VO : Batman Vol.5 : Zero Year – Dark City. Batman #25-27 et #29-33. Une fois le gang de Red Hood défait, c’est le Sphinx qui vient foutre sa merde. Pauvre Batman, tiraillé entre ses souvenirs d’une Gotham corrompue et la nécessité de sauver la ville. Illustrations plus que passables, hélas le scénario demeure globalement décevant.
Il était une fois…
Un an après la lutte l’ayant opposé à Red Hood, Batman a à peine le temps de mettre ses pantoufles pour siroter un martini devant la cheminée du manoir Wayne qu’une nouvelle menace se fait sentir. Edward Nygma, alias le Sphinx, entretien le désir de prendre la tête de Gotham City. Pour cela, il organise un énorme black-out de la ville, alors transformée en jungle où la seule loi est celle de ce vilain adepte des devinettes en tout genre.
Critique de la seconde partie de L’An Zéro
Scott Snyder à l’écriture continue, dans ce cinquième tome, de faire évoluer un chevalier noir décidément bien différent de ce que le félin a l’habitude de lire. Traits plus bourrins, rage entretenue contre certains alliés (Gordon notamment), ceci dit l’aspect « détective » est gardé intact. Si le présent opus se décompose en deux parties bien distinctes, il s’agit bien d’une histoire unique dans laquelle l’ennemi (dont le plan machiavélique est progressivement révélé) porte un pyjama vert et ne fait pas si peur que ça.
Sombre cité démarre sur les chapeaux de roue grâce aux bons soins du Docteur Karl. Ce scientifique recherchant de quoi renforcer les os a été éjecté des entreprises Wayne (il bossait avec Lucius Fox) en raison de son comportement erratique. Faut dire qu’il s’est injecté son produit, et ses os ne font pas que se régénérer, ils poussent sans arrêt ! L’individu est flippant à souhait, et sa force surhumaine donne du fil à retorde à un chevalier qui met du temps à saisir les motivations sous-jacentes de Karl. Car il est question de plonger Gotham dans le noir pour mieux la contrôler.
Dans Cité sauvage, le lecteur retrouve notre héros un an après (il était dans le coaltar), esseulé dans un Gotham sous l’emprise d’E. Nygma. Lequel, avouons-le, tient plus du bouffon malingre que de l’inquiétant cerveau susceptible de nous retourner le cerveau. Il y a certes la position de Wayne (survivant et résistant) reste intéressante, toutefois le chantage et les moyens du méchant (drones, gaz prêt à être relâché) ont quelque chose de risible. La spécialité de cet individu étant les devinettes de bas niveau avec des sons & lumières de carnaval, on est loin du grand frisson que seuls certains super vilains peuvent faire ressentir.
Deux choses à saluer toutefois : de nombreux flashbacks tombent à pic et apportent une dimension appréciable à un Bruce Wayne plus sombre et torturé – amoureux transi, gosse effrayé, etc. En outre, il faut convenir que Greg Capullo a assuré sur le visuel : que ce soient les couleurs d’une jungle urbaine (avec des animaux) ou dans les luttes de Batou sous un orage déchaîné, ou la forme cauchemardesque du docteur fou aux excroissances gothiques, il y a largement de quoi être content. Néanmoins, cela n’a guère suffi à ne me pas faire regretter d’avoir acheté ce volume – double négation, ça sort les pincettes.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Certains flashbacks de Bruce Wayne sont ceux d’une ville qui semble toujours corrompu ses habitants, au premier rang duquel l’inspecteur Gordon. Et oui, le jeune richard garde un souvenir précis du flic qui, avec ses collègues, faisait la tournée des popotes pour récolter ses pots de vin. L’informe imperméable de Gordon en est un. D’où une animosité tenace contre le représentant de la police en qui la confiance met un certain temps à être restaurée. Au surplus, Wayne ignore les motivations de l’inspecteur à cette époque, entre peur des représailles et lâcheté face à un système qui a toujours ainsi fonctionné – le commissaire Loeb, en particulier, est plongé jusqu’à la moelle.
D’un point de vue plus confidentiel, la relation entre Wayne et Alfred apparaît sous un jour très touchant. Déjà, il est toujours étonnant de voir des larmes perler sur la joue du majordome lorsqu’il apprend que Maître Bruce est vivant. Ensuite, en l’absence d’Oracle (Lucius Fox n’aide pas longtemps), Alfred revêt le costume de principal aide d’un Batman dos au mur (remarquez, il les avait depuis toujours). Enfin, voici un vrai père de substitution qui parvient à bien cerner son employeur et lui assène ses quatre vérités lorsque Wayne en a besoin – rien à voir avec Nygma qui se plante sur toute la ligne sur l’identité du Bat. Et Alfred résume le mieux son rôle lorsque le tome se termine sur ses mots : je serai toujours là pour vous rafistoler.
…à rapprocher de :
– Ce tome s’inscrit dans le reboot initié par les deux compères, qui commence par l’excellent Cour des hiboux et La Nuit des hiboux (ce dernier en-deçà de mes attentes). Quant au troisième, Le deuil de la famille, malgré l’arrivée du génial Joker, c’est également dispensable. La première partie de l’An zéro (lien) ne m’a pas plus émoustillé.
– Si vous préférez quelque chose de plus sec à lire et tourné « polar », y’a Batman : Year One (Année Un), de Miller & Mazzucchelli.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
Merci pour cette critique riche et complete !!!
En grande amatrice des film et a present de la serie prequel il faudrait vraiment que je me lance dans les comic !!
En tout cas ton article donne envie
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