VO : idem. Deuxième tome d’une trilogie qui s’annonçait sous les meilleurs augures, Axis s’éloigne de l’histoire originelle pour proposer quelque chose de plus grandiose, mais qui peut s’avérer plus frustrant. Notre monde n’est plus et tout se passe dans un nouvel environnement, avec des nouvelles problématiques parfois difficiles à appréhender.
Il était une fois…
Il pousse souvent au Tigre l’équivalent d’un séquoia centenaire dans la paume droite. Voici la présentation faite par l’éditeur :
« Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années. Pour la plupart, les hommes ont franchi l’Arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Équatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan. C’est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l’humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l’énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d’étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde. Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance ? »
Critique d’Axis
J’ai sans doute fait l’erreur de lire ce roman dans la foulée de son prédécesseur, et le changement de paradigme (voire de rythme) fut délicat à gérer. Aussi mon analyse est certainement biaisée, le félin préfère vous prévenir.
La Terre n’est quasiment plus, et l’intégralité du récit se déroule en quelques jours à peine sur Équatoria, et pas au-delà. Tout commence par une tombée de cendres qui représentent des machines qu’on sait avoir été créées par les Hypothétiques. De là, le lecteur suivra surtout deux protagonistes : Lise Adams, qui en apprendra énormément sur une caste de gens « améliorés » grâce à la technologie de Mars ; et le tout jeune Isaac, qui pourrait être la clé entre l’Homme et l’entité qui a apporté le Spin – le truc à l’origine du roman, rappelons-le.
Le souci de ce roman est, à mon sens, sa taille. Le format poche accuse presque 500 pages, et malgré le nombre d’intrigues (on suit pas mal de protagonistes) l’auteur canadien parvient à taper des descriptions plutôt longues. C’est certes la marque de Wilson, toutefois le déroulement du scénario paraît parfois vain (surtout l’aspect romantique qui tombe à la flotte), c’est-à-dire qu’on soufre de la comparaison avec Spin qui s’étalait sur des décennies.
Cela étant dit, il faut reconnaître que les derniers chapitres, intelligents, donnent furieusement envie de savoir ce qu’il adviendra – ça promet, les Hypothétiques revenant en force. C’est comme si Axis, entre un premier opus qui annonce la couleur et un troisième, avait du mal à trouver sa petite place.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Robert Charles Wilson traite un peu plus de quelque chose qui, l’air de rien s’apparente à une forme d’immortalité en devenir. Il s’agir des fameux « Quatrièmes Âges », type d’individus représentés dans le roman précédent par Jason Lawton, un des tout premiers à avoir reçu un traitement puissant. [Mini SPOIL] Cette technologie a pour but d’entrer en contact avec ceux qui ont conçu la membrane temporelle afin de savoir de quoi il retourne.
Du moins, c’est comme cela que les promoteurs du Quatrième Âge le présente. Car rien n’est tout blanc ni tout noir, et le lecteur comprendra progressivement pourquoi le gouvernement pourchasse furieusement nos héros. La sinistre (du moins le pense-t-on) Sécurité Génomique est aux aguets, notamment en recherchant le docteur Avram Dvali à l’origine de la création d’un nouvel individu qui fera office d’interface avec les Hypothétiques. Le lecteur découvrira ainsi comment la recherche de la vérité scientifique peut avoir des effets terribles, et la question de savoir jusqu’où il est possible de pousser le bouchon des expériences reste pendante.
…à rapprocher de :
– Je ne vous cache pas que commencer par Spin est obligatoire. La fin de cette trilogie est Vortex (dont j’attends la sortie poche).
– De ce fantastique auteur, les chouchous du Tigre sont Les Chronolithes et Le vaisseau des Voyageurs. Et puis quelques nouvelles bien sympatoches, du genre YFL-500 ou La cabane de l’aiguilleur. Mysterium est moins bon (même si l’idée de la communauté séparée du monde est un thème assez proche). Quant à Julian, c’est certes plus long, mais un peu en deçà de ce qu’on peut attendre de Wilson
– Le refus du Gouvernement, qu’on apprend dans les premières nouvelles d’Alastair Reynolds dans le recueil Galactic North.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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« Spin » se laissait lire. « Axis » est un peu trop long. « Vortex » est pénible.
Je reconnais sans problème ne pas être objectif avec Wilson car, hormis « Chronoliths » et « Blind Lake », je n’aime pas ce qu’il fait…
Tu me fais peur avec « Vortex », étant donné qu’on a (globalement) les mêmes gouts. Avais été assez déçu par BIOS et Darwinia aussi, mais pas à en arriver à ton appréciation sur l’auteur 🙂
Comme toujours, se faire son opinion soi-même reste la meilleure façon de parler d’un livre. J’ai des amis blogueurs qui me crèveraient (presque) les yeux pour avoir écrit ça mais je trouve la trilogie « Spin » est très surfaite…
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