VO : Earthsea. QLTL est ainsi fait de paradoxes : si Le Tigre a énormément de mal avec la fantasy, voici l’exception qui confirme la règle déjà mise à mal par Neil Gaiman. Pas si long que cela, prenant, bien amené, un sorcier plus crédible que cette lopette de Potter, ça donnerait presque envie de lire l’intégralité du cycle de cette écrivaine.
Il était une fois…
Les contes de Terremer (que j’ai nommés Terremer parce que je n’ai que les trois premiers opus) regroupent en fait trois romans qu’il est bienvenu de lire dans l’ordre.
Dans Le Sorcier de Terremer (A Wizard of Earthsea), nous faisons la connaissance du jeune Ged et comment, à force de travail, il devient un grand magicien. Avec tous les risques que cela comprend. En continuant avec Les Tombes d’Atuan (The Tombs of Atuan), le lecteur se voit conter sa quête d’un anneau magique jalousement gardé par une femme aux étranges pouvoirs. Enfin, L’Ultime Rivage (The Farthest Shore) a lieu bien plus tard, lorsque notre talentueux héros (il est Archimage, excusez du peu) est confronté à une ultime (en tout cas je l’ai vécu de la sorte) mission contre le mal absolu (l’immortalité)
Critique des Contes de Terremer
Première saga de fantasy (n’ayons pas peur des mots) que je lis, et c’est globalement positif ! Oui, oui, Le Tigre a même parfois adoré des chapitres entiers de cette œuvre qui me semble d’autant plus un classique que celle-ci fut écrite, à l’instar de La Tour Sombre de King, en plusieurs décennies.
Ce roman d’apprentissage s’articule en trois parties que je vais brièvement résumer. Notons d’abord la qualité de la narration, où les combats sont rares et l’accent largement mis sur l’aspect humain. J’ai trouvé le premier acte certes classique, mais avec des idées de la part de Le Guin qui sont très finement adaptées (les rites de passage, la dangerosité de la magie, le héros est loin d’être parfait,…). Du coup il passe ce premier opus à rattraper une belle connerie faite au cours de sa scolarité, à savoir du genre à invoquer un sort qui, pour se la péter, a de terribles répercussions.
Le deuxième acte est particulier, car on se met à la place d’une prêtresse intégriste dans une secte fermée qui survit et garde son trésor depuis longtemps. Intéressant donc car l’arrivée de Ged est vue de l’extérieur, et la conversion progressive de la femme par le protagoniste principal est très subtile. Quant au dernier acte, c’est un peu l’apothéose : un mal étrange frappe les contrées du monde, où tout n’est que lassitude, perte de vie. Même les dragons se mettent à flipper, seul Ged flanqué d’un jeune prince peut trouver l’auteur de ce déséquilibre mondial et y remédier.
Le style est leste pour ce genre de littérature, avec des chapitres de tailles correctes et un héros que tout lecteur s’appropriera très rapidement. Il y a trop de choses à dire sur ce titre (je me suis limité à deux thèmes dans la partie suivante), aussi je conclurai en deux points : 1/ Si vous êtes fan de « féérie », ce n’est pas normal si vous ne l’avez pas encore lu. 2/ Si, comme Le Tigre, la fantasy vous gave, essayez au moins celui-là. Vous pouvez même arrêter les frais dès la première partie achevée. Mais ce n’arrivera sûrement pas.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
L’apprentissage. Thème qui revient souvent dans ce blog, cependant cette fois c’est la majeure partie de la vie d’un homme que nous suivons. De la découverte de ses talents (par une vieille tante sorcière sur les bords) à la sérénité de façade d’un être infiniment respecté de ses pairs. Bien sûr Ged provoque quelques pétillantes catastrophes, et dès Le Sorcier de Terremer cette andouille libère par incompétence son soi négatif qu’il devra poursuivre, puis tuer. Lu et relu, mais sous la plume de Le Guin c’est beau.
Le verbalisme. S’il y a un aspect qui m’a particulièrement plu, c’est bien le principe de langue ancienne (forcément connue des dragons) qui régit le monde. Ce dialecte est intimement lié aux lois de l’univers du cycle et prononcer de savants mots clés peut entraîner de fabuleuses (ou fâcheuses, c’est selon) choses. Le héros apprend lentement (toutefois pas sûrement), et plus d’une fois Le Tigre a eu envie qu’il en soit de même dans la réalité. On retrouve donc la notion du verbe créateur, celle qui a fait qu’un certain Dieu a conçu en une petite semaine notre belle planète avec nous dessus.
…à rapprocher de :
– La fin du troisième ouvrage n’est pas sans rappeler celle du Seigneur des anneaux, de cet infâme Tolkien.
– Attention, Ursula K. Le Guin a écrit énormément autour de ce cycle, je n’ai résumé que le « core book ».
– Avant que vous vous lâchez sur les commentaires sur le fait que je n’arrive pas à m’intéresser à la fantasy, lisez ce billet.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.
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