VF : Quantum. Quasiment premier contact avec le sieur Hamiton, lu en anglais car aucune traduction (à l’époque) n’avait pointé le bout de son nez, cette deuxième enquête de Mandel ne m’a pas autant ravi que la première. Sans doute que lire en VO était trop ambitieux. Heureusement que le dernier est grandiose.
Il était une fois…
Dans un futur proche, le réchauffement climatique a définitivement eu lieu et entraîné d’intenses bouleversements géopolitiques. Le Royaume-Uni vient de sortir d’années de socialisme hardcore (sous l’égide du PSP, le people’s socialist party) et la chasse aux sorcières va bon train. Car ce sont les multinationales qui possèdent le gros du pouvoir, notamment la très puissante Event Horizon. Cette entreprise fait de nouveau appel à Greg Mandel pour élucider le meurtre atroce du docteur Edward Kitchener, spécialiste de cosmologie et physique quantique qui bossait notamment pour Event Horizon. Par qui se dernier s’est fait zigouiller ? Un concurrent du combinat ou un des ses étudiants ? Kitchener travaillait sur des thèmes complexes, et Greg devra démêler une intrigue plus retorde que prévu.
Critique d’A Quantum Murder
Le Tigre s’était procuré les trois tomes de Greg Mandel d’un coup, et les ai avalé assez rapidement malgré un style qui est loin d’être parfait. Mais à ce moment je ne savais pas qu’Hamilton allait sortir de fabuleuses sagas de space opera. Un paire d’années sépare Quantum Murder de Mindstar Rising. En général, pour les aventures de ce fameux Greg, je disséminerai les thèmes et informations dans les trois billets, donc n’hésitez pas à faire un tour du côté les autres.
Il s’agit dans cet opus d’une enquête qu’on penserait « classique » au premier abord : un homme est tué dans un endroit clos, les suspects semblent innocents et le mobile du tueur échappe à nos amis. Greg sera aidé d’anciens de la brigade Mindstar, ce sera donc l’occasion pour le lecteur de découvrir quelles expérimentations d’autres humains ont subi (pressentir l’avenir par exemple) ; en plus du soutien d’Eleonor (devenue sa femme) qui regarde du côté des données informatiques (assistée d’un hacker de combat handicapé qu’on retrouvera par la suite).
Intrigue du style Mystère de la chambre jaune, sauf que la hard SF s’invite rapidement dans le script avec des considérations quantiques qui me sont parfois passé au-dessus de la tête : d’une part Peter F. Hamilton ne me paraissait pas maîtriser de fond en comble l’aspect « crédible » et les conséquences de cette technologie ; d’autre part (le plus important sûrement) ce fut la première fois que Le Tigre lisait dans la langue de Shakespeare de tels thèmes. Je n’étais pas mécontent du coup qu’après 350 pages la fin arrivait (le plus court roman de la trilogie).
Même s’il s’agit selon moi du titre le moins sympa des aventures de notre héros psychique, ça reste toutefois relatif : j’ai cru noter une légère amélioration sur le style, particulièrement le rythme qui prend une allure de croisière dès le début du titre (contrairement à Mindstar Rising). Et puis on pressent que c’est plus fort que lui, l’auteur britannique bascule lentement mais sûrement vers de la science-fiction d’envergure qui fait son succès. Sans compter les retournements de situation de très bonne facture.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Un thème seulement, car ceux de Mindstar Rising restent applicables.
La déification. Il appert rapidement dans l’enquête que Kitchener était plus qu’un ponte dans son domaine. Les six étudiants sur lesquels notre héros doit enquêter ne sont que la partie émergée d’un iceberg d’idolâtrie vis-à-vis d’un homme aussi génial qu’impitoyable. Y’a même une de ses étudiantes qui est enceinte, imaginez le désordre. En sus, le scientifique avait de la suite dans les idées et menait plusieurs études de front, dont la possibilité de « surimprimer » une nouvelle personnalité chez quelqu’un. Les nouvelles technologies abordées dans cette œuvre m’ont rappelé d’autres présentes dans les grandes sagas d’Hamilton. L’univers de Mandel serait-il une prequel à L’aube de la Nuit ?
…à rapprocher de :
– Il me semble que l’éditeur Bragelonne parle à tort de trilogie dans la mesure où lire les deux autres opus de Greg Mandel reste relativement possible. Mais bon, il faut bien vendre… Alors, le premier est c’est Mindstar Rising et le dernier The Nano Flower (de la grosse SF enfin).
– Puisqu’on parle de trilogie, préférez celle du Vide ou la saga de L’aube de la Nuit (même auteur), voire celle du Commonwealth. Ou si la taille vous fait peur, Dragon déchu est une pépite de one-shot. Un auteur prolixe, indeed…
– Les pouvoirs parapsychiques de Mandel ne sont pas si éloignés du fameux « Talent » dans la dilogie L’échiquier du mal de Dan Simmons.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici (VF poche).
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