VO : Elegy. M’y connaissais pas trop question Batwoman. Alors quand on reboote la série, Tigre saute sur l’occasion. Et même si ce n’est pas tout à fait mon genre de comics, il faut avouer que c’est finement illustré au service d’une histoire où le fantastique a toute sa place. Expérience intéressante, il y a mieux toutefois.
Il était une fois…
Kate Kane a une enfance très particulière : mère et sœur assassinée au cours d’un kidnapping ; élevée par un père colonel qui lui a enseigné le respect des valeurs militaires ; meilleure cadette de l’école de police ; bref pleine d’avenir jusqu’à ce que son homosexualité soit révélée. Voulant à tout prix protéger et servir, elle le fera sous le costume de Batwoman, et avec l’aide du papa colonel.
Critique de Batwoman : Elégie
Avant tout, ce comics est publié dans l’édition DC Renaissance, qui reprend à la sauce du jour les plus grands héros. Du coup, malgré quelques super-vilains qui se pointent la bouche en cœur comme si on les connaissait, on peut suivre le héros dans ses nouveaux débuts et bien comprendre le personnage.
Batwoman, dans notre cas, n’a rien à voir au premier abord avec Batman, qui ne la connaît point. C’est une héroïne résolument moderne, avec ses faiblesses assez touchantes. Homosexuelle juive qui a du mal à garder ses petites amies, quelques blessures malgré son entraînement drastique, disputes courantes avec ses proches, tout ça reste très crédible. Le dessin du personnage, avec ses cernes et sa peau blanche à la limite de l’ectoplasme, rajoute dans la diversité d’une super-héroïne.
Le dessin. Les auteurs ont de la suite dans les idées, et apportent quelques novations assez sympathiques : les couleurs d’abord : chaque personnage a son « filtre » de couleur. Batman est bleu, Batwoman rouge, avec beaucoup de noir pour les deux. Lorsqu’en plus le scénariste met en scène des plans parallèles entre les deux héros (avec des dialogues parfois croisés), et bien on n’est pas vraiment loin du roman graphique.
Les cases, ensuite. Roman graphique en effet, car peu de logique dans la lecture : il faut de temps en temps lire la pleine double page ; Le Tigre (qui n’a pas l’habitude) a été souvent perdu. Ça peut faire un poil fouillis, dans les premières pages je me suis dit « ah non pas moyen de finir ce truc qui part dans tous les sens ». Surtout avec les ennemis démoniaques qui font décidément too much. Au final, c’est moins pire que ce à quoi je m’attendais.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
« Don’t ask, don’t tell ». La raison de l’abandon par Kate de l’école de police est cette politique U.S. qui a depuis disparu : le principe est de ne pas montrer sa vie privée si on est gay, parallèlement l’armée ne posera pas de question. Parce qu’elle a été vue avec une autre, Kate Kane a le choix entre se dédire ou quitter la police de Gotham. Voilà pourquoi elle n’est pas un simple flic.
Le « traumatisme originel » du héros. Le Bat voit ses parents se faire tuer. La Bat voit presque sa mère et sa sœur jumelle assassinées. Sœur dont elle était plus que proche, d’ailleurs Le Tigre peut imaginer que l’homosexualité de l’héroïne ne serait qu’une façon de retrouver sa moitié perdue. Quoiqu’il en soit, les évènements amenant à la création du personnage sont assez similaires à ceux de Bruce Wayne, ce qui est un peu léger.
…à rapprocher de :
– On retrouve rapidement Batwoman (et son « boss » de père) dans le troisième tome de Grant Morrison.
– Batman Year One, de Miller & Mazzucchelli, pour les débuts d’un super-héros. Un must see.
– La suite, Batwoman : Hydrologie est un peu plus agréable à lire. Si le troisième (#2 En immersion) m’a franchement gavé, la suite L’élite de ce monde a bien relancé l’intérêt de la série.
– Le héros gay et un peu borderline, c’est aussi Leonard dans les romans de Joe R. Lansdale. Par exemple dans Vanilla Ride.
Enfin, si votre libraire est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
Ping : Brubaker & Rucka & Lark – Gotham Central Tome 1 | Quand Le Tigre Lit
Ping : Williams III & McCarthy – Batwoman : L’élite de ce monde | Quand Le Tigre Lit
Ping : Williams III & Hadden Blackman – Batwoman : Hydrologie | Quand le tigre lit