VO : idem. Publié sous Catwoman #13-18 et Young Romance. Le Joker qui ne fait pas peur, un diamant qui fait sortir des monstres, un vol tout ce qu’il y a de plus banal, des dessins lourdauds qui fatiguent les yeux, bref fuyez cette daube en boîte. Indomptable déception.
Il était une fois…
Le quatrième de couv’ illustre bien le vide scénaristique auquel le lecteur aura droit :
« Pas une minute de répit pour Selina Kyle, la cambrioleuse la plus célèbre de Gotham, qui, sous son costume de Catwoman, doit non seulement affronter le Joker mais également organiser le vol d’un diamant aux pouvoirs insoupçonnés. La chapardeuse insatiable serait-elle sur le point de perdre son âme pour quelques carats ? »
Critique de Catwoman : Indomptable
Le deuxième tome m’avait déçu par le peu d’autonomie par rapport aux aventures du Chevalier Noir, je ne pensais pas qu’il était possible de faire pire. Alors certes Winick a laissé la place au scénariste Nocenti, mais est-ce la seule raison qui fait que j’ai eu hâte que cet opus se termine rapidement ? Sérieusement, je ne vois rien de bon à garder dans les trois histoires plus ou moins indépendantes qui se déroulent.
D’abord, les deux premiers chapitres annonçaient du rêve : Joker est de retour et semble désireux de faire la misère à l’héroïne ! Sauf qu’il ne lui fait pas grand chose à part taper la discute – et c’est sacrément plat niveau conversation. A la rigueur, le coup des échecs grandeur nature paraît finement trouvé. Ensuite, Catwoman doit dérober, sur instructions de Volt (qu’on connaissait plus ou moins), quelques objets dans une salle étonnamment bien gardée. Sauf que ça part dans un n’importe nawak de grande ampleur à cause d’un démon réveillé par le diamant noir – en deux mots comme en mille : délire psychédélique
Enfin, les deux derniers chapters reviennent à un vol plus « classique » mais qui n’a pas l’air de plaire au Batman qui lui fait une leçon de morale bien pourave. Dire que les illustrations ne sauvent guère la mise d’Indomptable relève de l’euphémisme : les planches sont globalement trop sombres ; les cases débordent de partout, y compris la poitrine de l’autre bonasse qui apparaît surtout comme un objet sexuel prêt à se faire malmener (notamment contre le clown). A peine si le monstre de la première partie est bien esquissé, hélas le scénario attaché ôte toute crédibilité.
En guise de conclusion, le félin a l’impression de s’être encore une fois fait gravement couillonné. Parce que j’aime terminer une série, je me laisse emporter tout en accordant une chance à la saga – qui, trop souvent, empire. Et je n’évoquerai pas l’inutilissime interlude (quelques pages) au cours duquel la belle se rappelle ses premiers émois avec Batman. Pouark.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Désolé, vais faire très court dans cette partie.
Pour rebondir sur ce que je glaviotais, la relation entre l’héroïne et Bruce Wayne, complexe, est ici abondamment traitée. Batman apparaît tantôt comme un fantasme de virilité qui fait mouiller la petite, tantôt comme un empêcheur de tourner en rond qui tend à recadrer les activités criminelles de Catwoman – notamment lorsqu’elle vole la ville et non les riches. Cependant, il faut savoir que l’apparition du Chevalier Noir se fait dans des circonstances bien précises indépendantes de l’ouvrage, à savoir d’autres aventures du Batou où il prend particulièrement cher – un de ses protégés étant assassiné. Ainsi, et de manière dommageable pour la bonne compréhension, les pérégrinations de Selina Kyle ne sont que des accessoires aux aventures, forcément (sic) plus importantes, de Wayne.
En outre, ce tome regorge de discussions in petto de l’héroïne et autres considérations sur son état d’esprit. Il en ressort un être sensible en proie à son irrésistible désir de voler ce qui brille (penchant sublimé lorsqu’elle est « possédée ») et qui parfois peine à se contrôler. Toutefois, Catwoman n’en garde pas moins un bon fond, que ce soient ses visites régulières à l’orphelinat ou sa manière de taper sur les autres avec courtoisie. Bref, quelqu’un qu’il est difficile de détester.
…à rapprocher de :
– Commencer par le premier tome, intitulé La règle du jeu (bien meilleur), est préférable. Quant à ce qui suit (La maison de poupées), c’est bof, mais pas aussi nul que le présent tome.
– Ed Brubaker s’est aussi attaqué à l’héroïne, et c’est relativement correct. Par exemple le tome 3 puis L’Équipée sauvage (tome 4). Quant à Dans les bas-fonds, tome 2, sans plus hélas.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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