VO : Seven Days in the Art World. Conseillé par un parent artiste, Le Tigre s’est vite procuré ces presque 300 pages. La journaliste a fourni un travail extrêmement sérieux : étude poussée, nombre impressionnant d’interviews, chapitrage pertinent et qui englobe tous les aspects de l’art, bref un essai de référence.
De quoi parle Sept jours dans le monde de l’art, et comment ?
Petit paragraphe sur Sarah. Sociologue de la culture (arts, raves,…), journaliste influente dans de prestigieuses revues (Artforum, The Guardian, The Economist pour ne citer qu’eux), la dame sait de quoi elle parle. Et elle le fait fort bien, aidée certes par une traduction à laquelle il n’y a rien à reprocher.
Les 7 jours de l’essayiste, ce sont 7 chapitres captivants : l’entreprise de vente aux enchères Christie’s à NYC ; master class à l’institut des BA de Californie ; le jury de la Tate Gallery (Londres) qui décerne le titre de l’artiste contemporain ; la rédaction du magazine Artforum à NYC ; la foire de Bâle, Art Basel (art contemporain) ; l’atelier de l’artiste Takashi Murakami à Tokyo (vous savez, celui qui a poutré Versailles) ; et enfin la glorieuse Biennale de Venise.
Ces thèmes ont paru au Tigre suffisamment éclectiques et larges pour recouvrir presque tout sur le monde de l’art : le classique ou le contemporain ; les nouveaux qui apprennent et les anciens qui produisent à tout va ; les décideurs artistiques (magazine de renom) ou économiques ; la mondialisation, etc. Malgré les chapitres thématiques, le tout prend une cohérence assez compréhensible pour le profane qui sera à même d’avoir les clés pour répondre à ces questions : qu’est-ce qu’un artiste, et est-ce qu’une œuvre d’art acquiert ses galons parce qu’elle est « belle » ?
L’ouvrage n’en reste pas moins exigeant, comme l’attestent les quelques notes de bas de page ou explications sur tel ou tel terme. En sus, l’auteur parvient à dresser un portrait complet et inédit d’acteurs emblématiques du monde de l’art grâce aux nombreux entretiens qu’elle a pu avoir. Bien insérée dans cet univers, c’est sans réelle difficulté que sa « matière première » a été recueillie.
Pas grand chose à reprocher à cet essai, si ce n’est que Miss Thornton semble se concentrer sur le glorieux monde de l’art des années 2000, avec très peu de rappels de contexte historique. Ce n’est pas un ouvrage sur l’histoire de l’art, plutôt un tableau actuel fidèlement dressé. Bref, si vous voulez vous la péter sérieusement lors des dîners en ville, cet ouvrage est « recasable » à tout moment. Rajoutez donc une couche en affirmant, comme si c’était l’évidence même, que vous l’avez lu en anglais. Of course.
Ce que Le Tigre a retenu
Beaucoup de choses, peu de place. Concentrons nous donc sur deux thèmes marquants.
Déjà il appert que c’est un univers vraiment à part, fait de richesses et d’impacts émotionnels incontrôlables au premier abord, mais avec de grandes lignes logiques. Les liens, influences entre les acteurs de ce petit monde sont fascinants, et parfois Le Tigre a eu l’impression que tout ne se faisait qu’au « doigt mouillé levé ». Je prends pour exemple la master class sise en Californie. On dirait une bande de hippies autour d’un artiste qui présente quelque chose d’assez abscons, avec un prof qui brille par sa non ingérence (à part recadrer ici ou là). Une séance de psychothérapie à la rigueur, mais ça prend parfois des airs de sessions de MJC banlieusardes (sans être négatif bien sûr).
La dernière remarque du Tigre concerne le rôle d’un conservateur de musée. Selon le musée, ça peut aller du métier de vieux libraire un peu poussiéreux à un manager surbooké qui n’arrête pas de jongler entre les expositions, l’achat d’œuvres ou la recherche de financements. Mais ce qui les unit, c’est l’amour de l’art et faire en sorte que rien ne se perde, pas même dans les esprits. Dans les deux cas, ce sont avant tout des soldats contre l’oubli. A méditer.
…à rapprocher de :
– L’art en folie, c’est un peu Torturez l’artiste ! de Joey Goebel.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez le trouver sur Amazon ici.
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