Trilogie livrée par l’éditeur Dynamite en intégrale, Mi-anges, mi-démons a laissé au Tigre un souvenir très périssable. Ces deux nénettes qui s’envoient régulièrement en l’air (entre elles ou avec d’autres) est d’un ennui profond. Le dessin est plutôt correct mais ne parvient à redresser le tir (sans jeu de mots).
Il était une fois…
Pour un titre que j’ai parcouru en diagonale tellement j’en pouvais plus, voici le copier-coller de la couverture (sans les lauriers de la fin) :
« L’une est brune, l’autre est blonde. Cory et Wanda s’aiment d’amour tendre mais sont aussi très prêteuses. Lors des week-ends qu’elles passent ensemble, elles partagent et explorent de nouvelles expériences multipliant les occasions de baiser inopinément avec des mâles en rut et des femmes inconnues, afin d’assouvir leurs fantasmes orgiaques. »
Critique de Mi-anges, mi-démons
Ce pavé est le fruit du regroupement des trois chapitres d’une saga commencée par Olson (je ne sais pas qui il est dès le milieu des années 90 : L’invitation, puis L’oisiveté, et enfin La bêle et la bête. Olson, je n’avais jamais entendu parler de lui, et le seul rapport que j’ai rapidement trouvé sur le net est qu’une actrice X porte ce nom. Mais pas en référence à lui (plutôt les sœurs Olsen si j’ai bien compris).
Si je parle d’un « pavé », c’est que j’ai bien cru ne jamais pouvoir terminer cette BD : celle-ci n’a un intérêt que limité. Les historiettes se suivent et finissent par se ressembler. A part sans doute celle du dernier chapitre, hélas avec la grosse matrone qui veut avant tout se faire siphonner le clitoris ce n’était pas franchement ma tasse de thé. Sur la narration, ni transition satisfaisante, ni logique globale apparente, et quant aux dernières pages on ne peut pas parler de fin.
Heureusement, les illustrations en noir et blanc (aucune nuance de gris comme chez Milo Manara par exemple) incitent à reconnaître à Olson un certain talent : nos deux héroïnes sont sexy en diable, leurs formes et les sensuelles positions restent très bien rendues. L’illustrateur alterne intelligemment prises de vues rapprochées (qui d’un pénis, d’un clito ou d’une moue de plaisir d’un des protagonistes) et plans d’ensemble.
Bref, les intenses expériences Cora et Wandy (merde, non : Cory et Wanda) ne sont pas la meilleure façon pour découvrir la littérature illustrée pornographique, et malgré quelques passages intéressants le tout respire trop le brouillon.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’amitié lesbienne, tant qu’à inventer des expressions. Le titre de ces aventures fait référence à la fin du premier chapitre, lorsque Wanda dit à la brune qu’elle ne pouvait imaginer à quel point son « ange » lui a donné du plaisir. Et Cory de répondre, en ricanant bêtement, la fameuse expression. Ces deux femmes sont un peu l’équivalent masculin et fantasmé par les hommes de deux « wingmen », ceux qui s’épaulent pour choper. Non seulement elle vont batifoler ensemble quelques mâles rutilants (et femelles également), mais en sus (sic) nos pif et hercule du cul se laissent plus que souvent aller à des emportements saphiques entre elles.
Les faux-semblants. Olson ne semble pas s’être embarrassé au niveau des scénarios en montrant des individus en apparence respectables se vautrer dans la luxure la plus torride : la jeune femme bourgeoise qui se lâche avec ses amis/amies et implique Wanda ; la scène dans les WC d’un opéra avec un mélomane malsain ; une baronne reine des plaisirs charnels, et tant d’autres. Ce que Tigre nomme affectueusement les « fantasmes de palefrenier ».
…à rapprocher de :
– D’Olson, Tigre n’a hélas lu que Julia, oeuvre dont la coquinerie salace atteint des sommets de félicité. A découvrir rien que pour sa culture personnelle…
– Au moins ces deux nanas prennent leur destin en main et ne se sont pas souiller sans avoir leur mot à dire, comme Valérie avec l’auteur Bruce Morgan. Plus contemporain et « sale ».
Enfin, si vous tenez à lire cette BD d’une main, vous pouvez toujours la trouver en ligne ci.
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