VO : idem. Sous-titre : le code Enigma. Acheté il y a fort longtemps, Le Tigre féru de mathématiques et de barbouzeries pensait trouver dans ce roman un formidable défouloir. Il n’en fut rien, je n’ai hélas pas du tout accroché à la chose, trop longue et au scénario sans queue ni tête. Dommage.
Il était une fois…
L.P. Waterhouse, génial mathématicien qui est parvenu à décrypter les codes des puissances de l’Axe pendant la WWII, travaille main dans la main avec Bobby Shaftoe, marine U.S. en poste dans le Pacifique. Bien plus tard, Randy, petit-fils de Waterhouse, s’attelle à créer un paradis virtuel (informatique) dans la zone asiatique. Ces trois individus, que l’on pourrait penser aussi éloignés aussi bien dans le temps que dans le style, vont pourtant être confrontés à un mystérieux trésor de guerre qui aurait été englouti dans le Pacifique.
Critique du premier tome de Cryptonomicon
Encore un échec littéraire du Tigre qui n’a pu aller au-delà de la 400ème page. De la SF, de la cryptologie, Stephenson, mince je pensais ne pas être bien loin d’une agréable lune de miel le temps d’une lecture. En fait non, et quant à se procurer les deux tomes qui suivent (Le Réseau Kinakuta et Golgotha), ce n’est pas pour demain.
Alors, qu’est-ce qui a foiré ? Le style reste correct, entre descriptions complètes du noble art de la guerre cryptologique, protagonistes plutôt vivants et petites touches d’humour ici et là. Toutefois, pour un livre écrit à la fin des années 90, Le Tigre a cru tenir entre les mains quelque chose de plus vieux, un aspect assez oldschool (pour ne pas dire désuet) qui m’a surpris.
Le scénario, entre essai militaro-historique pendant la guerre du Pacifique et lubies cyberpunk (je l’ai vécu de la sorte) d’un Randy qui veut créer un paradis numérique, ne m’a pas vraiment emballé. Surtout que les liens entre tous ces individus se laissent désirer, et on croit vite comprendre que la fin tant attendue n’adviendra qu’à la fin du troisième opus, soit après plus de 1.000 pages. Le Tigre a alors manqué de courage.
Pour conclure, les débuts m’avaient paru tout à fait sympathiques, disons que le matheux qui sommeille dans tout lecteur adorera certains passages, pas plus. Et c’est bien trop long eu égard l’intérêt général de l’intrigue. D’où l’abandon à 150 pages du terme.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La cryptologie. Au moins je me suis régalé dans ce domaine, d’ailleurs le titre en est une référence appuyée. Comment protéger un message, en décoder un ? Basique et bien traité. Mais aussi, une fois qu’on a « cassé » un code, comment faire en sorte que l’ennemi n’en sache rien ? A contrer ses actions militaires toujours au bon moment, le risque est que le code change car considéré comme cracké. Pour cela, notre mathématicien en chef met en place un savant ballet pseudo-aléatoire de reconnaissance aérienne, afin de faire croire aux Japonais que les interceptions ne sont que le fruit du hasard.
La presque uchronie. Une autre raison de la note attribuée à ce petit pavé est que Neal a sournoisement pris certaines libertés avec la réalité historique et géopolitique. On sent bien que la guerre du Pacifique ne s’est pas déroulée de la sorte, pas de soucis. Mais pour la trame plus récente avec Randy, des menues différences (particulièrement des noms de pays) apparaissent sans crier gare. En fait, on n’est pas dans le même univers. Travail d’imagination supplémentaire pour le lecteur qui ne s’y attends pas forcément (contrairement à un 1Q84 de Murakami).
…à rapprocher de :
– Si vous aimez, comme Le Tigre, la crypto, il y a le très complet Histoire des codes secrets, de Simon Singh.
– De Neal Stephenson, Le Tigre a lu très peu. Zodiac s’en tire honorablement.
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