VO : La torre della solitudine. Lu il y a quelques années déjà,l’œuvre m’a marquée comme jamais. Suspense, un peu d’horreur, du mystère en veux-tu en-voilà, on est vite pris dans l’engrenage d’un roman pseudo-historique qui envoie de la grandeur. Tout ça donne franchement envie de découvrir les autres opus de l’auteur italien.
Il était une fois…
Desmond Garrett, grand anthropologue contemporain, disparaît dans les déserts d’Afrique. Son fils, Philip, part à sa recherche et devra parcourir plus d’une contrée (de Pompée à Antioche en passant par la ville sainte) pour savoir ce qu’il en est. A côté de tout ça, qu’arrive-t-il à l’héritière des reines noires en plein Atlas, victime du très énigmatique peuple des Blemmis, eux-mêmes obstacles à la Tour de la solitude où un mystérieux signal est attendu ?
Critique de La tour de la solitude
Attention chef d’œuvre ! Certes Le Tigre n’est pas avare de ce qualificatif, mais à l’époque où le jeune carnivore l’a lu, ce fut une sublime révélation. 400 pages qui donnent envie de lire, un peu comme un collégien qui se met à lire du Werber. Sauf qu’ici on est dans un registre bien plus mature.
Le scénario, compliqué, est plus que prenant. Disons qu’en plus de la recherche d’un homme disparu, je me souviens surtout d’une mystérieuse armée plus qu’inquiétante, une femme à la langueur totale qui reste inconsolable, et le Vatican prêt à tout pour recueillir ce qu’à à dire la fameuse Tour.
Ce roman jouit avant tout d’un suspense de haut niveau, avec quelques sueurs froides bien dosées. Polar historique et archéologique où il est parfois difficile de distinguer la fiction de la réalité, on est face à quelque chose qui fait passer Dan Brown pour un écrivaillon de troisième zone. Car Valerio Massimo Manfredi, en évitant écriture trop accessible et accompagnement total du lecteur jusqu’à la dernière ligne, sait apporter sa petite touche de poésie et d’imagination.
Assez court au final, très sec et bien mené, ce roman semble difficile à trouver dans les librairies en cette année 2012, sans doute signe de sa qualité.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le grandiose et la poésie. Rien à voir avec le « pseudo-scientisme » d’un auteur nommé Brown par exemple. Ici Manfredi assume le fantastique, et à partir d’évènements historiques imagine une épopée qui envoie du très lourd. En sus, certaines situations (la reine à la ramasse ou l’armée des ombres en pleine action) donnent quelques frissons lors de la lecture. On approche du sens premier du mot « formidable », avec la notion de crainte sous-jacente bien agréable. La poésie, également, par l’imagination de Manfredi, qu’on aimerait être parfois réalité.
Le mystère. Dans La tour de la solitude, l’auteur ne livre que rarement toutes les réponses, même progressivement. L’écrivain italien distille quelques réponses qui apportent plus de questions encore, et ce même jusqu’à la fin. Parlons-en de la fin : celle-ci paraît incomplète, apportant à la fois déception et frustration. Notamment le fameux signal que la Tour reçoit de l’espace, correspondant à un message que le lecteur ignorera en refermant le livre. « Ô rage, ô désespoir, mais merde de quoi s’agit-il ? ».
…à rapprocher de :
– De Valerio Manfredi, Le Tigre vous conseille surtout sa grandiloquente trilogie Alexandre Le Grand, mais est plus réservé par rapport à La dernière légion (fort décevant).
– Le Vatican sur le pied de guerre, Dan Brown a tout pompé. A laisser de côté comme dernier auteur lorqu’un Manfredi existe. Même si Le Tigre a, par erreur, pu résumer Anges et Démons.
– Dans le même genre de titre, ou avec une tour au centre de l’intrigue, plongeons-nous dans la grandiose saga de La Tour sombre, de King, ou Diamond Dogs, Turquoise Days, d’Alastair Reynolds.
Enfin, si votre librairie est fermée (de toute façon le bouquin n’a pas été réédité), vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
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