VO : Mornings in Jenin. Lorsqu’on m’offre un roman grand format qui parle d’un sujet ô combien délicat, la moindre des choses est de le lire dans l’instant afin de livrer rapidement mon opinion. Histoire fort intéressante sur la formation d’Israël et ses terribles conséquences pour deux peuples, je n’ai toutefois pu finir l’ouvrage qui m’a trop vite lassé. A relire jusqu’au bout sans aucun doute.
Il était une fois…
Hassan et Dalia, Palestiniens vivant des olives qu’ils récoltent, subissent en 1948 l’impensable : leur deuxième enfant est enlevé par un couple d’Israéliens désireux d’avoir une progéniture. Le lecteur suivra trois générations, de la famille palestinienne spoliée au fiston (dénommé David du coup) arabe sans le savoir, en passant par la sœur qui a préféré s’établir aux États-Unis.
Critique de Les matins de Jénine
Susan A. a écrit quelque chose dont elle voulait visiblement parler, et eu égard aux récompenses reçues pour son premier livre, elle s’est très bien débrouillée.
Le thème, ambitieux, est d’offrir un point de vue inédit sur un conflit qui traîne depuis plus de 60 ans déjà. Pour ce que Le Tigre a lu, le récit avait l’air fort équilibré et abordant pas mal de problématiques : l’expropriation des populations arabes, la crainte des juifs qui s’installent, la perte de savoir-faire sur ces riches terres, le terrorisme,… Pas une seule fois j’ai été mal à l’aise, l’auteur étant d’une « honnêteté » assez rare sur le sujet.
J’ai pu ainsi en apprendre pas mal sur la création d’un État et ses terribles conséquences pour les deux peuples. Toutefois le style n’était pas vraiment à mon goût : poignant, à la limite du mièvre parfois, le mal de cœur n’était jamais loin. Du coup j’ai progressivement décroché au fil des pages pour finir dans une certaine lassitude.
Le résultat, c’est que Le Tigre n’a pu aller au-delà de la 280ème page. Alors soit c’est un thème qui m’est passé au-dessus de la tête, soit ce type de roman-fiction sur une époque mal enseignée à l’école et que je ne maîtrise pas ne créé pas d’échos dans mon cerveau pourtant fécond. Une erreur certes, mais au moins j’abonde dans la catégorie « non terminé ».
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le conflit israélo-palestinien, ici décrit intimement par deux familles que tout oppose au premier abord. Très astucieux de la part de l’auteur, le coup de l’enfant enlevé par deux Israéliens pour rester dans la même famille mais visiter les deux camps. Quelle sera la réaction de l’enfant se croyant juif alors qu’il vient d’une famille arabe et musulmane ? Les deux frères se cherchant, les liens du sang seront-ils plus forts que leurs éducations respectives ? J’en ai aucune idée, n’ayant pas terminé ce roman.
Le style de l’auteur, que Le Tigre a trouvé un peu trop « lourd » à lire, a toutefois le mérite de bien s’accorder avec l’histoire : ce roman historique est également une histoire d’amour, le début du livre regorge de nobles sentiments assez joliment décrits. Lorsqu’on entre dans le vif du sujet, de la violence latente à la violence explosive, le lecteur peut être surpris par le vocabulaire qui ne change pas, toujours aussi compassionnel. Cela permet, entre autres, de désacraliser celle-ci
…à rapprocher de :
– Concernant la fiction historique, Jean Teulé fait plus court et plus marrant, même sur des sujets graves. Certes plus anecdotique, mais tellement facile à lire. Y’en a des tas sur QLTL.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici (format poche).
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Faute de tout lire, pourquoi ne pas lire au moins la fin ?
Cher/chère LD,
excellente question (je ne dis pas ça parce que c’est une des premières sur ce blog) !
Je m’étais promis de bouffer au moins les 20 dernières pages plus tard, hélas impossible de remettre la main dessus. J’ai du, dans un élan de fatigue, le prêter à une personne à la mémoire défaillante. Dieu sait si mes conditions de prêt sont dures pourtant.
J’aurai certes pu le faire avant de reposer l’ouvrage, toutefois j’avais suffisamment décroché au niveau des personnages pour subodorer que l’excipit ne pusse davantage m’éclairer. [la concordance des temps est libre].
Dernière excuse (la plus basse) : un livre de Douglas Coupland m’attendait, au chaud.
Feulement vôtre