VO : Night Train. Martin Amis, chantre de l’anticipation sociale, est bien plus qu’un auteur de ce genre. Train de nuit l’illustre, avec une de ses histoires les plus accessible et courte. Sur fond de mort mystérieuse, c’est toute une philosophie sur le sens de la vie et de la mort qui est à portée de mains.
Il était une fois…
Tom, commissaire de police dans une petite ville des Etats-Unis, est au désespoir : Jennifer, sa fille, a été retrouvée décédée. Aussi fait-il appel à Mike Hoohkihan, policière dont il est le mentor. Cette dernière conduira son enquête non sans un certain acharnement, et il va apparoir que Jennifer s’est suicidée, pour des raisons qui dépasseront l’entendement.
Critique de Train de nuit
Martin Amis est grand. Et ce livre est un de ses plus percutants, considérant que celui ci ne dépasse pas 230 pages. Quoique… En effet, si le style est parfois bizarre à suivre, le suspense est très bien géré au cours de ces pages. Hélas j’ai eu affaire à quelques passages proprement imbitables. A moins que Le Tigre ne fût pas assez concentré.
Le scénario est génial, et une fois le roman terminé plus d’un lecteur restera sur le cul. Pas autant qu’un Chuck Palahniuk, mais presque. Une demoiselle magnifique, fille du commissaire de la ville, est retrouvée morte. Suicide ou autre ? L’héroïne mène l’enquête et dénoue (déroule plutôt) petit à petit la vie de la belle.
Là où Mister Amis mérite ses gallons, c’est quand il parvient à distiller les surprises les unes après les autres concernant la vie de la défunte. La plupart étant contradictoires de surcroît. Et on arrive progressivement vers une horrible vérité, assez choquante pour un lecteur non averti. Quant à la fin des dernières pages, légère l’impression de n’avoir pas compris grand chose tellement c’était perché.
Un roman exigeant d’un point de vue de la mobilisation des ressources intellectuelles, mais qui reste une excellente entrée en matière du sieur Amis.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les faux semblants à la pelle. Martin A. prend un malin plaisir à diriger le lecteur, du moins son protagoniste Mike, vers de fausses directions. Pas loin d’une misdirection digne d’un grand magicien. Ce principe d’écriture nous tient particulièrement en haleine, surtout quand derrière ces nombreuses révélations il y a un père qui demande des comptes au flic en charge de l’enquête.
La vie, la mort, le grand contraste. Déjà, l’héroïne n’est pas une policière comme les autres. Alcoolique sur la voie de la rédemption, petit ami particulier, elle est sur le fil du rasoir. N’ayant plus grand chose pour elle, son cas tranche nettement avec celui de Jennifer, magnifique créature qui attirait, en plus des regards, la lumière. Et sur la fin, sans spoiler, l’héroïne fait un choix (qui semble définitif) vers une des options citée ci-avant.
Heureusement pour nous, l’auteur, par le biais de l’héroïne, fait montre d’un certain humour (cynique, forcément) qui tend à rendre l’œuvre plus agréable à parcourir.
…à rapprocher de :
– Sur une histoire encore plus bizarre, du même auteur, vous pouvez halluciner devant La flèche du temps.
– Sur la femme parfaite, du moins en apparence, dont l’enquêteur va décortiquer la vie, Le Tigre vous indique le très bon Vierge de cuir, de Joe R. Lansdale.
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