VO : Batman Vol.3 : Death of the family. Batman #13-17. Revoilà le Joker, ennemi juré de l’homme chauve-souris, prêt à foutre un bordel monstre. Du moins sur le papier. Si les premières escarmouches installent une belle ambiance, le reste s’essouffle au fil des pages. Illustrations correctes, scénario perfectible. On oublie.
Il était une fois…
Le quatrième de couverture est sobre et honnête, autant le livrer tel quel :
« À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est décidé à détruire non pas uniquement le Chevalier Noir, mais également tous les associés qui gravitent autour, à commencer par Alfred, le fidèle serviteur… »
Critique du Deuil de la famille
C’est marrant, ce tome est le troisième (et dernier?) opus d’une saga autour d’un nouvel ennemi qui a repensé une partie de l’histoire de Gotham. Toutefois, la Cour des Hiboux une fois défaite, Le Tigre ne pensait pas que Joker allait revenir en force. Entre modifier l’intégralité du personnage et de sa folie ou poursuivre la cohérence de l’univers batmanesque, Scott Snyder a choisi la première option.
Comme si le scénariste était tétanisé face à ce super vilain d’exception, le résultat est quelques chose d’assez décevant. Pourtant, le clown blafard commence par quelques méfaits qui font froid dans le dos, notamment la scène dans le commissariat ou la flippante capture d’Alfred. Ensuite, les enlèvements commis par le Joker auguraient du très lourd et des exactions qui auraient pu éliminer la moitié des protagonistes. Que nenni, le final reste assez convenu (à savoir on prend les mêmes prêts à recommencer), outre le héros qui saute à pieds joints dans les pièges sans prise de recul aucune.
L’histoire, à mon sens, tombe dans deux écueils. D’une part, Snyder s’encombre des fameux Batbébés (Batgirl, Nightwing, le petit Damian, etc.) à l’apport scénaristique relativement limité. Parce que Bruce Wayne finance Batman Inc., le Joker s’attaque à ses représentants, et nos jeunes amis craignent pour leurs vies – à raison. D’autre part, le méchant invite à sa sauterie d’autres super vilains du Bat. Et que ce soit le Pingouin, Edward Nigma ou Double-Face, tous ressemblent plus à de vilaines potiches, au mieux des faire-valoir.
Quant aux illustrations, Greg Capullo et Jock ont su nous introduire un Joker plus inquiétant que jamais, et ce grâce à sa manie de se greffer un visage sur une tête qu’on imagine déglinguée. Toutefois, l’aspect général de l’ouvrage n’est pas si net que d’autres aventures contemporaines de Bruce Wayne, en particulier les couleurs relativement ternes. En conclusion, un tome dispensable.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La famille. Le deuil de la famille, c’est un des buts de l’antagoniste qui souhaite éclater les alliés de Wayne. Gordon et sa fille déguisée, ses fils (spirituel ou biologique), l’incontournable majordome, tout ce petit monde semble ennuyer le Joker qui se sent à part et fait des mains pour qu’on s’intéresse à lui. Quitte à rappeler à son seul ennemi comment, jadis, il a su blesser (voire tuer) les proches du Chevalier noir. Car Wayne est allé plus loin qu’avoir de simples alliés, il a donné à sa famille une légitimité en ouvrant des « succursales » de justiciers dans Gotham City. Le deuil de cette famille, c’est quand les actes de Joker sapent la confiance envers Batman, incapables de protéger leurs identités.
Cela m’amène à (encore) discourir sur le rapport ambigu entre Batman et le Joker. Si ce dernier fait croire à une hécatombe (seuls quelques flics tombent), c’est pour mieux interpeller le Bat (et le lecteur) dans sa logique qui reste insaisissable. Le gus semble prendre tout ceci comme un jeu géant, et dans ce comics comme une sorte de répétition de leurs affrontements habituels.
Les deux guerriers ressemblent en fait à un petit couple qui se dispute, se remet ensemble, a ses propres souvenirs conditionnant la suite de leur idylle. Oui, c’est bien une histoire d’amour, le Joker joue dessus en imaginant des danses avec son amant (de manière fort glauque, certes) et parle de valse tel le Jack Nicholson du film de 1989. Très rarement Bruce a envie d’en finir et le tuer, mais (héros oblige) il n’en fait rien. Faudra bien un jour faire définitivement sa fête au clown verdâtre.
…à rapprocher de :
– Comme je le disais, il faut sans doute commencer par La Cour des hiboux, suivi de La Nuit des hiboux. Si le premier est une bombe, le deuxième fait le minimum. Quant au quatrième tome intitulé L’An Zéro (1ère partie) qui reprend les débuts de Wayne, c’est sympathique mais sans plus – même topo avec le deuxième tome de L’An Zéro.
– Le titre du présent opus me paraît être un clin d’œil appuyé à Un deuil dans la famille, où Dick Grayson (deuxième Robin) se fait connement buter par le Joker.
– Si vous aimez Snyder, Le Tigre l’a (entre autre hein) rencontré avec la série Swamp Thing (tome 1 et tome 2).
– Sur le vilain Joker, j’ai nettement préféré la version d’Azzarello et Bermejo.
Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
Ping : Snyder & Capullo – Batman : L’An Zéro 2ème partie | Quand Le Tigre Lit
Ping : Snyder & Capullo – Batman : L’An Zéro 1ère partie | Quand Le Tigre Lit
Ping : Snyder & Capullo – Batman : La Nuit des hiboux | Quand Le Tigre Lit
Ping : Hurwitz & Finch – Batman : Le chevalier noir 2 | Quand Le Tigre Lit
Ping : Higgins & Barrows – Nightwing Tome 3 : Hécatombe | Quand Le Tigre Lit
Ping : Snyder & Capullo – Batman : La Cour des hiboux | Quand Le Tigre Lit
Lisant cet opus vite fait dans les travées d’une Fnac, je m’étais doublement emballé:
– C’est la suite de la cour de hiboux (dont le tome 1 était excellent) !
– Il y a le Joker et il a l’air bien barré !
Bref du bon en perspective, mais au final je suis assez d’accord avec le taulier du lieu: un peu un pétard mouillé. Un démarrage sur les chapeaux de roues … et puis le soufflé retombe (hormis quand notre héros se réveille parmi sa famille et découvre le « repas »).
L’apparition des Double face et compagnie ne sert à rien, le Joker est une couille molle qui aurait pu (du) faire le ménage, le lien avec la cour des hiboux je le cherche encore …
Et encore, pour ce qui est du « repas », le Joker n’a pas eu la courtoisie d’aller jusqu’au bout…
Pour ce qui est du lien avec la Cour des Boubous, dès la moitié du deuxième tome celle-ci se faisait laminer sa race. Le reste concernait Freeze. La réintroduire dans le 3eme opus aurait été un scandale.
[d’ailleurs, ce bordel m’avait obligé à changer les titres de la saga, qui étaient au début La Cour des Hiboux 1, 2 puis 3.]
Ne parlons pas de la deuxième partie de la nuit des hiboux, c’est pas une grande réussite …
Par contre continuer sur cette confrérie des hiboux aurait été chouette (ok je sors !) ils ont un potentiel, d’ailleurs Nightwing dans ses « palpitantes » aventures ne continue-t-il pas à explorer les arcanes de la cour ?
Ping : Azzarello & Bermejo – Joker | Quand Le Tigre Lit