VO : Desu Nōto. Notez l’anglicisation du titre japonais. 12 tomes (mon numéro préféré), qui peuvent se dévorer en une journée. Une idée centrale plus que séduisante, un suspense bien dosé, le dessin correct, pas étonnant que cette série ait cartonné. Adolescent ou adulte, ce manga passera.
Il était une fois…
Light Yagami est un lycéen d’une rare intelligence. Un beau jour, il tombe sur un mystérieux cahier, le « death note », où tout nom écrit dessus suffit à tuer la personne citée. Là vous connaissez plus ou moins la suite : le jeunot s’enflamme un peu, commet quelques erreurs, attire l’attention des flics (Interpol s’il vous plaît) qui veulent absolument arrêter le mystérieux vengeur. Lesdits flics faisant notamment appel à L, jeune enquêteur prodige dont le nom est inconnu (heureusement pour lui) et qui va consacrer ses forces à démasquer le tueur qu’on appelle rapidement Kira. S’ensuit une terrible lutte entre Light et L, chacun essayant de percer l’autre à jour.
Critique de Death Note
A l’image d’un adolescent impressionnable, Le Tigre s’est laissé piégé par cette série. Allez on en achète un, juste par curiosité, puis finalement on aimerait bien avoir les autres pour 1/ terminer la foutue histoire et 2/ avoir la collection chez soi. Car c’est l’exemple typique d’un manga de qualité plus que correcte et ayant rencontré le très légitime succès.
L’histoire est bien conduite, où Light et L se livrent à plusieurs jeux de dupe. Qui démasquera qui en premier ? Derrière tout ça, des divinités à l’origine de Death Note s’amusent de voir le bordel que ce petit carnet est en train de provoquer. Quelle idée de laisser chez les humains un tel objet aussi, lesdits dieux de la mort ne pouvaient mieux faire pour avoir un joli spectacle.
Quasiment chaque tome finit par un cliffhanger d’une redoutable efficacité commerciale, et l’histoire, bien que bien construite, a de temps à autre laissé Le Tigre sur le bord du chemin lors de quelques chapitres (beaucoup de protagonistes et de conséquences qui les touchent à tout moment). C’est pourquoi il ne faut pas laisser s’écouler plus d’une semaine (au pire) entre deux opus, sinon c’est la catastrophe. Ou alors tout reprendre, c’est rapide à faire.
Sur le dessin, très réaliste, voire classique. Noir et blanc, bien détaillé, le coup de crayon n’est pas révolutionnaire. Petit plus pour les deux personnages principaux, aux mouvements et postures si différents : si l’un est dans une posture plutôt haute/hautaine, l’autre ressemble à un agile chimpanzé accroupi.
Conclusion : la satisfaction est d’avoir pu prêter la série à de nombreux amis, qui n’ont ainsi pas eu à squatter une librairie pendant leurs oisifs après-midis. Mission accomplished.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Aïe, d’autres sites présentent leur « thème abordés », pour Le Tigre ça sera nettement plus succinct (et subjectif).
Ce qui est marquant, ce sont toutes les considérations de chacun sur le principe de vie et de mort. D’une part, le fait de pouvoir tuer qui on veut d’un simple coup de crayon n’est pas sans rappeler le pouvoir que les grands dictateurs du monde ont. Même si le détenteur du Death Note désire occire que des gros vilains, la question de de son impartialité et de la peine de mort en général reste ouverte. D’autre part, certaines personnes n’hésitent pas, par amour, à raccourcir leur vie pour aider un individu auquel celles-ci ont foi. Assez proche d’un certain fanatisme.
Enfin, la corruption du pouvoir est réellement au centre du manga. Light, il paraît normal au début. Dès qu’il a le fameux carnet, ça y est c’est fête au village. N’importe qui a ce truc entre les mains ne se sent plus vraiment pisser. Alors, un Death Note, le feu nucléaire, un mandat, n’importe quoi qui donne de l’importance, la vraie intelligence (émotionnelle) est celle qui empêche de péter les plombs dans ces circonstances.
…à rapprocher de :
– Des mangas addictifs où devoir acheter la suite tend à relever de plutôt que du bon sens, il y a Gantz, 20th Century Boys ou encore Pluto. Par ordre décroissant de préférence.
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