Dans l’Amérique (vers l’ouest du pays même) libertaire et enjouée sévissent quelques couples à la libido exacerbée et où la femme occupe une place de premier rang. Roman graphique avec de beaux tableaux sensuels (niveau de hard : moyen) et un texte fourni, voilà de quoi avoir quelques picotements légitimes dans le bas ventre.
Il était une fois…
Dans Films amateurs, Jackie est une femme aimante qui aime sucer des grosses bites sous la caméra attentive dirigée par son époux. Quant à La Plage (3e partie), Claire la soumise se fait prendre par une nouvelle connaissance sous l’œil attendri de son photographe de mari. Enfin, La Voisine (3ème partie) parle de Cynthia qui se réveille avec un zizi de taille plus que correcte…
Critique du sixième tome d’Ombre et lumière
[Si vous avez moins de 18 ans, prière de fermer cette page et de lire du Musso. Vous voilà prévenus]
Parris Quinn est un auteur américain dont le sixième opus de la saga Ombre et lumière constitue le premier contact avec votre serviteur. L’ombre et la lumière, donc, comme pour souligner la dichotomie entre la vie bien rangée d’Américains moyens (qui tendent vers le CSP++) bien intégrés professionnellement et leurs lubriques lubies consistant, pour les deux premières histoires, à filmer son épouse en plein acte sexuel avec des inconnus triés sur le volet.
La particularité de cette « bande dessinée » est la place laissée au texte et le rapport que ce dernier entretient avec le dessin. La narration est complète et fait appel à une richesse de vocabulaire où les mots crus ont néanmoins leur place – rien ne vous sera épargné. Ainsi, l’album peut se lire comme une suite de nouvelles (des confessions plutôt) agrémentées de dessins illustrant les expériences sensuelles des protagonistes. Ces expériences, résolument libertines, font la part belle à la femme qui fait preuve d’initiative et en redemande plus d’une fois.
Le titre renvoie également au dessin en noir et blanc qui est d’une précision étonnante. On jurerait que Parris a utilisé des photos ensuite filtrées sur un logiciel tellement les traits des personnages sont réalistes. Les corps rebondis et sexy sont d’un niveau exceptionnel malgré deux petits aspects qui ont chiffonné le félin : d’une part les liquides et les poils sont abondants (ça dépend des goûts certes) ; d’autres part les visages de ces mesdames ont quelque chose de vulgaire (presque triste), si bien que ça gâche parfois le plaisir des yeux.
Il n’en reste pas moins que ces courts textes illustrés sont loin d’être une perte de temps en explorant une certaine sexualité – j’ai eu un peu plus de mal avec la deuxième aventure. Nul besoin d’avoir lu les tomes précédents pour se laisser entraîner dans ces saynètes d’une sensualité torride où les mots (bien traduits par Jean-Paul Jennequin) et illustrations œuvrent en harmonie.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Ces confessions décrivent surtout une montée en puissance dans les fantasmes des protagonistes. Quand Jacquie demande à son époux de pimenter davantage leurs scénarios (un intervenant supplémentaire, pouvoir se toucher pendant, se faire faire un cuni par son homme à mesure qu’elle engloutit les gourdins), Claire joue toujours plus son rôle de femme-objet au sérieux et les dernières images la montrent face à deux grands blacks bien montés. En partant de personnes « normales » qui évoquent à voix haute leurs désirs cachés jusqu’à aller bien au-delà (toujours avec le consentement de son partenaire), Quinn semble montrer qu’en matière de plaisir sexuel, la notion de limite est largement extensible.
Il convient enfin de rappeler l’existence d’un personnage important qu’est la caméra. Cet artefact, quasiment omniprésent, est un partenaire qui sert à décupler la volupté dans laquelle se vautre les héros. Son utilisation tend autant à renforcer les liens du couple (lequel, de façon délibérément égoïste, se repaît des images seul) qu’à exciter le tiers (voire l’appâter) qui pourrait bien être le prochain sur la bande vidéo. Les couples mis en scène ressemblent alors à de petits collectionneurs du dimanche à l’affût de nouvelles prises de vue. Pas une seule fois la problématique liée à la possession de telles « preuves » n’est abordée (la paranoïa serait compréhensible), la confiance règnant en maître chez les tourtereaux.
…à rapprocher de :
– Le félin tâchera de traiter les autres tomes de l’Américain, promis.
– Les confessions érotiques sont légion sur le blog, je vous laisse les trouver. En vrac : L’institutrice de Bruce Morgan, ou Le Jouet d’Ardem – indice : c’est plus porno qu’érotique.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD érotique en ligne ici.
Les Ombres et Lumières sont de très belles BD. Je n’ai pas lu ce tome mais les 4 premiers reprennent effectivement la notion de limite et l’idée qu’elle peut être poussée, avec joie, sans honte, avec consentement et sans faire de perdants. La façon dont sont menés les récits a aussi quelque chose qui touche plus à l’intime que la plupart des BDs du genre. On sent une quête personnelle derrière cette recherche du plaisir et de ses limites à défier, sans qu’il s’encombre de psycho de bas étage. C’est décomplexé, très libéré, les gens mis en scène sont comme tout le monde en apparence et ça fait des histoires de Parris Quinn des objets à part. Graou.
Me voilà emmerdé si je dois parler des thèmes des quatre premier… La joie et l’absence de honte sont des aspects que j’ai ici négligés, merci de l’avoir rappelé. C’est décidé, je vais réclamer d’autres tomes !
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