Suivi de Rose garden school. Nicky ne fait pas les choses à moitié et se plaît à mélanger les genres dans un maelstrom fourre-tout sans queue (enfin si peu) ni tête. Au moins les illustrations restent diablement originales et mérite que l’on s’y arrête. En bref : marrant à contempler, plus douloureux qu’autre chose à lire.
Il était une fois…
La première partie de la BD est constituée de petites histoires se déroulant dans un Far West de carnaval peuplé uniquement (à une exception près) de femelles. Dont la sublime blonde le lieutenant Strangelove qui traîne ses guêtres de villes en ville. Quant à la seconde partie, nous voici dans une école de jeunes filles à la discipline toute particulière…
[Avant de continuer, veuillez vérifier que vous êtes majeur en cliquant sur les images. Sérieusement hein.]
Critique du New Rodeo Girls
Lorsque l’éditeur a eu la bonté de me proposer cette BD, j’ai parcouru quelques pages au hasard d’un œil torvissime, tout en lui disant quelque chose du genre « mais c’est une vraie purge, je vais le descendre en règle ». « Fais toi plaisir » fut la réponse. Finalement, même si ce fut effectivement pénible à lire (tellement que j’ai sauté quelques chapitres), le félin a trouvé un tas d’excuses à l’auteur.
Les circonstances atténuantes ? Les illustrations. Nicky a un style que Le Tigre rencontre rarement. Imaginez une ligne claire version Tintin, dénuée de couleurs et avec quelques éléments empruntés à l’iconographie des mangas – notamment le mouvement des protagonistes. Saupoudrez d’érotisme à la papa-trente-glorieuses (mais avec des seins énormes) dans un esprit très américain, à savoir des sous-vêtements en cuir collés-serrés d’où déborde abondamment la belle chair. Sans oublier des moments plus « intenses » (de la pornographie, n’ayons pas peur des mots) au cours desquels les fluides ne manquent pas. Hélas, en l’absence de scénario, la mayonnaise n’a pas pris.
Car prendre visuellement son pied ne sera possible qu’en ignorant les dialogues, voire le déroulement de l’histoire dans sa totalité. Dès les premiers chapitres j’en ai eu ma claque. L’héroïne qui rencontre fortuitement Sissy (son ancienne fiancée) ou parcours le grand Ouest en canasson, ça va bien deux secondes. La goutte d’eau fut Madame O’Sullivan, à genoux au-dessus d’un seau, en train de se faire traire par une donzelle foutrement bien balancée. Trop de what the fuck sans fil directeur apparent en fait.
Le fauve a donc entrepris de parcourir Rose Garden School dont les premières pages auguraient quelque chose de moins pire. Tous les ingrédients de l’institution salace avec directrice, infirmières et élèves aux penchants sado-lesbiens sont réunis, et mieux encore. Notamment le running gag de l’article K-123 du règlement intérieur de l’école sur le port de la culotte et le recours à un vieillard vicelard certes savoureux, mais là encore aucune ligne directrice décelable. Surtout lorsqu’apparaît cette magnifique blonde pourvue d’un pénis qui dépasse les 40 centimètres… Quant à Wonder Pin-up, (une demie-douzaine de pages) je ne m’y suis guère attardé.
Et puis je me suis endormi. Un sommeil sans rêves, c’est dire.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Ce qui saute aux mirettes est le grossier mélange des genres qui provoque un effet plus qu’intéressant. D’une part, peupler le Far West de créatures à moitié nues en talon peut surprendre. Surtout en l’absence de cow-boys ou d’Indiens mâles. On passe ainsi du côté gentiment crade du Grand Ouest violent à un univers qui ne l’est pas moins (distribution de claques/fessées à très grande échelle), mais en plus sexy. D’autre part, un orphelinat de jeunes filles à la discipline toute victorienne…si ce n’est quelques amours lesbiennes – avec un transgenre dans le lot. Le tout parsemé de postures dignes des plus bandantes pin-ups dégotées dans un casier de camionneur et dotées d’innocents minois tout droit sortis d’un hentaï porté sur les très jeunes femmes. Cependant, ça ne pique pas trop les yeux.
A tout hasard, et si vous ne vous en doutiez pas, on s’envoie souvent en l’air dans New Rodeo Girls. Et les raisons données semblent bien spécieuses, disons que l’artiste ne s’encombre pas d’explications. Cela peut être une obligation morale du genre (textuellement) « Je ne pouvais déroger à la réputation des agents fédéraux », comme d’un irrésistible appel de la nature matérialisé par un « tant pis, je craque ». Ces présentations faites, la léchouille et l’apparition du gode ceinture ne sont ‘qu’une question de secondes (deux cases à peine).
…à rapprocher de :
– Si l’esprit pin-up vous botte, je vous conseille plutôt de lire Exposition, de Noé. Du grand art.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD érotique en ligne ici.
Ping : Noé – Exposition | Quand Le Tigre Lit