VO : The Cabinet of Curiosities. Cela a dû être le premier contact avec Douglas Preston et Lincoln Child que j’ai eu, et faut dire que ces deux zigotos m’ont envoyé du lourd. Un personnage principal de qualité, une intrigue à la fois désuète mais terrifiante, on sent les auteurs rompus à ce genre d’exercice. Et on en redemande, malgré le tempo parfois longuet.
Il était une fois…
Depuis le temps que j’ai lu ce roman, je m’autorise un très consciencieux copier-coller du quatrième de couv’ :
« Manhattan. Les ouvriers d’un chantier de démolition s’affairent parmi les gravats, lorsque le bulldozer se fige soudainement devant l’horreur du spectacle qui apparaît ; des ossements humains. L’enquête menée par Pendergast, du FBI, l’archéologue Nora Kelly et le journaliste William Smithback établit qu’il s’agit des restes de trente-six adolescents, victimes d’un tueur en série, le Dr. Leng, ayant sévi à New York vers 1880. Les jours suivants, plusieurs meurtres sont commis selon le mode opératoire de Leng. Se peut-il que ce dingue soit toujours vivant ? Ou aurait-il fait des émules ? »
Critique de La chambre des curiosités
Comment ? Vous n’avez pas lu un seul Preston & Child ? Pas bien ça… Prenez en un au pif certes, mais commencer par le début peut être utile, même si nos auteurs font tout pour qu’on soit vite dans le bain, sans prérequis nécessaire.
Tout commence par quelques découvertes bien sordides, savoir de jeunes victimes fort bien mutilées (assez crades ces passages, Le Tigre a adoré). Très classiquement, les flics « normaux » sont dans le brouillard le plus complet, aussi nos gentils protagonistes débarquent avec leurs gros sabots, que dans ce titre on peut appeler « intuition » et « culture ». L’intuitif, c’est cet agent du FBI, Aloysius (prénom de merde ? vous ne connaissez pas ses middle name…) Pendergast, au flair et à la méticulosité qui font froid dans le dos (et un autre flic un poil indépendant). La culture, c’est Dora, archéologue au musée et rebelle sur les bords.
Tout ce petit monde est à la recherche d’un mystérieux personnage déterminé à se confectionner un élixir de jouvence. Si les retournements et fausses pistes sont nombreux, la question essentielle demeure : ce gros vilain (le Chirurgien), est-ce bien ce tueur en série qui a fait de la merde pendant le 19ème siècle ou juste un gus qui fait mumuse à le singer ?
Rien à dire sur le style sec et efficace. L’alternance entre les dialogues à bâtons rompus et descriptions est bien gérée, même si sur 700 pages il y a quelques longueurs. En particulier au début, c’est presque un diesel littéraire. Au final, ne soyez pas surpris par la note négative : de la part de cette paire d’écrivains, Tigre fait le délicat. Et quelques titres qui suivent m’ont paru bien plus prenants.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Ce qui m’a fasciné dans ce roman est la réussite totale dans le mélange entre le fantastique un peu oldschool (la vie éternelle, les potions de charlatan, les vieux artéfacts qui fleurent bon la poussière et la jupe de mémé) et le thriller contemporain à la violence inouïe. Pendergast, à ce titre, est le protagoniste parfait pour joindre les deux mondes : le mec est parfaitement manucuré, polyglotte, suave, intello, riche on ne sait comment, un dandy de première. Parallèlement, il est du FBI, sait se bastonner et semble être à la pointe de la technologie, sinon des méthodes de police scientifique. Un être unique, en fait.
Tigre va faire le prof et vous raconter rapidement ce que fout une « chambre des curiosités » dans cette intrigue. En vérité, Enoch (ancêtre de Pendergast, mais chuuuttt, je n’en dirai pas plus) était un collectionneur d’exception. Et son cabinet de curiosité, en principe une collection d’objets tournant autour d’un même thème, avait un sujet particulier [Mini SPOIL] Le gars amassait tranquillement tous les engins destinés à tuer. Les armes de toutes les époques, les poisons les plus délirants, hop ! Dans l’étagère du sous-sol ! On le pressentait, mais du côté de la famille de Pendergast, y’en a quelques uns dingues à bouffer l’herbe de leur jardin [Fin du Mini SPOIL].
…à rapprocher de :
– De Preston & Child, je crois avoir lu beaucoup de choses, notamment la fameuse « trilogie Diogène », savoir Le violon du diable, Danse de mort et Le Livre des trépassés. Faut que je fasse le tri de ce que j’ai lu pour le résumer au plus vite sur QLTL.
– A part, il faut signalier Ice Limit, qui est plus que correct. Rien à voir avec Cauchemar génétique, qui a très mal vieilli.
– Des bons psychopathes assez stylés qui savent vivre, c’est aussi quelques romans de Keith Ablow (plus porté sur l’aspect purement médical), notamment L’architecte ou Psychopathe (s’est pas cassé le derrière pour ce titre).
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : Keith Ablow – Psychopathe | Quand Le Tigre Lit
Ping : Jeffery Deaver – L’homme qui disparaît | Quand Le Tigre Lit
Ping : Preston & Child – Ice Limit | Quand Le Tigre Lit
Ping : Preston & Child – Cauchemar génétique | Quand Le Tigre Lit
Ping : Lee Child – Elle savait | Quand Le Tigre Lit
Tiger ! Tiger !
Dans le genre « psychopathe », un livre : « Au-delà du mal » de Shane Stevens.
http://www.lepoint.fr/actualites-litterature/2009-06-04/au-dela-du-mal-de-shane-stevens-le-thriller-evenement/1038/0/349697
Bonne continuation.
« Le Gorille vous salue bien. »
Merci Gorille, dès que cette délicate chose sort en poche je lui fais un sort (ou alors je regarde dans ma biblio municipale d’agriculteurs).
Salutations félines