VO : A Death in the Family. Batman #426-429. Suivi de quelques chapitres de The New Titans. Le deuxième Robin qui avale son extrait de naissance, le troisième qui s’élève, voilà un passage obligé pour tout batophile. Sombre et souvent étonnant, ce n’est hélas pas un must. Beaucoup de parlote, sans compter les dessins qui ont terriblement vieillis.
Il était une fois…
Jason Todd découvre, par inadvertance, que sa môman n’était sans doute pas sa mère biologique. Ni une ni deux, il file au Moyen-Orient où se trouvent trois femmes qui pourraient être l’heureuse élue. C’est sans compter le Joker qui vole une arme nucléaire en vue de la vendre à des terroristes islamistes… Le vilain tue le pauvre Robin, laissant Batounet au désespoir. Comble de l’insulte, le Joker devient ambassadeur et est intouchable. Le chevalier noir, tenté de zigouiller son ennemi de toujours, fera face à Superman, qui représente les intérêts du Président des États-Unis.
Critique de Batman : Un deuil dans la famille
Ce lourd comics de 300 pages est séparé en deux histoires, et Tigre va se concentrer sur la première, objet du titre. Publié en 1988, avant la saga Knightfall, ce titre a été l’occasion pour moi de mettre les choses au point concernant les petits amis de Bruce Wayne. Et là c’est lumineux : Dick Grayson = 1er Robin = Nightwing. Jason Todd = 2ème = mort. Tim Drake = 3ème = en cours.
Le scénar’ est plutôt basique (pour ne pas dire simplet), avec la présentation de nos petits héros. Notamment Dick Grayson qui est plus ou moins le boss des Jeunes Titans. Quant au second Robin, Todd, on le voit tout feu tout flamme et passablement imprudent. C’est presque naturellement que le Joker, qui en tient une sévère couche, va en profiter. Le pauvre petit meurt presque dans les bras de sa mère. La seconde partie m’a laissé de marbre, entre un Double-face manipulé et un Tim Drake qui tente de persuader Batman de reprendre Dick, alors que bien sûr c’est le petit Drake qui endossera le costume (puisque les symboles ne peuvent mourir).
Les illustrations ne sont pas de première fraîcheur hélas, par exemple le Batman n’a pas encore la noirceur et la crédibilité des années 2000. L’environnement et l’architecture fleureraient presque les années 70. Quant aux combats, nom de Zeus : pire que la série des années 60, ça fait très affrontement en carton. De surcroît, et sans doute à cause de Robin et l’intrigue au Moyen-Orient, la couleur jaune m’a paru faire une sorte d’entrisme agressif qui m’a plus d’une fois piqué les yeux.
Pour conclure, pas terrible même si c’est un moment charnière du Bat. Peu de bonus, cependant une interview éclairante sur les tenants et aboutissants de la mort de Todd. En fait, en pleine publication, il a été demandé aux lecteurs U.S. d’appeler deux numéros, suivant s’ils voulaient faire vivre Robin ou pas. Des milliers d’appels après, le résultat tombe (à peu de voix près). Ça a foutu un joli bordel dans le monde de l’édition, on reprochait notamment à Starlin d’avoir déjà prévu la mort du jeune garçon.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La violence exacerbée. Le Joker en tueur névropathe (la scène à l’ONU promettait aussi de grandes choses), Batman est à la limite de la dépression. Il va alors être plus dur que d’habitude, allant presque jusqu’à briser ses codes moraux. Faut-il occire le clown ? En outre, l’homme chauve-souris aura par la suite la main particulièrement lourde sur le menu fretin de la pègre. Enfin, on le voit frapper Superman (rooooo, heureusement que l’homme de fer a partiellement esquivé, sinon le poignet du Bat n’aurait pas tenu), et même Nightwing ! Encore soft, mais pour l’époque c’était inattendu.
Chose surprenante, les actualités nationale et internationale occupent une place de choix dans le bouquin : les terroristes un peu cons sur les bords, l’affaire des otages américain à l’ambassade en Iran qui est rappelée, le Joker en ambassadeur d’Iran déguisé comme un cheik saoudien, on frise la caricature paternaliste. Et puis Batman qui décide d’aller à New-York, alors que je pensais que Gotham était justement NYC ! Bref, loin d’être un achat indispensable pour le néophyte.
…à rapprocher de :
– On retrouve Jason Todd dans le tome 3 de Batman présenté par Grant Morrison (Nouveaux Masques), sous les traits de « Red Hood ». Ce chaperon rouge est aussi brièvement le Joker, avant qu’il ne se transforme (cf. The Killing Joke, de Moore et Bolland).
– Justice League – Crise d’identité remet Tim D. dans le même cas que ses coéquipiers puisqu’il y perd ses parents.
– Plus récemment, Le deuil de la famille voit le Joker revenir, avec Snyder & Capullo. Décevant.
– Dans Batman : Silence, de Loeb et Lee, Jason Todd fait une brève apparition. Mais en dire plus serait spoiler.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.
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