7ème tome de la saga, read in English please ! Ayant pas trouvé l’équivalent français, Le Tigre, armé de son courage et de quelques pounds en poche s’est risqué à le lire dans la langue originale. Et les traductions françaises tiennent bien la route en général. Quant à cet opus, c’est loin d’être le meilleur lu. Hélas.
Il était une fois…
Delirium souhaite retrouver son frère dont le nom sera tardivement révélé même si le lecteur chronologique sait de qui il s’agit. Pour cela elle demande l’aide de Dream, pas franchement emballé à l’idée de le retrouver. A côté, ledit frère se prépare à les accueillir avec son fidèle chien parlant (rien ne m’étonne plus chez Gaiman). Le trouver ne sera pas aisé, et le chemin pour y parvenir sera pavé de nombreux décès. Et de rencontres très intéressantes parfois.
Critique de Sandman : brief lives
Curieusement j’ai vraiment eu un peu plus de mal avec celui-ci. Je vous vois arriver avec vos « ah mais dès que ce n’est plus en bon français Le Tigre est à la ramasse ! Il s’endort devant des phrases qui lui semblent avoir plus d’un COD ! ». Sans doute. Il n’empêche que cet opus me semblait réellement plus long, même si le tout reste cohérent et la quête du frangin est parfois digne d’intérêt, notamment sur les modalités de passage d’un monde à l’autre.
C’est pour ça que l’Anglais n’arrange rien à une foultitude de petits griefs à formuler au sieur Gaiman, namely : la taille des bulles qui parfois fait qu’on doit s’accrocher sévère pour ne pas perdre un mot en route, les digressions qui ont rendu cet ouvrage particulièrement long, la fin qui ne reçoit pas l’apothéose tant légitimement attendue de l’auteur.
Pour l’instant c’est le moins bon Sandman lu, et ce malgré quelques chapitres dignes d’intérêt qui auraient pu constituer de petites histoires indépendantes de l’intrigue principale.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La quête d’un être aimé mâtinée de thriller (oh elle est belle cette phrase nominale). Un peu comme le premier tome de la saga, Dream est en pleine quête : avant il s’agissait de ses objets et il était très motivé, ici c’est son frère et il n’a pas trop envie de le retrouver. Pour Delirium le trouver semble plus que nécessaire, et il ressort de ce roman une sorte de parcours initiatique pour elle. Il n’y a pas vraiment d’énigmes, disons que les indices tombent plus ou moins cuits dans la bouche des deux membres de la famille.
La déification. Les dieux sont presque mortels, et un des chapitres nous offre un exemple poignant. Dream rend visite en rêve à une vieille déesse qui n’est en fait que déchéance. Des millénaires avant celle-ci était courtisée de toute part, piochait parmis les nombreuses prières qu’on lui adressait, sa force dépendait des efforts des hommes faits en son nom. Maintenant elle a surtout l’air d’un animal apeuré prisonnier d’un de ses temples.
Ce tome est aussi un essai sur les raisons de l’existence des Eternels. Destruction les définit comme les opposés de caractéristiques toute humaines : Dream représente la réalité, Death la vie, et Destruction n’est rien de moins que la création. La création se portant très bien, ce dernier s’est dit que sa présence n’était plus nécessaire. On retrouve la trame de base de certains comics, où le héros ne peut exister sans son « anti », qu’on appelle alors super-vilain. « super » car, étant plus qu’un homme, incarne le mal, seul notion digne d’être combattue par le héros.
L’amour paternel enfin. Je ne spoilerai pas plus, mais on a un bel exemple de décisions difficiles à prendre, dans la veine de celle prise par Abraham.
…à rapprocher de :
– American Gods, du même auteur, traite également des dieux déchus et de leurs préoccupations quotidiennes (cf. Bast dans le chapitre 6 du présent livre commenté, et qu’on retrouve dans le titre cité).
– Sur les autres Sandman lus par Le Tigre et résumés sur QLTL, en vrac il y en a ici, là, encore ici ou de ce côté.
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