Non, non, vous ne rêvez pas. J’ai bien lu cet ouvrage et je ne vais pas tirer à boulets rouges contre celui-ci. Pas totalement, parce que Le Tigre a eu l’impression de s’être fait piégé : j’ai en effet lu Franz et Clara d’une traite, et le souvenir premier gardé était plutôt bon. Comment est-ce donc possible ?
Il était une fois…
Plusieurs fois n’étant pas encore une coutume, je vais copier-coller le très dense quatrième de couverture. Pas pour me moquer niaisement de ce dernier, plutôt pour vous offrir un aperçu de la teneur du bouquin.
« Pour moi, l’âge n’a aucune importance. Depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes s’aiment d’amour, quelle que soit la différence. Il n’y a pas d’amour impossible. »
C’est presque kawaï, ça fleure bon les vacances et je m’étonne de ne pas trouver de grains de sable piégés entre quelques pages.
Critique de Franz et Clara
Je ne sais plus pourquoi j’ai acheté ce truc, mais je sais fermement quoi en dire. Philippe Labro sait écrire des mots, des phrases qui vont plaisamment résonner dans tout cerveau de lecteur du dimanche (dont fait partie Le Tigre) avec un scénario qui ne déplace pas des montagnes d’originalité mais semble parfaitement maîtrisé.
Franz et Clara, c’est la jolie histoire d’amour entre une soliste un peu paumée et un génie d’une douzaine d’années. Ils se croisent régulièrement sur un banc et entretiennent une relation relativement floue qui sera étudiée par un lecteur omniscient (surtout par rapport à Clara). Ne me demandez ni dans quelle ville ni le moment, la dernière défragmentation de l’esprit du Tigre a eu raison de ces informations.
Quant au style, voici les termes adéquats : certes romantique, intensément mièvre et d’une cucuterie sans nom. La cerise sur le gâteau, c’est que pour 180 pages très très aérées ça se laisse lire ! Le jeune Tigre avait bien aimé, et avait été saisi d’effroi face à cette conclusion. Peut-être ce titre ne mérite pas la note attribuée.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La différence d’âge dans l’amour. 8 ans, ça ne semble pas si dur à surmonter, sauf quand le plus âgé des deux a 20 ans. Petit à petit, l’écrivain nous décrit une Clara qui doute et un Franz qui peut surprendre. Hélas la fin, bien que peu commune, n’a su redorer le blason de l’œuvre. Décevante même.
En fait, Franz et Clara est le parfait exemple du titre court, dense qui ne laissera pas grand monde indifférent. On peut détester, se demander de quel univers onirique sortent les protagonistes, avoir les molaires qui baignent après tant de chapitres douçâtres jusqu’à l’écœurement,…toutefois le résultat est là : on termine rapidement ce titre non sans un certain plaisir. Un peu comme avec les meilleurs Nothomb ou Schmitt, le souvenir est hélas à terme plutôt périssable. Néanmoins, Le Tigre se rappelle avoir été attristé de perdre contact si vite (ça se lit en une heure) avec les deux héros qui commençaient à bien peupler mon imaginaire.
…à rapprocher de :
– Il ne me semble pas avoir lu d’autres Labroseries.
– Dans le mièvre sucré, en plus long (et ennuyeux), il y a J’étais derrière toi de Nico Fargues.
– Histoire encore plus courte, amour quasiment impossible, allez chiner du côté de chez Baricco avec son Soie.
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