Trouvé dans une librairie dédiée aux œuvres anglo-saxonnes (un magasin d’expatriés en somme), ça avait l’air pas mal. Et compréhensible surtout. Après lecture, on se dit même qu’on vient de prendre une belle claque scénaristique. Idée intelligente, références historiques plaisantes, et dernier chapitre formidable. Et dire que ce n’est que le premier tome.
Il était une fois…
Days Missing, ce sont les jours manquants qu’un être mystérieux a utilisés pour sauver l’humanité, et ce à de nombreuses reprises. Présent depuis l’aube des temps, inconnu de tous, répertoriant ses interventions dans une immense bibliothèque, notre héros peut, lorsque les évènements le nécessitent, « voler » une journée et tenter de tout mettre en ordre.
Critique du premier tome de Days Missing
Une petite claque. Intense et hélas trop court, heureusement que des suites sont prévues. Le héros, pas tout à fait humain, sauve l’humanité depuis des millions d’années : son pouvoir quantique lui permet de revivre une journée sur terre (les fameux jours manquants) afin de rétablir, en 24 heures, l’ordre universel que les humains n’hésitent pas à gravement déranger.
Épidémie mondiale, expériences foireuses, chute de grands empires annonçant la guerre,… l’enseignement qui ressort de ses journées est très riche, et les liens imaginés par les auteurs avec certains grands moments de l’histoire sont tout simplement magiques (le code d’Hammourabi par exemple). Quant à la bibliothèque du héros, ça laisse songeur (environ cent mètres de diamètre sur une hauteur infinie, miam).
La fin est terrible, avec la mission ultime, bien plus dure que d’habitude, puisque le héros s’y reprend une dizaine de fois, le lecteur suivant son dernier essai. Avec à la clef l’évolution ultime de l’Homme, dernière expérience qui sans doute le supplantera (cf. infra).
Parlons de la forme : le dessin est parfois moyen, souvent assisté par ordinateur mais ne parvient pas à gâcher le plaisir. Beaucoup de postures du héros un peu too much, très manga sur les bords. Toutefois les dialogues, à la limite de la perfection, nous entraînent très rapidement dans l’idée très audacieuse de cette BD. A noter quelques bonus, comme un code à déchiffrer ou des indications supplémentaires sur le personnage aux yeux lumineux.
Le Tigre attend la suite, non sans une certaine crainte tellement le premier tome est réussi. A plus tard donc…
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La gestion de crise. Quelques chapitres ont pour origine une catastrophe, toujours provoquée par l’Homme, en cours ou à venir. L’efficacité du protagoniste principal, son expérience en la matière, son modus operandi, il y a matière à apprendre dans la façon dont une crise peut être résolue.
La création d’une entité incontrôlable, ultime cata. Le dernier chapitre de l’ouvrage termine bien mal, et ce à cause de la création par des savants de la fameuse « grey goo ». Ce scénario, en réalité improbable, est assez populaire en littérature. Imaginez des nano-robots ayant pour but de se reproduire, si le logiciel est défaillant qu’est-ce qui empêche la gelée grise d’absorber la planète ? L’auteur nous montre une telle entité à court d’objectifs et qui le vit très mal. Écophagie de grande ampleur, les délais proposés par l’entité avant d’absorber le système solaire font froid dans le dos.
Petit point rapide sur la coopération entre auteurs. Le Tigre n’a indiqué, dans le titre du post, que le premier auteur du roman graphique. Car chaque chapitre a été imaginé par un auteur différent, ce qui explique les différences de qualité perceptibles dans l’œuvre. Pratique courante dans le monde de l’édition illustrée américaine, notamment concernant les super-héros, l’exercice semble plus délicat pour un nouvel héros. Pari ici en partie réussi.
…à rapprocher de :
– La suite, Kestus, est correctissime (en lien). Pas évident de suivre (d’un point de vue qualitatif) après ce démarrage en trombe cependant.
– Sur les mondes « parallèles » où l’histoire se déroule différemment, allez voir du côté de Black Science, c’est un régal (premier tome sur le blog).
La fin (faite de nanotechnologie) est assez proche, dans l’idée, de La Proie, signé Michael Crichton.
Pour finir, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD en ligne ici.
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