le chien jaune est soit un roman de Simenon, soit le trouffion sur le pont d’un porte-avions qui s’occupe de faire décoller et atterrir les zincs. Habillé de jaune pour qu’on le repère, j’en ai hélas rencontré aucun dans cette œuvre.
C’est tout relatif, parce qu’à la 300ème page j’ai tout simplement décidé d’arrêter les frais. Peu de chapitres, un style dense, ma patience a été mise à rude épreuve. Deux centaines de pages de trop, et en plus sur les trois cinquième lus je crains d’avoir loupé quelques wagons. Il est question d’une prétendante au trône d’Angleterre qui apparaît dans une vidéo porno (assez sordide), et du protagoniste principal à qui il arrive tout un tas d’aventures qui n’ont ni queue ni tête.
Comme souvent chez cet auteur, tout cela est fort bien écrit avec quelques fulgurances intellectuelles qui raviront tout lecteur exigeant. Mais impossible d’entrer pleinement dans ce titre et se laisser porter, Tigre en a eu marre de se faire trimbaler dans tous les coins sans savoir parfois de quoi il retourne. En ce qui concerne les thèmes, vous comprendrez que ceux-ci peuvent être incomplets en plus d’être passablement incorrects, n’ayant pas pu découvrir le dernier mot.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La pornographie dans tous ses états. C’est idiot, mais les passages sur lesquels je me suis immanquablement accroché sont ceux où Martin Amis décrit les actes sexuels en long et en large. Et faut dire qu’il y va fort le pervers pépère, il touche à tous les tabous en plus de soumettre son lectorat à une terrible exhaustivité. Et le résultat, comme un Didier Van Cauwelaert dans Rencontre sous X, est débridé et marrant, c’est-à-dire peu bandant pour un sou.
Corollaire de cette hypersexualité prégnante, il convient de signaler que le porno et le vocabulaire associé semblent être les instruments d’un nouvel impérialisme culturel par la langue. Car l’univers dans lequel baigne le lecteur est un monde en voie d’uniformisation par le langage du cul. J’ai plus très bien saisi, cependant il y a un rapprochement (à la fois paradoxe) sous-jacent entre l’Anglais (très porté sur la monarchie) et l’Américain (qui lui s’est conçu contre la royauté justement). Ça fait partie du délire de l’auteur, hélas Tigre a vu les références lui passer sous le pif.
…à rapprocher de :
– Je me méfie un peu du père Amis, parce qu’avec The Pregnant Widow je n’étais pas non plus parvenu à terminer un de ses romans.
– Sinon, il y a La Flèche du Temps, immensément bizarre. Ou Train de nuit, qui n’est pas mal au demeurant.
– Puisque j’en parlais, Rencontre sous X, de Didier VC, sur les descriptions « porno-funs ». Voire Porno, d’Irvine Welsh (britannique, comme Amis).
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