Second (et donc dernier) roman de Fargues que Le Tigre a envie de résumer. Comme pour l’autre, c’est long, néo dépressif et sans fantaisie. Toutefois l’auteur parvient à capter le ressenti d’une séparation amère et à la restituer sous une jolie forme. Encore une fois, heureusement que le maximum syndical de 250 pages pour ce type d’ouvrages n’est pas dépassé.
Il était une fois…
Le narrateur, la trentaine, voit se terminer une relation sentimentale. Séparation difficile, mais au cours d’un dîner en famille une belle inconnue lui laisse un mot. Ce mot, c’est le titre d’ailleurs. Entre nouvelle rencontre et souvenirs de sa dernière petite amie, l’esprit est soumis à des sensations très contradictoire.
Critique de J’étais derrière toi
Tiens, pour une fois, je vais d’abord consciencieusement descendre ce bouquin, puis donner les quelques bons points qu’il mérite. Comme ma prof de mathématiques de prépa.
L’histoire est triviale, à savoir un mec qui ressasse (et se fait mal) ce qui a cloché dans son ancienne relation, tout en entamant de manière assez poussive une autre. Tout ce bouquin à partir d’un petit mot doux laissé dans un restaurant en Italie, il fallait le faire.
Sans surprise de la part de notre petit Nicolas (d’accord elle était facile), le style est long et lourd. Synonymes de partout, phrases alambiquées au service d’un vide narratif, ton du narrateur tout en morosité, faut pas lire ce truc un soir d’hiver seul dans son pieu.
Les bons points : d’une part ça se lit fort vite. A peine le temps de se dire qu’on va s’ennuyer ferme. D’autre part, Fargues arrive à parler d’amour de manière très (trop dirais-je) crédible. Pour n’importe quel lecteur qui a vécu un amour contrarié, J’étais derrière toi ravivera de douloureux souvenirs chez n’importe qui. Aveuglement, concessions en tout genre pour garder l’être qui fait surtout souffrir, etc.
Ma conclusion, il ne faut pas la prendre mal : même si le narrateur est un homme, c’est décidément écrit à l’attention de ces dames. Le Tigre ne peut hélas en aucun cas être compris dans le « cluster » marketing pour lequel ce livre a été écrit. C’est pour ça que la critique globale reste positive. Dont acte.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’amour, encore l’amouuur…mais vu côté face. On ne met pas longtemps à s’apercevoir que l’ex concubine du narrateur est sans pitié, et a décidé de faire cher payer le premier « cocufiage ». En plus d’en faire autant, la jeune femme maintient une pression inouï sur le héros. Ce dernier me fait d’ailleurs penser à un otage victime du syndrome de Stockholm. Quand les excès de l’amour amènent à une intense violence psychologique, il est grand temps de tailler sa route seul.
Tailleur seul sa route, le narrateur semble trop désespéré pour y penser. Et c’est un autre gros défaut de ce roman. Le mec subit, incapable de se sortir les doigts du cul et avoir une réaction un peu digne. C’en est frustrant. On comprend que l’amour rende aveugle, mais se plaindre sans cesse sans se bouger, c’est à la limite du masochisme. Ça tombait bien pourtant, son ex avait tout de la sadique.
…à rapprocher de :
– Un autre roman de Fargues, One Man Show, ne mérite pas d’être lu. Est puni.
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