VO : The Terminal Man. Œuvre complète et se basant sur une idée excellente, voilà de quoi réaliser (si ce n’est pas déjà fait) à quel point le cerveau constitue une frontière encore inconnue. Thriller scientifique court et intense sur un homme qui à force d’expérimentations sur son esprit perd les pédales, on n’est pas loin d’un classique du genre.
Il était une fois…
Ingénieur en informatique, Benson souffre de crises d’épilepsie de plus en plus critiques. C’est notamment pourquoi il se porte volontaire pour une expérience réalisée par des scientifiques américains : l’interface totale entre l’électronique et un cerveau. Hélas les manipulations transforment notre cobaye au point d’en faire un terrible meurtrier. Comment l’arrêter ?
Critique de L’Homme terminal
Avant de commencer la critique, rappelons que ce titre a été écrit dans les années 70. Ainsi Le Tigre va éviter de tirer à boulets rouges sur quelques invraisemblances ou le style un peu désuet (et encore), parce qu’imaginer une telle histoire à cette époque, on ne peut que rester admiratif.
Le scénario, en effet, est fort bien pensé et se déroule comme une série à petit suspense. Tout d’abord on nous présente le protagoniste principal, Harris Benson, sujet au « grand mal » et à qui on propose quelques expériences. Ensuite, ça dégénère pour notre épileptique qui évidemment devient dangereux. Les responsables de l’opération vont tout faire pour le stopper, à moins que le cerveau du vilain ne finisse par imploser de lui-même.
Pour ce dont je me rappelle, les débuts des tests sur le cobaye sont rendus avec une précision scientifique digne d’un médecin (Crichton a fait les études nécessaires). Mieux même, puisque l’art de la chirurgie du cerveau et la neurologie que l’on retrouve dans L’homme terminal sont plus que réalistes, quitte à être un parfois ardues à suivre. Hélas, l’aspect thriller avec notre méchant qui démonte la gueule de ses anciens médecins à coup de barre de fer m’a fait doucement rigoler. Disons que lecteur qui a la vingtaine passée ne risque pas d’être plus effrayé ou accroc que ça.
Heureusement que l’écrivain a su faire court, au moins il va généralement droit au but et pour moins de 300 pages il est difficile de trouver si référencé et bien écrit. Bon d’accord, ça a mal vieilli.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Un thème en fait, à savoir les manipulations neurales. Ou neuronales. Ou neurologiques. Oh puis merde, on va dire « le tripatouillage généralisé du cerveau ». Fort prenant, les débuts du titre avec les opérations à « crâne ouvert » : on poser quelques électrodes plus ou moins profondément, à la suite de quoi on regarde ce qui se passe quand on émet une impulsion électrique. Pratique pour mieux cartographier les zones du cerveau. Quelques millivolts par ici, le sujet sent une odeur. Par là, il rigole.
Du coup, en découvrant la zone du plaisir dont l’excitation peut seule permettre de stopper nette les attaques épileptiques, notre pauvre gus devient accroc à cette sensation. Jusqu’à tout faire pour provoquer lesdites attaques. « Monitorer » un Benson incontrôlable et violent (il est de plus en plus paranoïaque), le système n’est à terme pas tenable.
…à rapprocher de :
– De Crichton, Le Tigre se souvient de La proie, plutôt en avance sur son temps. Même si hautement improbable. Quant à La Variété Andromède, trop de rides pour jouir de sa lecture.
– Les mystères du cerveau (notamment la partie liée à la récompense), Bernard Werber en parle dans L’ultime secret.
– Le cervelet en pleine surchauffe, il y a Champs de ténèbres (Glynn) ou Improbable (Fawer). Ce dernier s’intéresse également à l’épilepsie.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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