Thierry Jonquet, disparu trop tôt, est un des auteurs de polar francophone que Le Tigre préfère. Pas mal de romans noirs à son actif, et quelle qualité ! C’est le cas des Orpailleurs, ouvrage intelligent et terriblement prenant qu’on ne peut lâcher en cours de route. Un meurtre, un flic, une juge, de vieilles personnes au destins tragiques, c’est beau et dur en même temps.
Il était une fois…
Paris, fin XXème siècle. On découvre un corps soigneusement massacré dans un vieil immeuble. En plus d’être identifiable, couvert de vers et ayant une mains droite manquante, on arrive à savoir que c’est une jeune femme. L’inspecteur Rovère, chargé de l’enquête, fait vite face à un second meurtre, avec le même mode opératoire. Pendant son temps une magistrate s’installe sur Paris et se retrouve vite sur l’enquête. Très vite tous doivent trouver quelque chose avant que les cadavres s’amoncellent.
Critique des Orpailleurs
Lu il y a fort longtemps, Le Tigre se désole d’avoir oublié le gros des péripéties. Toutefois, en connaissant le fin mot de l’histoire, relire cet ouvrage perdrait de sa saveur. Un peu comme avec le roman Mygale. Je me souviens juste d’un excellent roman, dont l’intrigue m’a laissé sur le c… Un des meilleurs polar du père Thierry.
Œuvre promue d’ailleurs, et à raison. Le noir et le suspense sont magistralement dosés, et Jonquet laisse l’impression qu’il ne prend pas son lecteur pour un abruti fini. Tout se dénoue naturellement et à la fin on ne peut que saluer l’artiste pour nous avoir, en un nombre de pages relativement restreint, si bien mené dans son monde.
Encore un socle de la littérature policière, le mélomane en quête de bons plans ne peut laisser sa bibliothèque orpheline de cet ouvrage. Polar francophone de surcroît, avec des lieux (le croustillant Paname) et personnages qui résonnent encore mieux dans l’esprit du lecteur français.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le fil d’Ariane. L’auteur, à partir d’un meurtre, nous emmène dans une noire aventure pleine de rebondissements. Les découvertes des autorités (le flic, puis la juge) ne tiennent à pas grand chose. Le lecteur, au début, est dans le noir le plus complet. D’autant plus que les différents personnages, magnifiquement présentés, ne semblent n’avoir rien en commun. Et progressivement tout s’agence, pour une fin évidente (c’est toujours ce qu’on se dit à la fin…, mais là le lecteur capte tout seul) et pas trop tirée par les cheveux.
Pas trop « capillotracté » dans la mesure où la vengeance est le moteur de certains personnages. A partir d’évènements qui remontent quand même à l’holocauste, l’immense désespoir / tristesse d’individus vont les amener à également remonter un certain fil et punir quelques responsables au passage. Même si ces responsables le sont de loin. Mémoire contre jeunesse (victimes et le juge notamment), on oscille entre haine et relative compréhension.
…à rapprocher de :
– Des « Jonquet » de qualité, Le Tigre vous renvoie vers Mygale ou Mon vieux. En outre, certains protagonistes du titre ici résumé reviennent dans Moloch. Comedia est à éviter.
– Des polars noirs avec un tel suspense, Joe R. Lansdale (exemple ici ou là) est également à découvrir. Humour en plus (Français en moins).
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