VF : Dans le scriptorium. Le Tigre n’a point attendu la traduction française pour acheter ce Paul Auster. Moins de 150 pages, texte simple, histoire compliquée à multiples ramifications, c’est surtout grâce à un style d’une fluidité séduisante que ce roman peut se dévorer. Les sens de l’œuvre sont en sus légion donc propices à pas mal d’interprétations.
Il était une fois…
Un homme se réveille, perdu, dans une chambre inconnue. Prisonnier de quatre murs avec comme point d’horizon une unique fenêtre. Sur son bureau, deux manuscrits, de quoi écrire et des photographies en noir et blanc. L’homme reçoit la visite de mystérieux personnages, dont Anna qui l’appelle par un nom qu’il ignore. Constamment filmé dans sa pièce, il paraît évident qu’on attend quelque chose de lui. Qui est-il, et que sont les individus qui l’interrogent ?
Critique de Dans le scriptorium
Le Tigre l’annonce de suite, j’ai lu ce roman à la va-vite et sans m’attarder sur les nombreux sous-entendus du roman. Maintenant que je le résume, il va falloir s’y mettre un peu plus sérieusement.
Je me souviens d’un ouvrage fort facile à lire, voire savoureux : en effet l’enchainement des mots en Anglais est presque parfait, on se laisse porter par la prose d’Auster qui est loin d’être un débutant en la matière.
Quant à l’histoire, c’est un peu confus dans l’esprit du Tigre. Bizarre au possible, j’ai cru lire de la SF au début. Et puis du bon mystère, avec une histoire assez « space » et dotée de multiples tiroirs. Condition de l’auteur et du devenir de ses personnages, guerre imaginaire contre un ennemi commun, Auster apporte de multiples références que Le Tigre n’a pas forcément saisies.
Bref, ce roman ne peut laisser indifférent, surtout dans la configuration d’un huis clos oppressant. Et en Anglais c’est assez féérique comme lecture. Qu’en est-il de la traduction française ?
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’enfer personnel. L’enfer, ce n’est pas forcément les autres (hein Jipé S.). Peut-être ça l’est un peu plus lorsque les autres en question sont une invention de l’auteur. Quoiqu’il en soit, il appert vite que le héros fait face à des individus qui ont quelque chose d’assez grave à lui reprocher. Tel un Sisyphe où la littérature fait office de rocher, le narrateur va progressivement accéder à la conscience de son problème, jusqu’à une fin tout à fait satisfaisante.
Ainsi, le roman propose une vaste mise en abîme que Le Tigre, en lisant dans la version originale, a été un peu long à déceler. Travels in the Scriptorium, comme le titre laisse l’indiquer, c’est une visite personnelle de Paul A. dans son écriture, du « process » de fabrication à la relation que l’écrivain peut avoir avec les personnages qu’il a imaginés. Aussi l’univers paraît froid et inquiétant, ce qui peut être le cas d’un roman en cours de rédaction lorsque les pièces mettent un certain temps à s’assembler. Du moins c’est ce qui m’est venu à l’esprit.
…à rapprocher de :
– Du même auteur, Tigre a largement préféré Le Livre des illusions.
– Sur le travail d’écriture d’un auteur, avec mise en abîme à la clef, il y a Vers chez les Blancs, de Djian.
– L’ambiance au long du roman, dans un pays énigmatique un peu désuet où une guerre fait rage (l’Irak me dites vous ?) rappelle Mysterium de Robert Charles Wilson.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici (en français).
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