Dans le cadre de mes « batlectures » et grâce au reboot du fameux héros, voici les premières armes de Wayne en tant que chevalier noir. Mais aussi celles de Jim Gordon qui est nouveau dans Gotham. Scénario qui tient la route, dessin impeccable quoique classique, un ouvrage somptueux qui démarre bien la série.
Il était une fois…
Gotham City est ce qu’il se fait de pire question corruption. Fonctionnaires, flics, hommes d’affaires, pas un pour rattraper l’autre. C’est dans cet environnement que va naître un mystérieux individu aux allures de chauve-souris. Parallèlement, un jeune flic déjà désabusé quitte Chicago pour la capitale du vice. Transportant femme et enfant à naître, James Gordon saura-t-il rester du bon côté ?
Critique de Batman : Year One
Dépoussiérer Batman, ça n’a pas été une décision facile pour DC Comics. Parce que le personnage plaisait bien, semblait indémodable et ses films et séries TV en cours étaient plutôt bonnes. Donc fallait pas se planter, et Miller, génial auteur de comics, était tout destiné à se mettre au boulot.
L’histoire est superbement menée, un peu à l’image des films de Christopher Nolan. Les débuts de l’homme chauve-souris ne sont pas évidents, entre erreurs et tâtonnements de débutant. En outre, nous aurons l’honneur d’assister à l’arrivée de Gordon dans Gotham. Avec son épouse enceinte, le policier va être confronté à la crasse ambulante qui règne dans la ville. Deux héros modernes, deux scénarios qui se croisent, et pour chaque personnage principal ses pensées brutes livrées dans des cases colorées selon le narrateur.
Sur le dessin, Mazzucchelli est à mon sens de la race des « classiques ». A s’y méprendre, on dirait de la bande dessinée franco-belge. Le visage des protagonistes, leur allure générale, tout respire le réalisme et le tragique. Moins de grands paysages ou de postures « néo épiques » des héros que d’habitude avec le Bat, mais le résultat reste excellent.
Le meilleur pour la fin. Le bouquin n’est pas vraiment épais, et aux deux tiers environ l’histoire se termine ! En effet, il y a une quarantaine de pages de gros bonus que l’amateur savourera : introduction de Frank Miller qui nous entretient de sa vision des super héros et de son travail ; étapes de réalisation d’une planche ; différentes couvertures proposées ; dessins inédits de quelques protagonistes ; exemples de vieilles planches de Batman (et Robin), bref du bonheur.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les débuts des héros : Batman qui met au point son déguisement, hésite à faire confiance à Gordon ou non ; Catwoman qui passe de la prostitution à la cambriole de haut rang ; ou encore Gordon en plein désenchantement quant à la corruption qui atteint toutes les strates de la police, jusqu’à se demander ce qu’il peut bien foutre dans cette ville. Miller nous régale de commencements modernes pour d’éminents héros de comics.
La faillibilité dedits héros. Concernant le Bat, son entrée en tant que justicier solitaire est pour le moins brouillonne. Par exemple quand il corrige 4 voleurs, il est à deux doigts d’en tuer un et doit le retenir dans le vide pendant que ses acolytes lui assènent consciencieusement des coups. Graves blessures, luttes contre les policiers, pas vraiment au point le Bruce. Quant à Gordon, il n’est pas net non plus : déjà il n’est pas du tout apprécié par ses collègues corrompus (au point de se faire tabasser), en sus le saligaud trompe sa femme pour une belle flic blonde. Fumer comme un pompier dans sa chambre où Barbara enceinte dort, quel manque de tact aussi…
…à rapprocher de :
– A part les comics des années 40, les débuts du Bat’ sont présents dans Batman : Terre-Un (premier tome ici), de Johns & Frank.
– Chose amusante, Miller a commencé la série du Bat avec The Dark Knight Returns, soit la retraite de Bruce Wayne. L’ai moins aimé.
– Si vous avez aimé, une partie de la suite est dans Batman : Un long Halloween. De Loeb et Sale cette fois-ci.
– Snyder et Capullo ont également décidé de réécrire les débuts du Bat dans la première partie de L’An Zéro – sans plus, tout comme le deuxième tome de L’An Zéro.
– Les débuts d’un énième personnage de DC Comics, c’est aussi Green Arrow : Année Un (de Diggle & Jock). Sans plus.
– Un autre héros à ses débuts, de chez Marvel, c’est Iron Man : Season one de Chaykin & Parel. Me suis presque emmerdé avec. Constat aggravé avec Wolverine. Et dire que Fantastic Four : Season One est pire…
– Sinon, Superman : Les Origines de Waid & Yu est passable. Sans plus.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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