Ne vous fiez pas au titre, encore moins au 4ème de couv’. Sous couvert d’un personnage de fiction, cela ressemble bel et bien à une sorte d’autobiographie que nous « offre » l’auteur. Style très français, entendre déprimant et passablement ennuyeux, ce roman s’attache à démonter le petit monde littéraire français (et américain de surcroît) en le présentant sous sa pire lumière. Bof.
Il était une fois…
Plusieurs fois étant parfois coutume, Le Tigre va copier-coller le quatrième de couverture. La flemme a ses raisons que la raison accepte volontiers.
« Bonjour. Je ne voudrais pas me vanter mais si la lâcheté masculine, le petit monde de la télévision française et l’Amérique du Nord vous intéressent, ce roman devrait vous plaire. Je vous le dis avec d’autant plus de simplicité que, de même que le héros ne cherche pas jouer les héros dans ce livre, je n’ai pas cherché, moi, en l’écrivant, à y faire de la littérature. »
Critique de One Man Show
Zéro envergure, zéro fantaisie, je ne sais même pas pourquoi je résume One Man Show. Sûrement pour remplir des mots clés que je trouve bien orphelins, ou montrer qu’il arrive au mighty Tiger de s’égarer dans un magasin de gare et acheter, dans l’urgence, une tête de gondole pas trop chère.
Ce bouquin est pour Le Tigre l’archétype du nombrilisme littéraire dans toute sa splendeur. Faussement ironique et long, avec un héros lâche et au final égocentrique, à part les personnes du show-biz et leurs groupies je ne vois pas qui apprécierait de lire ça. Peut-être par rapport au style de l’auteur, hélas ce n’est pas ma came : digressions de partout, phrases dont on se demande si celles-ci se termineront un jour, longueurs de descriptions non nécessaires, à un moment on se surprend à vouloir arriver à la dernière page.
Comme le dit si bien Fargues, il ne cherche pas à « faire de la littérature ». Ouf, nous voilà sauvés. Hélas cette « œuvre » semble être bien passée auprès des lecteurs, j’en déduis que que je n’ai guère compris le but de cet exercice littéraire et mal apprécié le roman à sa juste valeur.
Si ça vous dit, allez le lire, mais honnêtement pour moins de 300 pages il y a plus folichon dans n’importe quelle librairie.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le microcosme littéraire, germanopratin de surcroît. Pour Le Tigre, germanopratin tend à se rapprocher de germanogratin, voire germanocrétin. Nicolas Fargues, en connaisseur averti, a certes réussi à présenter, de manière parfois amusante (corrosive plutôt), ce monde fait de jeunes arrivistes, de vieux beaux tirés de partout où copinage se lie avec coups bas. Rien qu’on n’ignorât (j’aimerais avoir un avis sur le grammaticalement correct de ce verbe).
L’auto fiction, jusqu’à se déboiter la mâchoire d’ennui. Tout est dit.
Vous l’aurez sans doute saisi, Le Tigre ne veut pas produire plus d’efforts pour commenter ce truc que Nicolas F. en a fourni pour le pondre. 500 mots, cahier des charges rempli. Non sans peine.
…à rapprocher de :
– Je n’ai (pour l’instant) résumé que deux Fargues, l’autre en question étant J’étais derrière toi. Moins pire.
– Dans le style « je-me-fous-de-la-gueule-de-mon-milieu-mais-je-me-suis-bien-goinfré-avant », applaudissons tous Beigbeder (le jeunot de la famille, celui qui écrit). Au moins c’est un peu plus déjanté et politiquement incorrect.
– Du roman bien français, mais mieux écrit et avec plus de fantaisie, préférons tous ensemble les bouquins de la famille Jardin, notamment Alexandre. Quelques titres ici et là, en vrac : Le Zubial ou Les coloriés.
Enfin, si votre librairie est fermée et que se procurer cette chose est une question de vie de mort, vous pouvez la trouver via Amazon ici.
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