John Malkovitch en personne m’a vendu chèrement ce titre « crazy », imaginez ! Le moins que l’on puisse dire est que l’acteur n’a plus toute sa tête. Excessif, humour lourdingue, intrigue presque inintéressante, références obscures (sinon attendues), vocabulaire répétitif, ce n’est hélas pas fameux. N’ai pas du tout pris mon pied.
Il était une fois…
C’est infiniment dommage, le quatrième de couv’ était plutôt mignon. Révélateur des difficultés de lecture à venir certes, mais déjanté :
« Pandore, au bord de la mer, c’est la plage mais c’est pas les vacances. Nake, une jeune fille déjà pas futée, pète un boulon supplémentaire à la mort de sa grand-mère. Désormais, chaque foi qu’elle craque une allumette, elle a des visions qui se révèlent être vraies! L’inspecteur Cooper et son collègue Michou, moitié flic, moitié travelo, sont sur le coup. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Mémé Cornemuse, tout juste rescapée de ses vacances avec un serial killer [référence à un roman antérieur], décide de s’en mêler. Faut dire qu’elle a des compétences: elle lit l’avenir dans les lignes de tricot et parle par télépathie avec Jean Claude Van Damme. Ah c’est sûr, ça aide ! »
Critique de La petite fêlée aux allumettes
Voilà, avec la couverture aurez une idée précise des protagonistes et de l’imbrication touche-à-tout entre eux. Tigre a été patient avec un début un peu mou, faut dire que la logique bancale n’empêche pas, paradoxalement, de voir arriver les intrigues grosses comme des camionnettes. Pensant que ça allait s’améliorer, j’ai persévéré jusqu’à la fin. D’amélioration, il n’en fut pas question. A peine quelques bons mots de JCVD pour m’égayer.
L’histoire se déroule dans une ville belge (qui n’existe que dans l’imagination de l’écrivaine), sise près de la Mer du Nord. Quelques meurtres secouent la bourgade tandis qu’on suivra chaque mecton et michetonne dans une narration non omnisciente, pour chacun, à la troisième personne. Ce qui m’a relativement ennuyé, dans La petite fêlée aux allumettes, est le titre trompeur : Nake est loin d’être fêlée, du moins pas autant que mémé Cornemuse. Ah bah tiens, la voilà la coupable : mémé C. est insupportable au possible. Je sais que c’est subjectif, mais une chieuse pareille, à la place de n’importe quel « héros » du roman je l’aurais envoyé déposer son gros bilan au Très-Haut en personne.
Le style rattrape temporairement le triste tableau, sauf que même sur 250 pages très bien aérées (plus de 50 chapitres !) la lassitude s’est faite sentir. La plupart des expressions, sauf exceptions, m’ont laissé gravement pantois. Par exemple « la fidélité, c’est comme les tartines, tant que tu peux mettre du beurre dessus, faut pas te limiter à une tranche ». Au final, Le Tigre ne compte pas lire un autre titre de cette belgissime auteure, à moins d’être tombé sur le canard boitillant et maladif de sa bibliographie.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le surréalisme, de partout. Non seulement rien ne se tient, mais les protagonistes accusent un flagrant manque de consistance doublé de l’impossibilité, pour le lecteur, de se les représenter. C’est peut être là le but de Nadine (tu permets), qui fait dire à Mémé Zinz…euh Cornemuse « car Jean-Claude Van Damme, il est surréaliste, comme la plupart des Belges ». Au moins la vulgarité omniprésente (qui ne m’a pas dérangé outre mesure) est parfois savoureuse, et ce serait bien là l’unique touche d’humanité des personnages.
Puisqu’il faut être à un moment sérieux, Le Tigre tient à signaler les innombrables références aux contes populaires. Si le titre (qui au passage surfe habillement sur un certain polar suédois….) annonce la couleur, alors que dire des mystérieux meurtres qui reproduisent les histoires de nos enfances ? Si vous ajoutez le maire de la ville qui parle par énigmes, alors on est en plein conte (mais pour adultes). Quant à mamie Cornemuse, elle fait douloureusement penser à la Fée carabine, du roman éponyme de Pennac.
…à rapprocher de :
Je suis un poil emmerdé aux entournures, je ne sais pas si je dois rapprocher la prose de Monfils d’un San-Antonio ou de quelque chose de plutôt infamant. Allez, je me lance :
– Les personnages peu crédibles et le style qui tend à gaver, c’est presque Un palace en effer d’Alice Quinn. A éviter hélas.
– A la rigueur, allez donc matez Dikkenek, film déglingué avec des dialogues souvent devenus cultes (« faut pas jouer avec mes couilles » et autres finasseries de bistrot). Dommage que Mélanie Laurent joue dedans.
– Puisque j’en parlais, La fée carabine, de Pennac.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici (format poche, on va pas lâcher plus de 6 sacs pour ça non ?)
Ping : Les Sutras du Tigre .96 : 12 conseils d’écriture | Quand Le Tigre Lit
Ping : Alice Quinn – Un palace en enfer | Quand Le Tigre Lit
J’avais lu « les vacances d’un sérial killer », le meilleur du livre c’est la 4ème de couv, le résumé.
J’aime bien le surréalisme mais pas quand il sert de cache sexe à la pauvreté de l’intrigue et du style.
La fin n’est même pas capillotractée elle est juste grand guignolesque pour ne pas dire pathétique.
J’ai eu l’impression de lire un téléfilm de sous-série Z passant à 23h30 sur une chaine de la TNT.
Je dois confesser qu’une lecture plus attentive de la 4ème de couv m’aurait évité une perte de temps: les « célébrités » qui ont aimé (réellement ou pas) ce livre Michel Blanc (réputé critique littéraire) et Gérard Collard (qui à plus de légitimité – et sa critique dithyrambique du livre: « ce livre est un régal, jamais vulgaire, toujours drôle, inventif. Nadine Monfils est une surdouée de l’humour noir, la reine de l’incongru … La fille d’Audiard et de Lautner. »).
Visiblement nous n’avons pas lu le même livre.
Collard, je me méfiais un peu sur les bords. Ceci dit, cela peut faire partie du délire de l’auteur. Exemple : un livre particulièrement excellent d’Arnaud Le Guilcher (présent sur QLTL bien évidemment) accuse le même genre de copinage en 4eme de couv’. Et là, parmi les critiques, Sébastien Chabal. Oui, la brute qu’on voit les mêmes chaînes de la TNT, le dimanche après-midi, courrir après l’ovalie.
Euh … rien que la référence à JCVD m’aurait incitée à reposer le bouquin ! Même si certaines de ses énormités -verbales- peuvent prêter à sourire dans certaines circonstances. Pennac par contre, c’est toujours mignonnement déjanté et politiquement incorrect. Il sait écrire, lui. Du tout bon, donc.
Je devrais relire les Pennac pour mieux les résumer, mais j’ai peur que la « magie de l’adolescence tigresque » ne prenne plus aujourd’hui. Quant à JCVD, l’auteure aurait pu aller plus loin, les dialogues imaginaires entre la vieille et le karatéka n’apparaissant qu’au début.
C’est rigolo, a la lecture de la quatrième de couverture, j’ai tout de suite pense a Pennac également.
Je me demande si ce n’est pas un peu a la mode maintenant ce genre de roman, par des auteurs qui pensent compenser leur manque de style et d’imagination par du name dropping et de la récupération (récurage) d’autres œuvres « cultes ».
J’ai lu Le Livre Sans Nom ou La Vie Sexuelle Des Super Héros dans ce style… Mauvais…
Je retiens ces bouquins à ne pas lire. Pour le manque d’imagination, il n’y a qu’à voir les romans qui sortent : intimistes, à peine fictionnels, sans envergure, bref chiants.
Je ne crois pas que ce soit du a l’intime. Il y a un paquet de bouquin intimistes qui m’ont énormément touche (assez) récemment. Je crois c’est plutôt qu’un paquet d' »écrivains » pensent que leur petite vie de merde a quelque chose d’intéressant. Et ils tachent ensuite de cacher ce néant par des réflexions mesquines, cyniques, genre désabusées. On se retrouve avec des personnages pourris, effectivement sans envergures, des taches avec différentes addictions, du mal être et des réflexions oiseuses sur la vie… Merci Houellebecq et Beigbeder. Je veux du rêve avant de m’endormir, de la passion, de l’aventure et de la litteraure. J’ai pas besoin qu’on me raconte le JT de TF1! Merde!
Vous oubliez Nicolas Fargues… Houellebecq, Le Tigre aime bien. Mais c’est une autre histoire 🙂
Ouf je l’ai rate celui-la…
C’est sympa ces nouvelles énigmes mathématiques avant de poster un message, mais on pourrait un peu les complexifier? J’arrive a les résoudre en moins de 10min quand même…
Ne m’en parlez pas. Au lieu de 500 spams par jour, j’en ai que 50. Ça allège le serveur. Je compte changer, hélas avec les vieilles dondons qui me lisent le captcha avec quelques intégrales et suites harmoniques ne passera pas.