VO : The Score. Troisième opus des aventures de Parker (personnage imagine par l’auteur U.S. Westlake) dessinées par Darwyn Cooke. Ici, un gros coup, tellement énorme que ça risque de passer. Évidemment la machinerie se grippe de toute part, notre héros devant faire preuve d’encore moins d’empathie.
Il était une fois…
Cela fait six mois que Parker n’a pas eu une petite cambriole à faire. Certes il ne manque pas d’argent, mais l’ennui pointe le bout de son nez. Croyant être repéré par quelqu’un, il s’avère qu’un certain Paulus le cherche pour rencontrer Edgars, ce dernier souhaitant monter un casse improbable.
Critique du Casse
Troisième opus tout à fait respectable, quel plaisir de retrouver notre cynique antihéros dans ce qui s’annonce comme un scénario rondement mené. A part le début un peu « brouillon » à mon sens, l’histoire se déroule avec une fluidité quasi parfaite. Trop souvent Le Tigre a oublié que c’est tiré d’un roman (The Score) tellement les transitions entre cases (et les parties) coulent de source.
Parker est encore sur les rails, et devra se faire offense (cf. infra) pour participer à un très gros coup qui rentrera dans les annales du crime : Copper City est une ville de moins de 3.000 habitants et coincée entre les falaises. L’objectif d’Edgars (qui cache bien son jeu, sans spoiler) ? Braquer toute la bourgade, une plume dans le cul ai-je envie d’ajouter.
Comme pour le premier opus, on retrouve un dessin simple mais efficace : cases bien ordonnées, beaux paysages, personnages très fouillés, c’est du grand art. Peu de cases d’action à couper le souffle, le texte s’en chargeant parfaitement au demeurant. A la différence des deux premiers titres aux teintes sombres et bleues foncées, Cooke a ici (en plus du noir et blanc) utilisé un ton orangé (du jaune au rouge).
Jaune pour les vacances du début, le soleil tapant sur le paysage ainsi que le feu, rouge pour la violence et le sang, avec des mélanges de genres qui font du Casse un ouvrage à détenir. Hélas, comme souvent, le rapport prix / temps de lecture est bien faible.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le (hélas pas très) noble art du casse. Parker a des principes (pas trop sur un coup, le moins de morts possibles, et que lorsque c’est strictement nécessaire) et pour Copper City il va devoir faire quelques concessions. Pour 250.000 dollars, ça vaut le coup (les prix sont ceux des années 60). Quant au déroulement de l’opération, on prend la mesure du professionnalisme du protagoniste principal qui fait preuve de grande psychologie : parler avec les personnes détenues le temps du casse pour leur faire comprendre rapidement ce qui se passe, les regrouper, les appeler par leurs prénoms, bref humaniser pour éviter toute anicroche.
L’amour, et oui. Plus particulièrement, les femmes et le braquage. Déjà, un des braqueurs (de Grofield, Wiss, Elkins, Palm, je sais plus lequel) souhaite que sa girlfriend l’accompagne. Niet. Ensuite, humaniser les otages comme je disais, et pas en culbuter une en plein travail comme le fait un des gus. Du coup, la nana veut partir avec la bande, et là Parker fait montre d’un sang froid remarquable. Le risque est qu’elle change d’avis, les balance par mégarde dans dix ans pour une garde à vue qui n’a rien à voir, ai le mal du pays, etc. Dans ce cas, ce n’est plus au héros de la tuer, mais bel et bien à son petit ami de le faire.
Vous l’aurez remarqué, c’est une affaire entre couilles, et une femme vient le plus souvent plus compliquer les choses qu’arrondir les angles. Un peu macho sur les bords ?
…à rapprocher de :
– La saga de Parker commence par Le Chasseur, suivi de L’Organisation et Fun Island.
– Le seul moyen d’enfin apprendre le prénom de Parker, c’est en regardant le comics Catwoman illustré par le même Cooke.
– Le braquo qui part en couille, c’est dans la BD Ma révérence. C’est français, Môssieur, et ça assure pas mal.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cet illustré en ligne ici.
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