Sur-titre : Lucky Luke. Remake dessiné d’un célèbre film, le rôle du cow-boy solitaire serait presque secondaire malgré la couverture qui tend à montrer le contraire. Les Dalton, qui s’évadent (oui, encore) de leur pénitencier, ont une affaire à régler avec le dernier shérif qui les a capturés. Si, au passage, ils peuvent descendre Luke, pourquoi alors se priver ?
Il était une fois…
Par l’intermédiaire de Ma Dalton, les quatre brigands apprennent depuis leur prison que le shérif Samuel Parker est sur le point de se marier avec la jolie Adeline. Parker, c’est le flic qui a dernièrement expédié les quatre idiots en zonzon. Parvenant à s’échapper, les Dalton prennent le premier train pour Haddley City afin de se venger. Lucky Luke, ami de Parker, saura-t-il le sauver ?
Critique de Lucky Luke : Les Dalton à la noce
Encore une vieille BD qui trainassait dans mon grenier, et pour le coup celle-ci s’était mise sur son 31 ! En effet, et sans jeu de mots, il s’agit de la trente-et-unième aventure du cow-bow accompagné de son canasson. Ici, c’est un autre personnage qui sera à l’honneur.
Parker, donc, a promis à sa jeune épouse (petit coquin, il doit bien y avoir trente ans d’écart entre les deux tourtereaux) qu’il raccrocherait armes et étoile de shérif après son mariage. Lorsqu’il apprend la venue des Dalton, il est sur l’autel et n’a donc pas épousé en bonne et due forme sa dulcinée – qui est un peu colère de voir que les Dalton importe plus qu’elle. Il s’ensuit de nombreuses péripéties entre Lucky, Samuel et les quatre affreux, que ce soit la scène d’anthologie du train qui arrive à des simulations de décès grâce à des balles à blanc.
Il faut savoir également que le shérif est un homme fier, et fera tout pour capturer seul les méchants. Le cow-boy se retrouvera, parfois, face à un antagoniste supplémentaire lui mettant des bâtons dans les roues, et malgré cela reviendra à la charge comme un gentil saint-bernard pour le tirer de l’ornière. Bref, tout ça pour dire que l’histoire reste bien rythmée, avec quelques running gags dont on ne se lasse guère (le barman et le croque mort, pour changer) et juste ce qu’il faut d’émotion – la petite Gretel pleurant sur la tombe de Luke.
Quant aux illustrations, Le Tigre n’a que peu de commentaire à donner, si ce n’est que la famille Blossom (celle de la mariée) a été plutôt bien travaillée : il y a certes la belle Adeline, dont la sœur est un mini-portrait craché. Mais ce sont surtout les parents qui sont savoureux à souhait, entre une Gertrude style grande pimbêche froide et chiante et son Wurst (« saucisse », en allemand) de mari, petit grassouillet et somme toute sympathique. Rien de renversant en conclusion, mais trop court également pour s’ennuyer.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Pour un Lucky Luke, je vais tâcher de ne pas trop enculer les mouches. C’est part :
L’amitié est au centre de cet opus dès lors que le héros fait la tournée des amis de Samuel Parker afin qu’ils puissent l’aider. Et tous, à leur manière, ont des excuses bien maigres pour ne pas être présent à la gare lorsque le train amenant les Dalton débarquera. L’ambiance est mortifère, renforcée par le croque-mort qui déjà prend les mesures, sans compter que le meilleur ami de Samuel, l’horloger, est également aux abonnés absents. Du coup, les vrais amis ne sont pas forcément ceux qui sont proches, mais ceux qui le restent (ou reviennent) en cas de coup dur – oui oui, c’est niaiseux comme analyse.
Par rapport à bon nombre d’épisodes de cette série, j’ai trouvé que la mort s’invitait avec insistance. Les Dalton à la noce a des côtés glauques, que ce soit l’intention affichée de Joe de tuer les deux protagonistes principaux (exemple parfait de guerre asymétrique, vu que lui ne risque que la prison, un peu comme Le Joker), ou les pendaisons auxquelles les protagonistes échappent in extremis. C’est d’autant plus choquant que nous sommes en plein dans un mariage, et je trouve qu’à ce titre Joe Dalton manque particulièrement de correction – bête et méchant, comme d’habitude. Mais tout se termine bien, naturellement, et comme le dit Lucky Luke à une de ses fans : « Les héros sont éternels ».
…à rapprocher de :
– Vous ne devez sans doute pas l’ignorer, mais cette BD est une parfaite adaptation du film Le train sifflera trois fois, de Fred Zinnemann.
– Y’a tout un tas de Lucky Luke qui traine dans mes bibliothèques, pour l’instant Le Tigre n’a traité que Le Grand Duc ; Chasseur de primes et L’Amnésie des Dalton.
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