VO : idem [pas compliqué jusque là]. Silver Surfer, sollicité par une civilisation mourante, fait face à un curieux chantage qui l’amènera de nouveau sur notre bonne planète. Touchant et rendant hommage à un certain psychédélisme un peu désuet, ce tome se laisse lire avec une facilité déconcertante. Amour, réalité distordue, accrochez-vous.
Il était une fois…
Dans le ciel, une étoile apparaît. C’est Norrin Radd, alias le Surfeur d’Argent. Deux jumelles habitant en Australie font un vœu en l’apercevant. Dawn Greenwood souhaite que cette étoile brille pour tout le monde et reste dans le ciel. Ce curieux vœu, une dizaine d’années plus tard, aura des conséquences importantes. Dawn sera en effet « attachée » à ces quelques mots murmurés dont l’avenir d’une civilisation dépendra.
Critique du premier tome de Silver Surfer
Pas déçu d’avoir lu cet opus, en règle générale j’ai comme l’impression que les aventures du surfeur d’argent restent plutôt bien léchées. Intemporel, surprenant, c’est surtout la manière dont le fantastique s’insère naturellement dans le quotidien d’une jeune femme qui laissera le lecteur rêveur.
Pour faire simple, un lien très spécial va se créer entre une humaine « normale » et l’ancien héraut de Galactus. Dawn est une jeune femme sujette au syndrome de l’anti-jumelle qui elle ne voyage pas et aide ses parents qui œuvrent dans l’accueil de luxe de touristes (tout le contraire de sa globe-trotteuse de sœur), et qui par la force des choses va se balader à travers les galaxies. En particulier aux alentours de l’Empericon, monde qui obéit à de fantasques lois physiques et est en proie à une terrible menace. Zed, le gérant du lieu, fait appel à Silver Surfer en tant que champion qui pourra vaincre la « Reine des jamais », et pour cela utilise Dawn en tant qu’otage de courtoisie.
Je vous avoue avoir regardé deux fois la date de publication du présent album tellement le tout me paraissait psychédélique. Prenez rien que l’avant-dernier chapitre qui se déroule sur une Terre en prise à un dangereux sommeil avec l’intervention d’un seigneur des rêves qui a tout du héros imaginé par l’immense Neil Gaiman. Car Mike et Laura Allred ont le trait lourd quoique généreux, avec des protagonistes qui ne sont pas franchement à leur avantage (sauf Dawn, bandante en diable). Big up sinon à la cité de l’Empericon, somptueuse œcumenopole aux couleurs agressives qui a tout de la boule disco des années 70.
Le combat de Silver Surfer est loin d’être manichéiste, disons que l’entité qui doit affronter se révèle plus complexe qu’au premier abord, les alliés d’hier ne seront pas forcément ceux de demain. En ajoutant l’intervention (certes brève) des gardiens de la galaxie ou de quelques Avengers, le félin a pris plaisir à dévorer un tome sans prétention qui remplit son office, parfois avec humour.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La condition du super héros a ici quelque chose de presque tragique. Déjà, le Surfeur inspire toujours la crainte alors que ça fait des lustres qu’il n’est plus le subordonné du terrible Galactus – les premières planches sont révélatrices de son état d’esprit. Ensuite, l’homme d’acier (je ne parle pas de Superman hein) se retrouve à lutter comme seule motivation une nana qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam…néanmoins, cette dernière vient d’une planète qui est chère au Héraut et avec où il risque d’avoir des soucis déjà rencontrés – du genre y être bloqué comme un con. Tout ça pour un vœu d’une innocente gamine.
Dernier mot enfin sur la Reine des jamais, personnage que je n’avais jamais rencontré. Il semble s’agir d’une déesse surpuissante grâce à laquelle le futur, plein de promesses, peut prendre une infinité de formes. Telle une entité grecque (qui n’a pas le melon), grâce à elle les individus peuvent prendre leurs destinées en main, du moins tant qu’elle vit. Or, la cité Empericon (un empire con ?) a volé son cœur en guise de grosse centrale électrique permettant de jouer notamment avec la gravité. Dawn, parvenant à s’extirper de sa prison dorée, contribuera à récupérer ce cœur, élément nécessaire à la survie d’un univers libre où sa voie reste encore à tracer – pourquoi pas accompagner le surfeur d’argent et se départir de son esprit casanier.
…à rapprocher de :
– Considérant ce héros, Tigre a lu Parabole de Lee et Moebius et Requiem de Straczynski et Ribic. Du beau boulot dans l’ensemble, surtout ce dernier.
– Quant au seigneur des rêves, y’a plein de Sandman qui traînent sur le blog (Domaine du rêve par exemple).
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
Hello, le Tigre, tu sembles vouloir absolument faire du surfer un ex-héraut de « Galacticus » or, il me semble que l’ancien employeur de Norrin Radd est « Galactus ». Cette volonté de coller mordicus un « ticus » (et pourquoi pas un « grocus », à l’heure de l’apéricus ?) serait-elle révélatrice de désirs sous-jacents ?
Bordel, bien vu JP! Je corrige ça rapidement, merci. Et (presque) aucun désir sous jacent à ma propension à tiquer.
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