VO : The Dream Hunters. Pour les 10 ans de Sandman, Neil Gaiman a adapté un conte japonais. A mi-chemin entre le roman et la BD, la prose de l’auteur est illustrée (une page sur deux) par un (célèbre ?) dessinateur nippon, Yoshitaka Amano. C’est mignon, ça se lit rapidement, et ça permet d’aborder une petite touche de culture japonaise, autrement que par le manga.
Il était une fois…
Un moine perdu au fin fond d’un temple fait l’objet d’un pari entre un blaireau et une rusée renarde. Cette dernière s’attache progressivement au moine, qui est menacé par de terribles démons qui veulent le perdre au moyen de trois rêves successifs. La renarde intervient, mais le moine n’en décide pas moins de succomber. Vient ensuite la vengeance, avec le dépouillement total du responsable de la mort du sage.
Critique de Sandman : les chasseurs de rêves
Bon, c’est vrai que l’histoire telle que relatée semble faire un peu « fouillie ». A partir d’un conte japonais qui paraît assez basique, Neil Gaiman est parvenu à pondre une nouvelle tout à fait séduisante. C’est pour l’auteur une sorte de transition qui annonce les « vrais » romans de fantasy qui seront traduits par la suite.
Le vocabulaire est simple, beaucoup plus accessible que la série des Sandman. Mais il ne faut pas se méprendre, ici présence minime de Dream, qui est à peine décrit à la fin de la nouvelle. Tout tourne autour de l’amour entre le moine, qui a fait vœu de chasteté, et la renarde, qui n’est pas tout à fait humaine.
Quant au dessin d’Amano, celui-ci est varié, en relative harmonie avec la page d’écriture qui l’accompagne. Le Tigre néanmoins se demande parfois si c’était vraiment nécessaire, le texte peut se suffire à lui-même pour celui qui connaît un peu le monde magique de Sandman. Saluons quand même la forme hybride de ce roman, proche de ce qui peut se faire dans les livres pour enfants (où paraît-il Gaiman excelle).
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le Japon dans un temps médiéval, bien que fantasmé, laisse très songeur : influence du bouddhisme, démons locaux, le rêve et ses manifestations au Japon, c’est une petite mine de savoirs que nous offre, l’air de rien, Gaiman. Surtout en si peu de pages.
La vengeance, un plat qui se mange froid. Cette expression n’a jamais été aussi bien illustrée que par la renarde éplorée qui va user de ses charmes pour amener un homme à sa perte. Ça rompt avec l’ambiance fantastique d’avant, Le Tigre ne sait pas à quel point ce passage est explicité dans le conte japonais.
…à rapprocher de :
– Sur les autres Sandman lus par Le Tigre et résumés sur QLTL, en vrac il y en a ici, là, encore ici ou de ce côté.
– Petit, léger, assez beau, nipponisant, Le Tigre esquisse un parallèle avec Soie, d’Alessandro Baricco
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